Un thé au Rath, comme chez vous au MAH !

Du 27 avril au 16 mai, le MAH proposait au public de choisir, sur son site de la collection en ligne, trois œuvres actuellement en réserve, qu’il souhaiterait pouvoir admirer au Rath. Quelques 2580 internautes sont allés consulter la galerie, plébiscitant majoritairement La Toilette d’Atalante de James Pradier, La Cascade de Giessbach de François Diday et Métamorphose I de Markus Raetz. Du 1er juin au 20 août, ces deux sculptures et ce tableau seront donc à voir en duo, sur réservation.

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MAH : se sentir au musée comme à la maison.

Après trois semaines dédiées au choix d’objets d’art et d’histoire du MAH par le public et avec, au total, quelque 1600 « likes », La toilette d’Atalante de James Pradier, La Cascade de Giessbach de François Diday et Métamorphose I de Markus Raetz ont été retenus avec respectivement 146, 144 et 143 votes (17 mai à 8h00).

C’est ainsi clairement l’art suisse et en particulier l’art ancien qui ont été plébiscités.

Ces œuvres seront visibles dès le 1er juin dans trois espaces distincts du Rath.

Spécialement aménagées pour l’occasion, ces salles accueilleront de manière intimiste les visiteurs et visiteuses en duo pendant 30 minutes, sur réservation. Un thé leur sera servi, afin qu’ils se sentent au musée comme à la maison.

Venir à deux pour partager un moment hors du temps et une expérience nouvelle, c’est ainsi retrouver la nature particulière des lieux que sont les musées.

Pour celles et ceux qui le souhaitent, un podcast et une musique en lien avec l’œuvre, proposés par la Médiation culturelle, pourront être écoutés en toute tranquillité. Et pour en savoir plus, les binômes auront également accès à la fiche de l’objet sur le site de notre collection en ligne.

Après l’opération MAHchezVous.ch où les œuvres du musée prenaient place chez les internautes, Un thé au Rath invite cette fois le public à se sentir au musée comme chez lui. Il fait le pari d’une expérience intimiste et inoubliable, destinée au plus grand nombre.

En proposant ce moment étrange et partagé, le MAH poursuit sa stratégie de mise à l’étude de formats originaux pour présenter sa collection. Il entend ainsi réaffirmer que le musée est un cadre de rencontres très particulières.

 

Les trois œuvres retenues

1. La Cascade de Giessbach

cascade Giessbach
Francois Diday (1802-1877), La Cascade de Giessbach (1867) Huile sur toile, 199 x 156 cm Inv. 1870-0002 Don de Julia de Lessert et de Marie Saladin, 1870 © Musée d’art et d’histoire de Genève, photo : Flora Bevilacqua

Saluée par la critique lors de l’exposition universelle de 1867, La Cascade du Giessbach illustre la production de maturité du peintre François Diday. Avant l’ascension de son élève, et bientôt rival, Alexandre Calame (1810-1864), l’œuvre de Diday se caractérise par sa vivacité, son mouvement. Tel un conteur, il fait vivre plusieurs fois le même sujet le traitant sous différents angles ; déjà en 1828 on trouve une représentation de la Giessbach, puis d’autres en 1863 ou 1864.

En effet, le Genevois a un éventail restreint de sujets, décliné notamment au travers de nombreuses commandes. Autour des années 1840, un changement stylistique s’opère chez le peintre. Alors que Calame éclipse son maître aux salons parisiens, Diday se laisse humblement influencer par son élève.

À l’image du ciel lourd et menaçant ou encore du sapin fièrement incliné de La Cascade du Giessbach, il intègre à son esthétique des éléments du sublime qui font le succès de Calame.

Néanmoins, dans cette atmosphère pesante, une bergère et deux chèvres éclairées d’un rayon de soleil nous ramènent à la qualité narrative du chef de file de l’école romantique genevoise.

 

2. Métamorphose I

Métamorphose I Markus Raetz
Markus Raetz (1941-2020), Métamorphose I (1991) Fonte en fer, H. 32,3, l. 27, Pr. 12,5 cm Inv. 1992-0001 Don de l’artiste en 1991, Musée d’art et d’histoire de Genève © 2021, ProLitteris, Zurich, photo : Peter Lauri

Markus Raetz est un artiste qui joue sur les images et parfois aussi sur les mots.

L’aspect modeste de cette petite sculpture est trompeur. Par son titre, elle évoque un thème classique de l’Antiquité, celui de la transformation d’êtres humains en bêtes.

Ici, suivant l’angle de vue, l’œuvre représente soit une silhouette d’homme portant un chapeau, soit un lièvre assis. L’humain et l’animal font tous deux référence à Joseph Beuys – dont nous fêtons cette année le 100e anniversaire cette année – facilement reconnaissable à son couvre-chef en feutre et dont les actions faisant intervenir des animaux (lièvre mort, coyote) sont parmi les plus célèbres. Le changement de forme de la sculpture fait également allusion à la fascination de Beuys pour la capacité de mutation des choses et des êtres.

Plus généralement, Markus Raetz souligne l’ambiguïté essentielle de l’art et le fait qu’une œuvre, à chaque regard, renaît.

La sculpture fut offerte au musée par l’artiste en contrepartie du Prix d’art contemporain de la Banque Cantonale de Genève qu’il reçut en 1991.

 

3. La Toilette d’Atalante

La Toilette d’Atalante
James Pradier (1790-1852), La Toilette d’Atalante (de 1849 à 1850) Plâtre, H. 95,5, l. 62, Pr. 88 cm Inv. 1911-0055 Achat, 1911 © Musée d’art et d’histoire de Genève, photo : Bettina Jacot-Descombes

Jeune et rapide héroïne des « Métamorphoses » d’Ovide, Atalante défie ses prétendants à la course. Pour l’épouser, le séduisant et rusé Hippomène gagne la course en jetant trois pomme d’or qui distraient et ralentissent la jeune fille.

Bien qu’influencé par la mythologie et les modèles de l’Antiquité classique, James Pradier, fasciné par le nu et le déshabillé féminin, innove en donnant plus de réalisme à ses figures féminines, s’écartant d’une vision idéalisée. Ainsi, avec La Toilette d’Atalante, Pradier nous propose une beauté tangible, réelle…

Peut-être n’était-elle qu’une simple jeune femme avant de devenir une héroïne courageuse?

En effet, à la différence des commandes officielles, Pradier ne définit pas précisément le sujet de ses statues, leurs attributs ou leur signification pour les figures qu’il compose librement.

C’est seulement en cours de travail que l’artiste précise le sujet, comme ici, lorsqu’il ajoute les trois pommes à côté de la main droite d’Atalante.

 Dans nombre de cas, il arrive même que les Cassandre, Danaé, Diane et autre Sapho ne soient baptisées qu’au moment de l’inscription dans les livrets du Salon.

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