Chaque année, le Département de la Sarthe célèbre l’art de la photographie en ouvrant les portes de l’Abbaye Royale de l’Épau, aux abords du Mans, de juin à novembre. Pour sa douzième édition, cette saison photographique, intitulée « Dans les herbes hautes », invite six photographes à explorer et à capturer l’essence même de ce site patrimonial du 13ème siècle.
Une Diversité de Regards
Thierry Ardouin nous plonge dans le monde microscopique avec ses images de graines éblouissantes. Nicolas Camoisson, quant à lui, nous emporte loin, vers l’immensité de l’océan Atlantique. Hiên Lâm Duc nous offre une méditation visuelle sur l’ombre bienfaisante des arbres au Kurdistan, tandis que Myrto Papadopoulos nous introduit à la vie quotidienne des femmes Pomak au cœur des montagnes de Thrace. Gérard Uféras nous entraîne dans l’effervescence du sport, et Bernard Reignier nous présente une série abstraite sur l’arbre. Chaque photographe, à sa manière, nous incite à réfléchir sur notre propre existence et notre rapport au monde qui nous entoure.
Un Dialogue entre Nature, Patrimoine et Photographie
Le parcours photographique à l’Abbaye Royale de l’Épau est conçu comme un dialogue entre le public, le site patrimonial et la nature environnante. Les visiteurs sont invités à se perdre dans le vaste parc de 13 hectares, découvrant continuellement de nouvelles perspectives sur l’abbaye et ses jardins. Cette fusion entre le 8e Art et le lieu historique est l’essence même de la Saison photographique, qui vise à établir une résonance entre les deux.
Créativité et Équilibre
La programmation et la scénographie de la saison sont constamment renouvelées pour mettre en avant la créativité exceptionnelle des photographes contemporains, qu’ils soient locaux ou internationaux. Elles cherchent à équilibrer les questionnements actuels de notre société avec la sérénité intemporelle de l’Abbaye, créant ainsi un pont entre le passé et le présent.
Photographie au Collège – À l’École du Regard
En parallèle, la saison met en lumière les talents émergents des jeunes sarthois à travers le dispositif « Photographie au collège – À l’école du regard ». Huit classes de collégiens ont eu l’opportunité de collaborer avec des photographes professionnels et le plasticien Lucas Grandin pour concevoir et réaliser leurs propres expositions, du choix du sujet à la scénographie.
La Saison Hors les Murs
Bien que l’Abbaye Royale de l’Épau soit le cœur battant de la Saison photographique, la passion pour la photographie se propage également au-delà de ses murs. Des expositions sont organisées sur trois écluses du Département, ainsi qu’en centre-ville du Mans, sur les grilles de l’hôtel du Département et à la gare SNCF.
Thierry Ardouin, Portraits de Graines
Que ce soient des graines sauvages ou domestiquées, elles éblouissent par leur diversité de formes et de couleurs, possédant une morphologie à la fois étrange et essentielle qui invite à la surprise et à la méditation. Ces graines, emblèmes de vie, de développement, de diversité et de culture, retracent l’épopée fascinante de l’humanité.
Depuis la nuit des temps, elles parcourent le monde, transportées par les courants marins, les vents, parfois même le feu, et aidées par les animaux et les humains, révélant ainsi la richesse insoupçonnée du règne végétal. Qu’il s’agisse de semences d’arbres, de céréales, de fleurs, de fruits ou de légumes, elles traversent les frontières, s’adaptent et s’enracinent dans de nouveaux territoires, interrogeant notre capacité à envisager l’avenir.
Les photographies minutieusement choisies, éclairées et cadrées par Thierry Ardouin, bouleversent notre perspective en tant que spectateurs. Ces graines, bien loin d’être de simples représentations génériques, se transforment en symboles puissants qui remettent en question notre relation à nos origines. Majoritairement issues des collections du Muséum national d’histoire naturelle, ces graines, qu’elles soient sauvages ou domestiquées et venues des quatre coins du globe, captivent par leur esthétique saisissante : leurs couleurs vibrantes, leurs textures variées, leurs contours distincts et leurs apparences singulières captent notre attention et sollicitent nos sensibilités.
Luzerne arborescente
© Thierry Ardouin / Tendance Floue / MNHN
Nicolas Camoisson, Entre terre et mer
Nicholas Camoisson se trouve à l’intersection de l’Orient et de l’Occident. Après avoir mené de nombreux projets au Moyen-Orient, une série de rencontres lui dévoile un univers jusqu’alors inexploré : celui des mers. Au printemps 2021, il est convié pour une première résidence au phare de Cordouan, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, à la fois en tant que photographe et calligraphe.
Ce phare symbolise le lien entre l’Orient et l’océan : l’étendue marine, un phare majestueux, une lanterne éclairant les eaux, les bancs de sable changeants, le flux et reflux des marées, l’horizon infini et l’océan omniprésent… Émerveillé par la splendeur de ce lieu, le photographe poursuit ses résidences au phare, lui offrant l’opportunité d’explorer diverses techniques et réflexions sur la biodiversité à l’embouchure de la Gironde, que ce soit en plongée libre ou en studio.
Il en résulte une nouvelle série photographique mettant en scène les grandes lentilles des phares du Sud-ouest encore en service et les opérations de maintenance des bouées en mer à bord du navire baliseur “Le Gascogne”.
Bernard Reignier, De l‘image au rêve
Le photographe vise généralement à figer une représentation précise du sujet à un moment donné. Toutefois, dans ce contexte, le mouvement engendre une multitude d’images enchevêtrées, que notre œil est capable d’analyser pour reconstituer cette dynamique, conférant ainsi une essence vitale à la photographie.
Avec le mouvement, le sujet s’efface au profit de la couleur, la transparence supplante l’aspect superficiel, et la frontière entre le tangible et l’imaginaire devient floue. C’est une véritable invitation à l’évasion et au rêve.
Hiên Lâm Duc, Vivre sous les arbres du Kurdistan
Le Kurdistan irakien, une région montagneuse, est souvent associé à des zones de refuge pour les forces du PKK, mais il façonne également la relation entre les hommes et la nature. Chaque arbre ici a son propre récit, et chaque village nourrit ses propres mythes et légendes liés aux arbres. Dans chaque communauté, un arbre sert de point de rencontre central. Les branches des barous, ces grands chênes kurdes, fournissent des abris et des balançoires pour les enfants lors des rassemblements familiaux ou des célébrations comme Newroz, le Nouvel An kurde.
Les anciens se souviennent des noms des bergers qui ont planté ces arbres, offrant ainsi des zones d’ombre salvatrices pendant les longues journées de travail. Cependant, les bombardements et l’abattage illégal menacent gravement les arbres du Kurdistan ainsi que les traditions ancestrales qui leur sont associées. Depuis 2014, on estime que le Kurdistan a perdu 20% de sa couverture végétale.
Hiên Lâm DUC visite le Kurdistan irakien depuis trois décennies pour documenter les grands changements survenus dans la région. Il a établi des liens profonds avec les habitants et, au fil de ses nombreux voyages, a capturé la splendeur majestueuse des arbres du Kurdistan.
Gérard Uféras, Le sport au cœur
« Le Sport au Coeur, portraits d’une passion » est un assemblage diversifié de portraits mettant en scène des sportifs de tout âge, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Ce projet illustre comment le sport peut enrichir la vie quotidienne et servir de fenêtre ouverte sur le monde et sur autrui. Les thèmes de dépassement de soi, de respect de l’adversaire, de solidarité, d’esprit d’équipe et de goût de l’effort sont explorés à travers les témoignages de ses protagonistes. Parmi eux, on retrouve Anissa, la boxeuse ; Jules, le jeune footballeur de huit ans ; Thierry, le chef étoilé pratiquant le kendoka ; Daniel, le président d’un club de rugby ; Malik, le yamakasi ; Cécile, la joueuse de Roller Derby ; et enfin, Gaël, un footballeur aveugle. Ces huit sportifs de tous horizons partagent leur passion à travers une exposition et des films combinant photographies et interviews.
Myrto Papadopoulos, Spirits Unseen
L’artiste Myrto Papadopoulos s’est immergée dans les villages reculés de la minorité Pomak, situés dans la région grecque de Thrace. Elle y a rencontré et capturé en photo les femmes de cette communauté. À travers un projet multimédia empreint de poésie, elle met en lumière les interactions au sein de cette communauté et nous invite à découvrir l’identité à la fois méconnue et complexe des Pomak.
Pour réaliser ce projet, Myrto a établi des liens étroits avec les habitants, les a photographiés dans leur environnement quotidien, a participé à des célébrations locales, et a été témoin de moments marquants tels que des funérailles et des naissances.
La Saison Photographique de la Sarthe : Un Voyage Visuel à l’Abbaye Royale de l’Épau
La Saison photographique du Département de la Sarthe à l’Abbaye Royale de l’Épau est bien plus qu’une simple exposition : c’est une célébration de l’art, de la créativité et du dialogue entre les différentes facettes de notre monde. Que vous soyez un passionné de photographie ou simplement curieux, cette saison offre une expérience visuelle inoubliable qui invite à la réflexion, à l’émerveillement et à la découverte.
Informations Utiles
Abbaye Royale de l’Épau – Route de Changé, 72530 Yvré-l’Évêque
- Du 1er septembre au 30 juin : Ouvert du mercredi au dimanche de 11h00 à 18h00 et les lundis des vacances scolaires. Réservé aux groupes et aux scolaires les lundis (hors vacances scolaires Zone B).
Fermé les mardis
- Du 1er juillet au 31 août : Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h00 à 19h00
bon dimanche
j ‘aime beaucoup les expositions de photos
celle que tu présente sont trés belles une mention pour les bleus superbes de celle signée B Reignier
kénavo Bernie
C’est effectivement une très belle exposition photo.
J’aime beaucoup les expositions de photos! Celles que tu nous présentes sont des petits chefs d’oeuvre
Je trouve aussi que celle-ci est magnifique.
I have not heard of Le Mans before, but it looks like a beautiful place full of historic interests.
Le Mans is famous for the 24 hours racing car.
Une belle expo photo dans une abbaye, ça me plairait beaucoup! bisous Bernie. cathy
A moi aussi.
Cette exposition doit être très intéressante à visiter car ces photographes semblent tous talentueux. exposition
Oui, c’est le cas.
Coucou Bernie,
J’adore cette article et toutes ces photos sont vraiment très belles à voir, merci pour ce partage
Bon dimanche
Gros bisous !
Floralie
Avec plaisir Floralie.
intéressant de partager chaque vision
Oui, chaque regard est intéressant.
Si d’aventure nos roues nous portent dans cette région pendant l’été, j’ai noté .
Super.
quand notre fille était ado, nous faisions à la maison nos tirages photos, il a fallut acheter pas mal de matériel, c’était un bon compromis pour qu’elle puisse rester à la maison et ne pas trop sortir avec copains et copines….il a bien fallut qu’un jour elle rencontre celui avec qui elle a épousé, et les tirages photos sont tombés à l’eau, c’est la vie….passe une douce journée
Dommage d’avoir arrêté la photo.