Depuis le 1er octobre 2025, la Galerie Aveline (Paris 8ᵉ) ouvre ses portes à une exposition pas comme les autres : « Chambres à Part – Grand Écart », un événement audacieux orchestré par la commissaire d’exposition Laurence Dreyfus. Pour cette 23ᵉ édition, elle invite le sculpteur Patrick Roger et une pléiade d’artistes contemporains à dialoguer avec le raffinement des arts décoratifs du XVIIIe siècle.
Vous êtes convié à une expérience sensorielle et esthétique où se rencontrent le passé et l’avant-garde, le bronze et la lumière, la tradition et la provocation.
Un concept audacieux : le « grand écart » entre époques et matières
Dans cet espace de 600 m² situé 94 rue du Faubourg Saint-Honoré, Laurence Dreyfus et Marella Rossi proposent un parcours scénographique où meubles anciens et œuvres contemporaines se font face sans hiérarchie.
Le « grand écart » n’est pas qu’un titre : c’est une philosophie. Vous découvrirez des correspondances inattendues, des frictions visuelles, mais aussi des harmonies secrètes entre des univers que tout semble opposer.
Cette édition rend également hommage à Jean-Marie Rossi, figure mythique de l’antiquariat, connu pour son regard novateur et son amour du dialogue entre les époques. Son esprit visionnaire plane sur chaque salle, rappelant que la beauté transcende le temps.
Patrick Roger : la matière en mouvement
Parmi les invités d’honneur, Patrick Roger s’impose avec onze sculptures en bronze, argent et cuivre, dont certaines atteignent trois mètres de haut.
L’artiste, connu pour ses créations mêlant force brute et sensualité, explore ici la mémoire de la matière. Ses œuvres oscillent entre abstraction et figuration, révélant une tension entre équilibre et désordre.
Face à la perfection polie des commodes et consoles d’époque, ses volumes torsadés et organiques semblent vibrer d’une énergie intérieure.
Vous serez frappé par cette dualité : la patine du temps rencontre la fureur du métal en fusion.
Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver un article chez Bernieshoot présentant l’exposition des sculptures De Patrick Roger à Elephant Paname.
Laurence Dreyfus : une curatrice entre héritage et avant-garde
Depuis près de vingt ans, Laurence Dreyfus imagine des expositions itinérantes baptisées « Chambres à Part », de Paris à Miami, de Londres à Bruxelles.
Chacune d’elles se déploie dans un lieu d’exception, où l’art dialogue avec l’espace et la mémoire du lieu.
Cette nouvelle édition, sous-titrée « Grand Écart », coïncide avec la publication d’un livre retraçant 30 ans de carrière et sa nomination aux Arts et Lettres.
Son ambition ? Faire cohabiter l’avant-garde artistique avec les codes de l’élégance française, décloisonner les genres et réveiller les émotions.
Dans ses choix, elle défend une vision curieuse, sensible et exigeante, qui ouvre un pont entre générations d’artistes.
Un dialogue des époques et des talents
L’exposition réunit une constellation d’artistes : Alice Grenier-Nebout, Ben Arpéa, Alissa Volchkova, Brice Guilbert, Zachary Dreyfus, entre autres.
Chacun propose une lecture personnelle du temps et de la matière.
- Brice Guilbert met en scène sa série de volcans, puissantes incarnations de l’élément feu.
- Ben Arpéa crée une double salle immersive, où peinture et mobilier s’entrelacent pour former un univers domestique poétique.
- Wolfgang Tillmans expose trois « Paper drop », reflets fragiles du mouvement et de la lumière.
- Et le monumental « Couple à 4 » de Patrick Roger se dresse comme un totem au cœur du parcours.
Dans cette rencontre entre or et pixels, entre dorures baroques et installations numériques, le visiteur se transforme en explorateur de contrastes.
Une scénographie pensée comme une œuvre d’art
Chaque salle de la Galerie Aveline est mise en scène comme un récit.
Le parcours s’articule autour des quatre éléments — eau, terre, feu et air —, offrant un voyage sensoriel.
Les vases en verre d’Alissa Volchkova jouent sur la transparence et la fragilité.
Les dessins poétiques de Zoé Rumeau invitent à la rêverie.
Le moine-artiste Sidival Fila expose des tissus anciens recomposés, où la matière devient prière silencieuse.
Au détour d’un escalier, un ensemble de portraits féminins fait dialoguer Elaine de Kooning, Claire Tabouret et Louis Boullogne.
Entre regard moderne et héritage pictural, ces œuvres questionnent la représentation du féminin à travers les siècles.
Les Arts de la Table : l’élégance française revisitée
Parce que l’art de vivre est aussi un art, cette édition rend hommage aux Arts de la Table.
Trois tables d’artistes célèbrent le savoir-faire français, entre tradition et innovation.
La première, signée Camille Leprince et Marie-Dominique Saramito, mêle tissus anciens et pierres semi-précieuses dans une composition baroque.
Une autre, conçue autour de porcelaines immaculées d’Anne Valérie Hash, incarne la pureté et la grâce.
Ces créations rappellent que le beau se vit autant qu’il se contemple, et que chaque repas peut devenir une œuvre d’art en soi.
Une immersion dans le Paris artistique du moment
Installée au cœur du 8ᵉ arrondissement, la Galerie Aveline s’inscrit dans une saison culturelle foisonnante, en résonance avec Art Basel Paris et la Nocturne des Galeries du Comité Matignon Saint-Honoré.
Vous y découvrirez un dialogue fécond entre héritage et innovation, entre curiosité et exigence esthétique.
C’est un lieu où le regard s’affûte, où chaque détail devient matière à émotion.
Conclusion : un appel au regard curieux
Osez le grand écart
L’exposition « Chambres à Part – Grand Écart » est bien plus qu’une visite : c’est une invitation à repenser votre rapport à l’art, à sortir des cadres habituels.
En confrontant le XVIIIe siècle et la création contemporaine, Laurence Dreyfus signe une déclaration d’amour à la liberté artistique.
Que vous soyez collectionneur, amateur d’art, ou simplement curieux, cette exposition vous rappellera qu’entre hier et demain, la beauté continue de surprendre.

Crédit photo Loic Madec
Exposition “Chambres à Part – Grand Écart”
📍 Galerie Aveline, 94 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8ᵉ
📅 Du 1er au 31 octobre 2025
🕙 Horaires : Lundi-vendredi 10h-19h, samedi 12h-19h
👉 Et vous, que pensez-vous de ce dialogue entre passé et modernité ?
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Un grand écart vraiment esthétique, j’ai voulu en savoir plus sur Patrick Roger, je suis en arret devant ses sculptures en chocolat …
Il est incroyable.
c’est très fréquent désormais unir art contemporain et architecture ancienne. Contraste assuré!!!!
Mais l’originalité vient du chocolatier Patrick Roger.
Une expo qui doit être intéressante, passé et présent dialoguent bien parfois. Bisous Bernie. cathy
A découvrir.
Comme tu dis, un grand écart
Le nom est bien trouvé.
Entre ce qui a été et est…. c’est bien je trouve, merci Bernie…
Moi aussi.
une exposition qui doit valoir la peine d’être vu, passe une bien agréable journée
C’est certain.
curieux de voir les sculptures de Patrick Roger …
C’est un immense artiste.