Exposition ‘ La Rivière m’a dit ‘ au Plateau (Paris)

Du 24 Janvier au 14 Avril 2019 , la FRAC Île de France présente l’exposition « La Rivière m’a dit » au Plateau dans le 19ème arrondissement de Paris. 6 films de 6 artistes (Melanie Bonajo, Charlotte Cherici, Nashashibi/Skaer, Ben Rivers, Ben Russell, Margaret Salmon) sont projetés sur grand écran dans les espaces plongés dans le noir du Plateau.

Exposition « La Rivière m’a dit »

Exposition Vidéos

Les ingrédients qui composent l’exposition (scénographie inédite, rapport à l'écologie, artistes reconnus et pourtant peu vus à Paris…), la qualité des vidéos et de l'ensemble qui fonctionne particulièrement bien font d'elle une vraiment belle exposition, très intéressante et oxygénante de par toutes ces images de nature, paysages et cultures différentes.

Qu’il s’agisse d’un étrange voyage à Tahiti sur les traces de Gauguin, du portrait d’un solitaire reclus au milieu des bois philosophant sur l’origine et le destin de l’humanité, de l’apprentissage en pleine forêt de la faune par des enfants, d’une scène confinant au mythe montrant un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants se baignant dans une rivière, des portraits de quatre femmes engagées dans des formes de vie à rebours des conventions établies, ou bien des enregistrements et visions de séances de guérison en Amazonie péruvienne, l’exposition La Rivière m’a dit donne à voir une série d’oeuvres au sein desquelles la nature, de diverses manières, occupe une place primordiale.

Aborder la question de la nature nous place inévitablement dans une perspective plus que sombre. Le désastre écologique annoncé devient jour après jour une réalité plus insupportable, alors que l’homme ne parvient toujours pas à redéfinir son rapport vital au monde.

Sans que l’exposition et les oeuvres elles-mêmes adoptent nécessairement des partis pris ouvertement politiques et écologiques, La Rivière m’a dit propose un parcours qui, s’il est teinté de nostalgie et semble se faire l’écho d’un paradis perdu, semble indiquer d’autres voies possibles.

Composée exclusivement de vidéos pour la plupart issues de la collection, La Rivière m’a dit se déroule comme un long poème visuel dans les espaces plongés dans le noir du Plateau : un paradis perdu ou bien, plus positivement, un espace providentiel de vraie régénérescence.

 

Melanie Bonajo

Melanie Bonajo est née en 1979 aux Pays-Bas, elle vit et travaille à New York aux États-Unis. Artiste photographe, vidéaste, musicienne et performeuse, elle s’est formée à la Rijksakademie d’Amsterdam et à l’ISCP de New York. Dans son oeuvre, le rapport à l’image évolue progressivement vers une dimension scénique par un travail sur le corps.

Melanie Bonajo interroge ainsi l’impact de notre monde technologique sur les politiques du corps, sur les questions de genre, ainsi que son rôle dans les sentiments d’aliénation et de déréalisation contemporains. En 2012, elle a lancé le collectif Genital International, qui aborde des thématiques telles « la politique au-delà de la polarité » ou « la révolution par la relaxation ».

La trilogie Night Soil – Fake Paradise (2014), Economy of love (2015) et Nocturnal Gardening (2016) – témoigne d’un glissement qui s’opère dans notre relation à la nature et tente de résoudre des questions existentielles en défiant les structures de pouvoir et de valeurs issues du capitalisme.

Melanie Bonajo Night Soil - Nocturnal Gardening, 2016 Collection frac île-de-france © Melanie Bonajo
Melanie Bonajo Night Soil – Nocturnal Gardening, 2016 Collection frac île-de-france © Melanie Bonajo

 

Charlotte Cherici

Charlotte Cherici est née en 1993 à Marseille (France). Elle est récemment diplômée, en 2018, d’un DNSEP Art à la HEAR (Haute école des arts du Rhin). Charlotte Cherici fabrique des films qui sont souvent prétexte à vivre des situations. Certaines de ces situations préexistent au tournage qui lui permet de s’y infiltrer, d’autres sont provoquées pour le tournage qui les fait exister. La réalisation du film occasionne alors des infiltrations, rencontres, déplacements, jeux de rôle, matières de sa narration. Cette tromperie, à laquelle l’artiste prend pleinement part, permet de produire des enregistrements qu’elle ordonne par le montage pour devenir récits politiques et poétiques, individuels et collectifs, ni nécessairement vrais ou neufs. A découvrir jusqu’au 14 avril 2019.

Charlotte Cherici Pourquoi tordu ?, 2018 Collection frac île-de-france © Charlotte Cherici
Charlotte Cherici Pourquoi tordu ?, 2018 Collection frac île-de-france © Charlotte Cherici

Nashashibi/Skaer.

Rosalind Nashashibi

Rosalind Nashashibi est une artiste anglaise née en 1973 qui vit et travaille à Londres. Cinéaste et peintre, ses films décrivent les qualités de l’expérience, des choses et des lieux. Quelques questions récurrentes dans son travail : comment travaillons-nous ? Comment pouvons-nous prendre soin les uns des autres ?

Comment pouvons-nous naviguer dans nos propres institutions ?

Lucy Skaer

Né en 1975, Lucy Skaer vit et travaille à Glasgow et à Londres. Son oeuvre protéiforme se manifeste à travers des sculptures, films, peintures et dessins réalisés à partir de photographies tirées de journaux et de livres, et d’Internet. Réunissant souvent diverses sources et présentés sous forme d’installations, ses travaux traitent de la signification de la reproduction et de l’influence des moyens de communication de masse et des questions de mémoire, d’histoire, de transmission.

Parallèlement à leur pratique artistique individuelle, les deux artistes travaillent en collaboration de manière épisodique depuis 2005 sous le nom Nashashibi/Skaer. Via une production de films, dont l’histoire de l’art et ses oeuvres sont un point de départ, le duo explore les évolutions et les transformations auxquelles sont soumises les images.

À travers leur projet d’exposition à la Tate St Ives Thinking Throught Other Artists, le duo a traité du processus de fabrication d’une exposition comme s’il s’agissait de créer une oeuvre d’art. Chacun de leurs cinq films présentés dans cette exposition (dont Why Are You Angry ?) était associé à une sélection personnelle d’œuvres d’art historiques et contemporaines qui ajoutait un nouveau sens à leur travail.

Cette mise en regard leur a permis d’explorer et approfondir les idées clés de l’exposition, du portrait des femmes à la représentation des cultures du monde en passant par les problèmes liés aux conflits politiques. Parmi les artistes présentés, citons Paul Gauguin, Henri Matisse, Paul Nash, Pierre Bonnard, Louise Bourgeois, Jo Spence, Lee Miller, Gauri Gill et Rossella Biscotti.

Nashashibi / Skaer Why Are You Angry ?, 2017 Collection frac île-de-france © Nashashibi / Skaer
Nashashibi / Skaer Why Are You Angry ?, 2017 Collection frac île-de-france © Nashashibi / Skaer

 

Ben Rivers

Ben Rivers est un artiste et cinéaste expérimental né en 1972 à Somerset au Royaume-Uni. Il vit et travaille à Londres. Muni d’une caméra Bolex, il réalise des films en format 16 mm qu’il traite artisanalement dans son atelier, impliquant une économie dans laquelle l’artiste maîtrise l’ensemble du processus de création. L’usage du

16 mm et la manipulation chimique du support film, le montage heurté et le collage de sons directs et manufacturés, provoquent d’étranges collisions de temps. Ses films oscillent constamment entre passé et futur, histoire et science-fiction. Ses créations brutes lui fournissent un matériau qui lui permet de naviguer entre ces différents univers. Ses films se situent à la lisière du documentaire ethnographique et de la fiction.

Ben Rivers Origin of The Species, 2008 © Ben Rivers
Ben Rivers Origin of The Species, 2008 © Ben Rivers

 

Ben Russell

Ben Russell est né à Chicago aux États-Unis en 1976, il vit et travaille à Chicago. Sa production artistique se situe dans le champs du cinéma expérimental, de la photographie et du commissariat d’expositions. Il a réalisé une série de films qu’il présente volontiers comme des ethnographies expérimentales.

Il s’intéresse particulièrement aux mythes et aux rituels dans diverses sociétés. Son oeuvre, en filiation avec le cinéma/l’ethnofiction de Jean Rouch, intègre des éléments ethnographiques et des théories critiques. Russell, à travers son travail artistique (performances, installations et cinéma), explore l’histoire et la sémiologie de l’image en mouvement et désigne son travail comme «une ethnographie psychédélique».

Ben Russell River Rites, 2012 © Ben Russell
Ben Russell River Rites, 2012 © Ben Russell

 

Margaret Salmon

Née en 1975 à New York, aux États-Unis, Margaret Salmon vit et travaille à Glasgow. Son travail, reconnu à l’international, a été présenté dans plusieurs évènements artistiques majeurs et joue de l’hybridation des genres, oscillant entre le documentaire sociologique, le film amateur et la fiction poétique. Malgré leur neutralité assumée, les images laissent transparaître la vision de Margaret Salmon et humanisent l’environnement naturel.

Margaret Salmon Bird, 2016 Collection frac île-de-france © Margaret Salmon
Margaret Salmon Bird, 2016 Collection frac île-de-france © Margaret Salmon

 

Informations pratiques

frac île-de-france, le plateau, paris

22 rue des Alouettes

75019 Paris

Tél. : + 33 (1) 76 21 13 41

info@fraciledefrance.com

www.fraciledefrance.com

Entrée libre

Accès métro : Jourdain ou Buttes-Chaumont / Bus : ligne 26

Du mercredi au dimanche de 14h00 à 19h00.

Nocturne jusqu’à 21h chaque 1er mercredi du mois.

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Bernie
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2 commentaires

  1. une belle exposition qui promet du succès…..mais le choix de ces clichés est toujours difficile….ils ont tous beaucoup de charme….passe une bien agréable journée

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