Sommes-nous censés toujours apprendre de nos erreurs ? Elles font partie de nos apprentissages, de notre quotidien, mais, font-elles réellement progresser ?
Tout d’abord, il est un fait incontestable, c’est que l’erreur est inévitable dans tous les processus d’apprentissage, et même dans l’exercice d’un processus préalablement acquis, tout simplement parce que nous sommes humains. Quelque part, il est rassurant de faire des erreurs, et de ne pas être réduit à un rôle de machine.
Alors, il est important d’accepter que se tromper fait partie de la vie, et ne doit pas être assimilé à une faute. Un monde sans erreur, serait-il meilleur, rien n’est moins certain.
C’est sans doute lors de nos scolarités que nous sommes le plus confrontés à la peur de l’erreur. Vous avez certainement, comme moi, en mémoire la fois où le professeur vous interroge parce qu’il a vu sur votre visage la peur générée par votre question. Sans faire de la psychologie de caniveau, lorsque je me suis retrouvé dans le rôle d’un enseignant, il était facile de savoir qui connaissait la réponse, et qui ne la connaissait pas… Un regard qui se baisse, une tête qui se tourne… Bref, vous voyez de quoi je veux parler.
Pourtant, l’erreur fait partie des éléments qui indiquent que nous sommes en train d’apprendre, c’est la base même de l’apprentissage, et seul celui qui n’apprend pas ne se trompe pas. La difficulté est sans doute que l’erreur est trop souvent associée à sanction.
En effet, l’échec à un examen est lié à une somme d’erreurs trop importante qui ne permet pas de valider l’acquisition de l’enseignement. Seulement voilà, l’examen final est là pour sanctionner un niveau à atteindre, mais quels ont été les moyens de tirer profit de ses erreurs pendant l’apprentissage.
Afin de s’améliorer lors d’un apprentissage, il important d’accepter de se tromper, et d’avoir la capacité de connaître et comprendre ses erreurs. Pendant que l’on apprend et non au moment de l’examen final.
Alors, pourquoi des évaluations formatives ne sont-elles pas systématiquement mises en place lors des formations ? Il n’existe sans doute pas une seule réponse, mais ce sont des outils pédagogiques complexes à développer, et surtout il faut aller plus loin que constater les erreurs.
Attention, il n’est pas ici question de contrôle continu, puisque l’objectif n’est pas de sanctionner, mais bien d’établir un bilan d’apprentissage, et surtout de combler les lacunes. Pour combler les lacunes, l’enseignant va devoir proposer des mesures correctives, la plus simple consistant à dire à l’élève d’apprendre son cours.
Cependant, si connaître son cours est nécessaire, ce n’est pas suffisant. Si la mise en application est défaillante, il faut accepter que l’enseignement puisse ne pas être adapté à un ou plusieurs élèves et avoir la capacité de lui proposer une méthode corrective. Nous ne voilons pas la face, ceci prend du temps, et demande un suivi individualisé, et donc des moyens humains et pédagogiques à mettre en œuvre.
De plus, l’intérêt de cette approche est d’évaluer la formation. Si un pourcentage élevé d’élèves ne sait pas répondre à une question, il faut sans doute se demander si sur ce point précis l’enseignement n’a pas été défaillant.
D’ailleurs, lorsque je corrigeais des examens, je ne corrigeais pas copie par copie, mais question par question. Et si, sur une question donnée, tous les élèves ou presque se trompaient, alors c’était une vraie remise en question.
Avoir la capacité d’identifier ses erreurs, c’est s’offrir la possibilité de s’améliorer.
Savoir écouter est une vraie qualité. Combien de fois dans une réunion les arguments ne sont-ils pas entendus ou même écoutés ? Entendre que nous sommes dans l’erreur doit nous alerter afin d’opérer les actions nécessaires pour les corriger.
Par exemple, lorsque vous conduisez, même en étant attentif, vous pouvez avoir une remarque d’un passager. Comment réagissez-vous ? Est-ce que ça vous énerve parce que quand même vous avez votre permis ? Ou, est-ce que vous prêtez attention à la remarque pour corriger ce que vous êtes en train de faire, ou ce que vous n’avez pas vu ?
En effet, savoir où l’on se trompe est la première étape pour progresser de ses erreurs. L’étape suivante est de trouver les moyens de ne pas répéter cette erreur, et c’est là qu’écouter les conseils ou prendre des avis extérieurs jouent tout son rôle. Savoir entendre et comprendre, ne veut pas dire accepter, ce sont des éléments qui vous permettent de réfléchir, et parfois d’évoluer.
En conclusion, je pense qu’apprendre à connaître ses erreurs, c’est un peu connaître le mieux la personne avec qui nous passons le plus de temps : nous-même. Accepter un regard extérieur sera un véritable plus, sous réserve que ce regard soit avisé naturellement.
Et vous, apprenez-vous de vos erreurs ?