« Le seul conseil qu’on puisse donner à quelqu’un sur la lecture est de ne pas accepter de conseils, de suivre son instinct, d’utiliser son jugement et de tirer ses propres conclusions. » Paola Calvetti in L’Amour est à la lettre A.

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LECTEUR

Peser la qualité d’un texte

Depuis quelque temps, me voici lecteur dans un collectif associatif dont le but est l’édition d’œuvres théâtrales contemporaines. Lecteur, je le suis depuis toujours. Disons depuis ma huitième année…

Mais là, me voilà astreint à jauger une œuvre, à peser la qualité d’un texte…

Tâche difficile !

Pour ce que j’ai pu noter déjà, il me semble plus facile de discerner un texte de qualité. Un texte inégal dans sa facture pêche souvent par un manque de rythme, de ton et de pâte humaine que recherche tout lecteur…

A contrario, un bon texte s’affirme comme une évidence. Mais, comme disait Sartre qui n’est pourtant pas de mes auteurs, il faut s’essayer sans cesse à penser contre soi-même, d’autant quand on est… lecteur !

Trop d’a priori, de réflexes de pensée ou de préjugés nous empêchent d’adhérer à certains textes. Et souvent pour une raison incontestable : parce qu’on n’aime pas ce texte.

Ah, tiens, parce qu’on n’aime pas !

Quelque peu léger tout ça !

Qui nous dit que ce qu’on aime est bon ?

Et que tout ce qu’on rejette est exécrable ?

Un lecteur, un vrai, doit précisément s’armer de prudente retenue, se méfier de ce qu’il affectionne, qui le fait pleurer ou rire, afin de pouvoir rester ouvert à ce qui lui paraît être étranger à ses valeurs, ses goûts, ses affinités…

Fort de cette distance, il pourra sinon aimer, du moins apprécier une œuvre qui le contraindra à discuter avec lui-même.

auteur yves carchon

Une chronique signée Yves Carchon écrivain, auteur de « Riquet m’a tuer » et de « Vieux démons« 

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