Y a plus d’enfants !

« Y a plus d’enfants ! Et c’est tant mieux comme ça, ils nous salissent la salle de bains » une dédicace à la hauteur de cet excellent polar écrit par Jean‐Jacques Cripia, une lecture qui a eu l’heur de me plaire.

couverture polar cripia cairn noir sud

Y a plus d’enfants !

L’heur de plaire

Pour débuter ma chronique sur ce polar qui se déroule à Toulouse, je ne résiste pas au plaisir de vous raconter tout d’abord une anecdote de sa lecture. Alors que je commençais la lecture de « Y a plus d’enfants ! » je me trouvais à bord d’un vol Toulouse – Nantes en Embraer 170. Pas moins de 20 UM (Unaccompanied Minor, enfant non accompagné) sur ce vol, le contexte était déjà intéressant.

En prolongement de mon rang, deux UM, l’hôtesse me demanda gentiment de jeter un œil bienveillant sur eux, et de l’appeler s’il y avait un souci. En terminant sa question, elle découvrit avec une petite stupeur la couverture de mon livre, avait-elle bien fait de ma poser la question ?

Naturellement, j’aime les polars qui se déroulent dans des villes que je connais, et donc Toulouse. Il m’importe peu dans la lecture de savoir si les lieux sont réels ou inventés, ce qui m’importe est la cohérence, et elle est ici au rendez-vous tout au long de la lecture.

« Y a plus d’enfants ! » est un véritable roman noir avec un canevas superbement orchestré. La Garonne transporte le corps d’une enfant sauvagement assassinée, et s’il n’y avait qu’un seul meurtre…

Matias Vialat, a du mal à l’âme, mais il mène l’enquête en déplaise à son chef de commissaire. C’est un solitaire, entré dans la police pour fuir son ex, ce n’est pas banal. Il va retrouver une amie d’enfance, un amour de jeunesse, devenue prostituée. Quand une petite fille décide-t-elle de devenir prostituée au lieu d’institutrice ou de coiffeuse ? L’humain est au rendez-vous de tous les personnages, et donnent de la force à cette intrigue dont l’épilogue ne manquera pas de vous surprendre.

J’ai particulièrement apprécié le style d’écriture de Jean‐Jacques Cripia qui au milieu d’une histoire sombre, amène des touches d’humour et des fins jeux de mots.

Un polar qui a eu l’heur de me plaire.

Un livre publié aux éditions Cairn dans la collection du Noir au Sud

dedicace ciripia bernieshoot

Quatrième de couverture

À Toulouse, parfois, à la différence des violettes, les enfants cessent de pousser, fauchés à la fleur de l’âge, au ras de la tige…

Y a plus d’enfants !

L’enfant est le père de l’homme… Mais depuis Freud on sait qu’il faut tuer le père pour devenir adulte…

Y a plus d’enfants ! semble se dire Matias Vialat. Pas un joyeux l’inspecteur Matias Vialat, pas un luron… Plutôt le genre à être submergé par la noirceur des existences.

Et sous le soleil toulousain, la Garonne ne charie pas qu’un accent rocailleux, les tragédies obscurcissent les enthousiasmes surtout quand ce sont des enfants qui en sont les victimes.

Tous les enfants sont un peu les nôtres, leurs souffrances sont aussi dans nos chairs et nos entrailles.
Comment sortir indemnes, tombés des enfers ?

De gauche à droite : Yves Carchon, Daniel Contel, Jean-Jacques Cripia, Stéphane Furlan, Christophe Guillaumot et G-D Noguès © Bernieshoot

De gauche à droite : Yves Carchon, Daniel Contel, Jean-Jacques Cripia, Stéphane Furlan, Christophe Guillaumot et G-D Noguès © Bernieshoot

Jean‐Jacques Cripia

Jean‐Jacques Cripia délaisse pour un temps le Duo des Non avec qui il sévit sur Sud Radio et les planches de théâtre qu’il affectionne pour nous livrer un polar très noir, même sous le soleil de Toulouse…

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Bernie
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16 commentaires

  1. Ah, oui vraiment excellente l’anecdote avec l’hôtesse de l’air ! Quand une petite fille décide-t-elle de devenir prostituée au lieu d’institutrice ou de coiffeuse ? Eh bien, justement tout se joue dans l’enfance…

  2. En effet, ça a l’air bien noir… mais j’ai éclaté de rire en lisant l’anecdote de l’avion 😀 !! Et à part ça, de temps en temps, un bon polar, j’aime bien aussi !

  3. Un titre au double sens. un roman qui semble passionnant, mais ce n’st pas mon style, bien que j’en ai deux à lire, dont un que j’ai commencé.
    Bonne journée
    @mitié

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