Exposition | Et si c’était nous ?| photographies d’Edouard Elias et Giancarlo Ceraudo

L’exposition « Et si c’était nous ? », des photographies d’Edouard Elias et Giancarlo Ceraudo, du jeudi 6 Juillet jusqu’au 1er Septembre 2017 (du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 15h à 18h) à l'Institut Culturel Italien de Paris, 50 rue de Varenne, 75007 Paris. Entrée gratuite

exposition photo Edouard Elias Giancarlo Ceraudo migrants centre culturel italien paris
Crédit photo Edouard Elias – Giancarlo Ceraudo

Exposition « Et si c’était nous ? »

Photographies d’Edouard Elias et Giancarlo Ceraudo

 

 En mars 2016, Edouard Elias accompagné de la journaliste Gwenaëlle Lenoir a embarqué pendant trois semaines à bord du bateau «Aquarius», affrété par l’association SOS-Méditerranée pour sillonner les côtes libyennes en zone internationale et intercepter les embarcations clandestines afin de ramener les migrants en Italie.

Depuis la chute de Kadha en 2011, la Libye est aux mains de différents groupes armés qui veulent tous détenir le pouvoir, plongeant le pays dans le chaos.

Or, pour les subsahariens, la Libye reste un lieu de passage important presque la voie incontournable pour rejoindre leur «Eldorado», l’Europe. Ils doivent donc se frayer un chemin au milieu de cette anarchie totale et des dangers constants.

En effet, comme le note Edouard Elias, les Africains sont très mal considérés là-bas, où ils sont généralement réduits à l’état d’esclaves, maltraités voire torturés.

Il leur faut donc traverser très vite ce pays, et le fuir par tous les moyens possibles, au risque de leurs vies. Désormais, les passeurs les entassent sur des bateaux pneumatiques made in China fragiles et extrêmement instables, d’où la multiplication des naufrages.

Les photographies présentées traitent du sauvetage des migrants et de leur rapatriement en Italie. Voilà ce qu’en dit Edouard Elias :

« L’information est assez faible: je ne suis pas parti de la Libye avec eux, je n’ai pas fait le voyage avec eux et je ne les ai pas non plus suivis après leur arrivée en Europe.

Durant les trois semaines que j’ai passées en mer, le sauvetage n’a duré que trois jours, ce qui est un laps de temps très court. En outre, le sujet des migrants avait déjà été traité des dizaines de fois auparavant.

Il fallait donc que je trouve quelque chose de différent qui puisse percuter et susciter un véritable intérêt chez le spectateur. J’ai finalement choisi une manière différente de travailler par rapport à ce qu’il se fait d’habitude : je travaille principalement en argentique, panoramique et noir et blanc.

Selon moi, le noir et blanc permet de donner une intemporalité sur une échelle temporelle pourtant très courte et ainsi d’ampli er les émotions ressenties. Je souhaitais également donner sa place à la mer comme environnement oppressant sur le sujet. C’est pour cela que j’ai choisi de travailler en panoramique.

C’est un format qui se rapproche de celui du cinéma d’une part mais qui, d’autre part, s’apparente beaucoup à la vision humaine. L’important est que les gens se rendent compte des étapes traversées par les migrants, que cela leur ouvre les yeux sur les risques qu’ils prennent pour fuir la guerre en quête d’un avenir meilleur.

Même si cela se passe en ce moment même sous nos yeux, on en n’a pas forcément conscience, c’est important de le montrer »

Aline Arlettaz

Edouard Elias

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Crédit photo Edouard Elias – Giancarlo Ceraudo

Edouard Elias (Nîmes, 1991) a décidé à 21 ans de faire son premier reportage dans les camps de réfugiés syriens en Turquie, puis en Syrie. Le travail qu’il réalise à Alep en août 2012 le fait connaître auprès des professionnels et du public.

De retour en France, ses photos sont publiées dans Paris Match, Der Spiegel et The Sunday Times Magazine. Depuis, il est retourné plusieurs fois en Syrie et a été détenu pendant dix mois par l’État Islamique.

A sa libération, Édouard Elias entame un projet au long cours sur la Légion étrangère en Centrafrique, puis en France. Parallèlement, il réalise des reportages sur le viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo, les sauvetages de migrants en Méditerranée ou les centres éducatifs fermés de la Protection judiciaire de la jeunesse en France.

En avril 2015, celle-ci a dû faire à une arrivée massive de migrants, Giancarlo Ceraudo lui s’est attaché à la situation des migrants dans la région de la Calabre. En avril 2015, celle-ci a dû faire face à une arrivée massive de migrants, survivants d’embarcations de fortune qui, très souvent, ont chaviré provoquant de multiples noyades.

Ces migrants sont accueillis dans des centres. La Protection civile livre des lits de camp et des sacs de couchage, reconnaissables à leur couleur bleu intense, et distribue masques et combinaisons blanches pour les bénévoles qui s’occupent de ces structures.

La nourriture est délivrée par les cantines municipales ou fabriquée sur place si l’infrastructure le permet. Le reportage de Giancarlo Ceraudo, lui aussi en noir et blanc ce qui donne cette si forte intensité à ses clichés, nous raconte l’arrivée de ces migrants.

Sur leurs visages, se lit encore la peur de ce qu’ils ont vu et vécu pendant cette traversée infernale qui prend des allures d’odyssée tragique. Dans leurs yeux parfois brille encore une lueur d’espoir qu’un jour meilleur demain se profilera et qu’une autre vie pour eux commencera.

Giancarlo Ceraudo

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Crédit photo Edouard Elias – Giancarlo Ceraudo

Giancarlo Ceraudo (Rome, 1969) est photographe documentaire. Après des études d’anthropologie, il a travaillé en Europe, au Moyen-Orient et surtout en Amérique Latine. Destino final, projet de photojournalisme d’investigation qui démasque les crimes commis par les forces armées durant la dictature militaire argentine, est son oeuvre la plus ambitieuse et personnelle.

Depuis 2008, il travaille à un projet de longue haleine visant à relater les changements intervenus à Cuba depuis l’arrivée au pouvoir de Raúl Castro.

Ses travaux ont été largement publiés dans divers journaux et magazines italiens et internationaux tels que L’Espresso, Internazionale, El País, National Geographic. Ses images font partie de la collection permanente du Musée MAXXI de Rome (Musée national des arts du XXIe siècle).

Aline Arlettaz commissaire de l’exposition

Le commissaire de cette exposition est Aline Arlettaz, journaliste et photographe qui partage son temps entre la France et l’Italie. Après des études de photographies, elle débute comme photoreporter au quotidien France-Soir.

En 1999, pour la réalisation d’un reportage sur les enfants des rues commandité par l’Unesco, parcourt l’Amérique du Sud pendant deux ans. Elle s’installe en 2007 en Italie où elle collabore avec l’ Espresso , la Rai TV et d’autres publications.

En 2009 elle est de retour à Paris, où est journaliste free-lance pour La Stampa , Repubblica, et pour différents magazines et émissions télévisées d’Italie.

Elle est également commissaire de l’exposition "Actrices" par Kate Barry qui tourne dans le monde depuis 2014.

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Crédit photo Edouard Elias – Giancarlo Ceraudo

Informations pratiques

Exposition « Et si c’était nous ? » : photographies d’Edouard Elias et Giancarlo Ceraudo

Commissaire d’exposition Aline Arlettaz

Du jeudi 6 Juillet jusqu’au 1er Septembre 2017

Du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 15h à 18h

Institut Culturel Italien, 50 rue de Varenne, 75007 Paris

Entrée libre

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2 commentaires

  1. C’est ce que je dis toujours, cela peut nous arriver, et surement nous arrivera pour des raisons climatiques.
    @mitié

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