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Exposition Rêves et Cauchemars organisée par la New Art Generation

Du 17 novembre au 29 novembre 2017, la New Art Generation présente sa première exposition collective « Rêves et Cauchemars » au Bistrot des artistes (Paris). Pour l’occasion, une dizaine d’artistes de l’association présenteront chacun une œuvre autour du thème du rêve et du cauchemar. Photographies, sculptures, peintures, illustrations…

affiche Exposition "Rêves et Cauchemars" organisée par la New Art Generation
© New Art Generation

Exposition « Rêves et Cauchemars » organisée par la New Art Generation

Exposition collective

Cette exposition montre comment ces jeunes artistes ont su chacun à leur manière s’approprier le thème, et illustre la grande diversité de production de leur œuvre. Ces jeunes artistes, ont tous entre 18 et 25 ans. Jeunes talents à l’avenir prometteur, ils vous embarquent dans leurs univers, si différents les uns des autres.

Avec des œuvres de Bertille Reboul, Cassandra de Carvalho, Joaquim Chartol, Julien Bartissol, Lapin Mutant, Léonie Stolberg, Marc Kalfa, Quentin Guihard, Tinftinf.

ENTRETIEN DE BERTILLE REBOUL PAR CELINE HU

Bertille Reboul © Adelythe wilson
Bertille Reboul © Adelythe Wilson

Tout d’abord, parles-nous un peu de toi, d’où te vient cette passion et quelle est ta formation ?

Depuis toute jeune j’ai toujours été très manuelle et dotée d’une grande imagination – je ne sais pas d’où cela me vient, mais j’ai toujours eu mon petit monde à part de celui des Hommes. Il fallait toujours que j’occupe mes mains, en bricolant ou dessinant.

Comme beaucoup j’ai commencé à gribouiller dans les marges de mes cahiers et à recopier des oeuvres que j’aimais bien, mais ce n’est qu’à partir du lycée que le dessin a réellement pris de l’importance. J’y ai suivi une formation d’Arts Plastiques, mais en parallèle je n’allais pas bien dans ma vie, et à mesure que je me renfermais sur moi-même, le dessin et la pratique des arts sont devenus mon seul moyen d’expression, c’était cathartique pour moi. Depuis, ce besoin de créer pour exorciser mes démons ne m’a jamais quitté.

Cependant je n’ai pas poursuivi mes études dans le dessin ou l’illustration ; je n’ai jamais voulu faire de ma passion un métier, de peur d’être trop brimée. J’ai suivi une licence d’Histoire de l’Art et aujourd’hui je fais un Brevet des Métiers d’Art en Reliure-Dorure, car l’artisanat compte beaucoup pour moi. Je travaille également avec des street-artistes parisiens, et le dessin m’accompagne tous les jours.

Comment définirais-tu ton travail artistique ?

Cherchant encore une identité visuelle propre à mes oeuvres, il m’est assez difficile de donner une définition à mon travail… Mais j’aime à dire qu’il s’agit d’un art visionnaire mi- naïf mi- glauque, s’inscrivant dans une démarche de défense des droits des animaux et de l’environnement.

Que dirais-tu de tes oeuvres à quelqu’un qui n’a jamais vu ton travail ?

Je dirais qu’il s’agit d’une forme d’expression assez brutale, invitant à l’introspection par son côté provoquant. Mais également onirique et sensible, car je dépeins un monde où tous les êtres vivants sont égaux, et de nos jours cela ne reste encore qu’un rêve utopique.

Qu’est-ce qui, de façon générale, influence ta peinture ?

La Nature – il s’agit de ma source d’inspiration n°1 depuis toujours. Les émotions humaines les plus crues m’inspirent également ; en tant que personne hypersensible je ressens tout à fond, et même si c’est très étouffant parfois, cela me donne un large panel de détails, imperceptibles pour la majorité des gens, à exprimer.

L’art dit « visionnaire » (inspiré du psychédélisme avec des artistes comme Alex Grey ou Hannah Yata) ainsi que les arts singuliers (art naïf / art brut) sont mes influences majeures. Mais l’artiste qui m’inspire le plus et depuis le plus longtemps est sans aucun doute Frida Kahlo. Sa vie autant que ses oeuvres m’ont toujours beaucoup touchée ; sa manière franche de s’exprimer également, et cette phrase : « Ils me disent surréaliste, mais je ne le suis pas. Je n’ai jamais peint de rêves mais ma propre réalité. » a toujours eu énormément de sens pour moi, car je dessine ce que je ressens, et il n’y a rien de plus réel que les émotions. 7

Les animaux semblent constituer un sujet d’inspiration pour toi, pourrais-tu nous en parler un peu plus ?

Je me suis toujours sentie plus proche des animaux que des humains, à cause de rapports trop souvent conflictuels avec mes semblables. On m’a élevée dans le respect le plus total de toute forme de vie, et j’ai vécu beaucoup de moments forts avec les bêtes, ce qui m’a fait vite prendre conscience de leur capacité à éprouver les mêmes choses que nous. Très jeune j’ai commencé à ne plus vouloir manger de viande, à 12 ans je devenais végétarienne. A mes yeux les animaux sont purs, exempts de toute capacité à mentir. C’est pour cela que j’inscris mon travail dans une démarche anti-spéciste, car j’aimerais à l’avenir que tout le monde prenne conscience que les animaux sont des êtres sensibles, et qu’il est possible de vivre en harmonie avec eux. Au travers de mes dessins je veux leur donner la voix qu’ils n’ont pas, et la présence fréquente de couteaux les accompagnant n’est que pour nous renvoyer l’image de notre propre violence.

On retrouve souvent dans ton travail, des références religieuses telles que l’hindouisme, pourrais-tu aussi nous en parler ?

Mon intérêt pour l’hindouisme découle de ma transition au végétarisme, car en grandissant j’ai découvert que la vache était sacrée en Inde et que beaucoup d’Indiens, notamment au travers de l’hindouisme, avaient un régime végétarien. J’ai alors voulu creuser tout ça et j’ai découvert dans l’hindouisme énormément de concepts avec lesquels je me sens très proche. Par exemple, le concept d’Ahimsâ : la non-violence et le respect pour toute vie, humaine et animale, et même végétale. Mais également le karma, les Ages régissant notre monde, la méditation… Dans la période la plus dure de ma vie j’ai longtemps recherché la paix, au travers d’oeuvres de penseurs indiens, comme celles de Krisnamurti, et c’est quelque chose qui m’accompagne toujours.

Cependant je sais que bien souvent les occidentaux ont une vision trop idéalisée de certaines civilisations, et bien que je respecte et m’inspire de certains concepts de l’hindouisme, la religion est un sujet très sérieux et je n’ai aucune prétention à dire que je connais l’hindouisme et je demeure athée.

De plus je me suis toujours intéressée à des concepts de vie plus vastes, notamment au travers de l’animisme, croyance que l’on retrouve dans beaucoup de civilisations.

Tes toiles sont d’assez grandes dimensions, as-tu une préférence pour le grand format ?

La peinture sur toile est très récente pour moi – depuis le début de l’été 2017, j’avais envie d’explorer un autre support que le papier. Le grand format est un véritable défi, car d’ordinaire je dessine beaucoup dans des carnets de format A5. Mais je dirais que suis plus à l’aise pour m’exprimer sur du A3, que ce soit sur toile ou sur papier.

As-tu en tête d’autres projets / expériences artistiques ?

D’une manière générale je vais où le vent me mène, et ne prévois jamais trop à l’avance, je veux juste continuer à vivre cette passion du dessin et transmettre mon message à qui voudra bien l’entendre. Mais il y a bien une chose que je souhaiterais faire dans un futur plus ou moins proche : créer un livre pour enfants qui mettrait à leur niveau toutes les choses que je défends. Leur offrir une vision du monde que peu d’adultes ont, les éduquer sur tous ces concepts de paix et de respect de la planète. C’est un projet que j’aimerais réaliser de A à Z, et qui ferait appel à ma passion du dessin et au métier que j’apprends actuellement, la reliure d’art.

(R)EVEILLE – TOI, Bertille Reboul, acrylique & Poscas sur toile, 120 X 80 cm, 2017
© (R)EVEILLE – TOI, Bertille Reboul, acrylique & Poscas sur toile, 120 X 80 cm, 2017

LE BISTROT DES ARTISTES

Une balade sur les quais de Seine, quelques détours dans de petites ruelles parisiennes, et nous voilà devant le Bistrot des Artistes. Lieu de détente, de rencontres, de réunions, de paroles prononcées ou signées, d’art et même de création, nous voici dans cet endroit délicieux dans lequel nous vous donnons rendez-vous.

Ce lieu avait été précédemment baptisé Bistrot des Artistes par l’ancien gérant car beaucoup d’événements Jam’s étaient organisés à l’époque, comme les 45 Jeudis. Les artistes étaient des auteurs compositeurs, chantant et jouant des chansons à texte majoritairement en français, la variété française était alors de mise. Ces événements attiraient une foule de monde et s’organisaient à travers Paris.

Le gérant actuel, Juan, travaillait déjà dans le milieu de la nuit. Il travaillait comme Disc-Jockey dans de nombreux clubs. La musique de ces années 1990-2000 regroupait de la funk, du jazz, de la soul, du hip-hop… Le précédent et l’actuel gérants se connaissaient par un lien fortuit. La grand-mère du précédent gérant avait gardé Juan lors de son enfance. Ces deux hommes, amis, et se rendant compte qu’ils travaillaient dans le même milieu, ont commencé à travailler ensembles au Bistrot des Artistes. L’un tenancier, et l’autre s’occupant du vent du renouveau musical, apportant de nouveaux alcools, créant de nouveaux cocktails… Le Bistrot des Artistes attirait de plus en plus de monde mais en 1997, le précédent gérant du partir pour des raisons personnelles et laissa ainsi l’affaire à Juan. Juan s’associa avec l’un de ses amis, Alexandre et ils reprirent ainsi le BDA et le métamorphosèrent.

bistrot des artistes

Ainsi en août 1999, le bar rouvrit sous la direction actuelle, les murs repeints, l’espace réorganisé, une nouvelle décoration…aux influences ensoleillées et volcaniques des Antilles. Les débuts de cette reprise furent un temps difficile, cependant les efforts conjoints des deux hommes commencèrent à payer et ce lieu attira de plus en plus de monde dès 2004.

Ce nom particulier ne fit qu’annoncer sa prédestination à y accueillir des expositions artistiques dès le début des années 2000 de manière sporadique dans un premier temps, puis régulières depuis 2004. Ces expositions sont essentiellement composées de peintures, d’illustrations, de photographies, et parfois de sculptures.

Cet emplacement, presque caché, du 5e arrondissement semble incongru au premier abord mais sert bien l’image du lieu : quelque peu mystérieux, quelque peu chaleureux. Les bibliophiles, soit les amoureux des livres, sauront apprécier la proximité géographique avec la librairie Shakespeare & Company, repère de touristes, d’étrangers et de Français en quête de livres en anglais, ou simplement de personnes amusées à l’idée de voir évoluer des chats au milieu de livres anciens. Cette proximité fut remarquée par les habitués de cette librairie/espace hors du temps, qui prirent l’habitude de se réunir au BDA après la fermeture de la librairie, les horaires des deux lieux se succédant parfaitement. Ils commencèrent à s’y produire, à y lire de la poésie, à y jouer de la musique de manière spontanée. Des événements se créaient sans aucun besoin d’organisateur, au fil des rencontres, des pensées, de leurs envies. 5

Cet endroit connu de nombreux événements culturels, de nombreux concerts de Jazz, de funk, de pop, de pop-rock…des expositions artistiques chaque semaine, des lectures de contes africains, des scènes malgaches, sénégalaises, parfois même des scènes aux influences americano-africano-brésiliennes, afro-caribéennes, des performeurs de live-painting, des concerts de musique traditionnelle russe… Chacun de ces artistes était le bienvenu, quelle que soit sa nationalité. Beaucoup d’artistes étrangers se réunirent, se rencontrèrent, et se produirent au Bistrot des Artistes.

Durant le vernissage, il sera possible de rencontrer les artistes exposés, mais aussi d’écouter les musiques des groupes de la New Art Generation. En effet, l’association se veut défendre toutes les formes d’art, de la musique à la peinture, en passant par la mode et la danse. Pour l’occasion, un texte de Vivien Ramirez Moody sera également présenté le soir du vernissage. Laissez-vous tenter par cette délicieuse invitation au rêve et au cauchemar.

New Art Generation

La New Art Generation est une jeune association, créée au mois de septembre 2017 par un groupe de trois jeunes étudiantes : Annelise Stern, Céline Hu et Delphine Millard. Ces trois jeunes femmes ont constaté les problèmes que pouvaient rencontrer les jeunes artistes, et plus largement les préjugés allant à l’encontre de la nouvelle génération. L’association s’est donc donnée pour but de promouvoir le travail des jeunes artistes, et plus largement, de déconstruire toutes ces idées reçues sur la nouvelle génération, qui est en réalité très prometteuse.

new art generation

Informations pratiques

Rêves et cauchemars

Exposition du 17 novembre au 29 novembre 2017

Organisée par la New Art Generation

Commissaire d’exposition : Annelise Stern, présidente de la New Art Generation

Vendredi 17 novembre 2017

Vernissage de 19h30 à 00h00

Le Bistrot des Artistes

6 rue des Anglais

75005 Paris

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Bernie
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Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

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6 commentaires

  1. Un grand merci à l’auteur du blog d’avoir fait un si bel article sur cette expo à venir, et d’avoir souhaité relayer mon travail, j’en suis vraiment touchée. Merci également pour ces bons retours en commentaires, et si il y a des curieux qui veulent affronter La Bete, je serais présente au vernissage pour conter son histoire…
    Quant à ceux qui souhaiteraient suivre mon travail et me soutenir, je vous laisse cliquer sur le lien de ma page.
    Merci encore.

    • Bonjour Bertille, c’est avec un vif plaisir que je donne place à la création artistique et aux artistes. Mon seul regret sera de ne pas être sur Paris pour le vernissage et échanger avec vous et les autres artistes, Bernie, l’auteur de l’article.

  2. très intéressant et la « Bertille » ne manque pas d’humour. Et if you please, te serait-il possible d’agrandir la taille des caractères car mes yeux doivent faire une sacrée gymnastique !

    • Pour la taille des caractères il te suffit d’utiliser le zoom d’affichage, Bertille à un vrai talent.

  3. Elle a du talent la peintresse, mais ça me fout les jetons Bernie. J’me casse ! Non, je plaisante, c’est très intéressant, of course. En tant que peintresse moi-même, je sais ce que c’est que de chercher sa patte artistique au travers de sa propre expérience. Longue vie à elle !

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