Le secteur de la restauration est souvent pointé du doigt pour ses conditions de travail exigeantes et son manque d’attractivité. Pourtant, à partir du 1er mai 2025, une révolution sociale verra le jour aux Grands Buffets de Narbonne : la mise en place d’un rythme de travail innovant permettant aux maîtres d’hôtel et chefs de rang de travailler 3,5 jours pour 3,5 jours de repos, tout en conservant l’intégralité de leur rémunération.
Cette mesure inédite s’inscrit dans une démarche de bien-être au travail et d’optimisation de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, un enjeu majeur pour attirer et conserver des talents dans un secteur en pénurie de main-d’œuvre.
Un modèle qui bouleverse les usages du secteur
L’initiative des Grands Buffets va à contre-courant des pratiques habituelles en restauration. L’entreprise fait le choix de ne pas recruter de professionnels actuellement sous contrat chez des restaurateurs concurrents, mais de se tourner vers des candidats issus d’autres secteurs. Objectif : leur donner envie de rejoindre la restauration en proposant des conditions de travail attractives et une rémunération parmi les plus élevées du secteur.
Ce modèle pourrait inspirer d’autres restaurants, alors que la profession souffre d’un manque chronique de personnel qualifié et d’une image parfois peu engageante en raison des horaires contraignants.
Une politique sociale avant-gardiste
Cette nouvelle organisation du temps de travail s’inscrit dans une stratégie sociale globale, qui fait partie de l’ADN des Grands Buffets depuis de nombreuses années. Parmi les engagements notables :
- Recrutements exclusivement en CDI, garantissant une stabilité professionnelle rare dans la restauration.
- Premier restaurant de France à appliquer les 35 heures dès 1998.
- 3 jours de repos hebdomadaires pour les autres personnels de cuisine et de service.
- Aide financière aux collaborateurs en situation de surendettement via des prêts sans intérêts.
- Pendant la crise du COVID en 2020, maintien à 100 % du pouvoir d’achat des salariés, avec versement intégral des salaires, primes et pourboires.
- Augmentation de 30 % du pouvoir d’achat des salariés en janvier 2022 grâce à un contrat d’intéressement.
- Indexation des salaires sur l’inflation et révision tous les six mois depuis octobre 2022, aboutissant à des hausses régulières de rémunération.
Un Conseil d’Entreprise innovant depuis 2019
En 2019, les Grands Buffets ont également introduit une forme inédite de dialogue social avec la mise en place d’un Conseil d’Entreprise (CEGB). Contrairement à la plupart des structures similaires, ce conseil va bien au-delà du dispositif légal en intégrant tous les membres – syndiqués ou non – dans les processus de décision.
Ce modèle de gouvernance participative permet aux salariés de co-construire les accords collectifs, favorisant un dialogue social basé sur la bienveillance et la confiance. Ce mode de fonctionnement, encore très rare en France, a démontré son efficacité pour dynamiser l’engagement des employés et améliorer leur bien-être au travail.
Une institution gastronomique reconnue mondialement
Les Grands Buffets ne se contentent pas d’innover sur le plan social. Fondé en 1989 à Narbonne par Jane et Louis Privat, l’établissement est une référence gastronomique en France et à l’international.
Reconnus par la Fondation Escoffier comme la vitrine mondiale de la cuisine d’Auguste Escoffier, les Grands Buffets perpétuent l’héritage culinaire du célèbre chef du XIXe siècle. Le restaurant propose un menu unique à 62,90 €, permettant aux clients de déguster 150 plats emblématiques, parmi lesquels :
- Lièvre à la Royale
- Canard au sang (seul restaurant en France à le proposer quotidiennement)
- Vol-au-vent de ris de veau et morilles
Avec 400 000 clients par an, l’établissement attire une clientèle venue de toute la France et de l’étranger.
Un palmarès impressionnant
Les Grands Buffets accumulent les distinctions et prix, confirmant leur statut d’institution gastronomique :
- Prix Spécial du Jury “La Liste” 2024
- Intronisation aux disciples d’Auguste Escoffier en 2024
- Ambassade mondiale de la Grande Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary en 2025
- Record Guinness du plus grand plateau de fromages en 2020 (111 variétés)
- Prix du “Meilleur Restaurant de France” en 2021 par le Guia Gourmand (Espagne)
Une initiative qui pourrait inspirer tout un secteur
En mettant en place la semaine de 3,5 jours de repos, les Grands Buffets réaffirment leur volonté de transformer durablement la restauration. Cette décision pourrait à terme encourager d’autres restaurants à suivre leur exemple, en mettant en avant des conditions de travail plus attractives et une meilleure qualité de vie pour leurs employés.
L’innovation sociale au cœur des grands Buffets
Cette démarche sera-t-elle un modèle pour le futur de la restauration ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : les Grands Buffets continuent de tracer leur propre voie, entre excellence gastronomique et innovations sociales.
Et vous, que pensez-vous de cette révolution sociale ? Seriez-vous tenté par un emploi dans un restaurant proposant ce type d’organisation du travail ? Partagez votre avis en commentaire !
But I need a job where I can rest five days and work for only two days!
Here it’s 3 for 3.
C’est une très bonne nouvelle pour ceux qui travaillent dans cette entreprise
Oui, et aussi pour celles et ceux qui vont la rejoindre.
Excellente nouvelle pour ceux qui travaillent dans le dur métier de la restauration
Oui, un métier qui mérite cette reconnaissance.
voilà un travail que je n’aurai pas aimé faire, trop de contrainte….il faut toujours sourire, être complaisant même si le client parfois lui ne l’est pas…..enfin un job pas fait pour moi…..j’ai beaucoup de sympathie pour ceux qui nous servent toujours avec le sourire, passe une bien douce journée
C’est un métier qui a ses contraintes et ses joies.
il me semblait que tu en avais deja parlé ? j’ai du voir cela ailleurs alors ?
Là, c’est tout nouveau.
Pas de tout repos la restauration, cuisine, service…. horaires, alors facilité un peu cette profession, oui….
La volonté est aussi de garder son personnel.