Pourquoi le football déchaîne-t-il autant les foules ?

Ceci n’est un secret pour personne, le football est le sport le plus populaire de la planète et aussi celui qui regroupe le plus grand nombre de fédérations, de licenciés, et de pratiquants.

A l’inverse d’autres sports très populaires, le football «sévit » sur tous les continents et fait un carton dans quasiment tous les pays du globe, à tel point qu’il a même parfois des répercussions politiques et stratégiques de tout premier plan ; mieux même, après avoir longtemps été la discipline sportive préférée des hommes seuls, désormais, l’engouement touche aussi les filles et l’on voit éclore un peu partout des structures dédiées, à mesure que le niveau augmente et se rapproche de celui des garçons.

Au fil de ce contenu, nous allons donc nous pencher sur ce qui fait que ce sport déchaîne autant de passion et se veut aussi populaire, en tâchant de faire une synthèse la plus complète possible, tout en ayant bien conscience du fait que c’est un livre de plusieurs centaines de pages qu’il faudrait produire, si l’on désirait vraiment en aborder tous les ressorts et toutes les facettes.

…par Romain Pillard

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Le football déchaîne les foules sur tous les continents

Partout où vous vous trouvez sur la planète, y compris dans des endroits très reculés en marge des grands centres d’affaires et des agglomérations, vous ne pourrez pas trouver qui que ce soit (sauf communauté extrême évidemment…) qui ne porte le maillot de telle ou telle équipe, ou qui n’ai absolument aucune notion de ce qu’est le football.

Avec des budgets mirobolants qui dépassent l’entendement, certains clubs ont su tisser un réseau hallucinant sur la planète et regroupent des centaines de milliers voire des millions de fans de par le monde.

Revenons si vous le voulez bien sur l’histoire de cette conquête de la planète et des médias, pour bien comprendre comment le football s’est peu à peu imposé comme le sport le plus en vogue et le plus suivi parmi la myriade de disciplines sportives existantes…

I/ Quelques notions d’histoire pour bien cerner le phénomène.

Contrairement à d’autres sports plus anciens, le football peut être considéré comme une discipline relativement récente, dans la mesure où ses lois fondamentales, ses règles, n’ont été mises en place et entérinées que vers la fin du 19ème siècle.

Cette « mise à plat » de ces fameuses règles qui allaient faire du football le sport qu’il est aujourd’hui, nous la devons à l’Angleterre (comme pour un grand nombre de sports du reste…), et notamment aux grandes écoles qui accueillaient alors (et toujours d’ailleurs…) les fils des bonnes familles anglaises, de la noblesse, de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie…

Attention, ne croyez pas pour autant que toutes les règles du football moderne existaient déjà, car c’est avec le temps que l’ensemble s’est affiné ; c’est ainsi qu’au 19ème siècle, le football ressemblait assez peu à ce que nous connaissons aujourd’hui, au cours de la pratique, on pouvait d’ailleurs utiliser les mains et l’activité en elle-même laissait pas mal de liberté à une certaine forme de violence, tolérée, voire encouragée.

Mais penchons-nous un peu en arrière, car il s’avère que ce n’est peut-être pas l’Angleterre qui peut véritablement se targuer de la paternité de notre si cher football…

En 2000 ans avant notre ère, en Chine, se pratiquait un sport appelé le Tsu Shu (ou Cuju) et dont on s’accorde pour dire (c’est en tout cas la position de la FIFA) qu’il est véritablement l’aïeul du football…

En gros, il consistait à un sport de balle pratiqué avec les pieds et la tête, qui consistait à faire passer le ballon dans un filet situé en hauteur, sans que le ballon ne touche le sol… Alors, connaissant les rouages un tantinet vénaux des arcanes de la FIFA, peut-être faut-il se poser la question de savoir si cela ne fait pas partie d’une sorte de coup marketing afin de flatter l’orgueil du pays du Dragon (qui de chacun sait, représente un marché absolument phénoménal pour le football), ou bien était-ce vraiment ce que les choses sont dans la têtes des grands pontes de la FIFA ?…

A vous de trancher, il n’empêche que cette origine est relativement méconnue et que nous trouvions intéressant de la relater dans cet article, ne serait-ce que pour étoffer un peu notre culture générale…

Mais revenons à notre football à l’anglaise, si l’on peut dire, et reprenons le fil du  récit que nous avons entrepris plus tôt…

Petit à petit donc, on voit disparaître certaines choses dans la pratique même du football, comme l’usage des mains par exemple (autour de 1860), et on assiste aussi à l’apparition de certaines règles qui, au fil du temps, allaient plus ou moins dessiner les contours de ce que l’on peut envisager comme un football qui ressemble à celui que nous pratiquons aujourd’hui ; parmi ces règles, on peut notamment citer la fameuse (et parfois absconse, surtout pour les néophytes…) règle du Hors Jeu (vers 1870)…

C’est aussi à cette époque que les instances d’alors décident de poser des dimensions officielles et arrêtées au terrain de jeu, ce qui permettra de standardiser la pratique et de donner un cadre précis à ceux (car l’on ne parle alors pas de « celles »…) qui s’y adonnent avec joie et enthousiasme. Et comme un premier parachèvement de ce développement embrayé depuis plusieurs décennies, c’est en 1870 qu’est créée la première compétition officielle du monde, à savoir la « Cup » (en français la Coupe d’Angleterre) ; la Cup existe toujours de nos jours et représente un accessit et un trophée majeurs pour les clubs anglais.

C’est à partir de cette époque que le le peuple va plus ou moins s’emparer du football, en masse ; ce dernier va en effet se démocratiser et attirer de plus en plus de jeunes hommes issus de basse ou de moyenne extractions sociales (des ouvriers, des matelots, des artisans…) et cela concorde, il faut bien le dire, avec la mutation subite de la société et l’avènement de la révolution industrielle.

Cela n’est pas anodin, car certains industriels visionnaires vont assez vite « flairer le bon coup » et organiser au sein de leurs sociétés, des structures corporatives autour de la pratique de ce sport qui connaît alors un essor absolument phénoménal. De nombreux clubs d’aujourd’hui conservent cette forme d’accent ou d’appartenance d’alors, on peut citer Liverpool par exemple en Angleterre, ou bien le FC Sochaux Montbéliard, en France etc.

Si l’ère du pain et des jeux est soit disant révolu depuis l’Antiquité romaine, il est difficile de ne pas faire le lien, car le football va en quelque sorte devenir un outil de contrôle social tout à fait efficace en vue de faire baisser les tensions qui naissent et se développent ça et là au sein des classes laborieuses les plus pauvres.

A partir de 1890-1900, ça y est, le football est bel et bien devenu un spectacle de divertissement pour les masses, et il attire déjà plusieurs dizaines de milliers de personnes dans certains stades et événements particulièrement mis en avant. A cette époque, la finale de la Cup peut rassembler entre 70 000 personnes (1897 à 1900) et 110 000 personnes en 1901, lors de la victoire de Tottenham !!!

Outre le fait de s’identifier à une équipe et à un fanion en particulier, la grande réussite du football (notamment en Angleterre, mais pas seulement…) est aussi intimement lié au développement des paris qui entourent les rencontres, il faut savoir qu’outre Manche, cette activité tient une place prépondérante dans la société.

Avant la fin du 19ème siècle, le football prend son essor à l’extérieur des frontières anglaises, avec tout d’abord le Royaume Uni (Irlande, Écosse…), puis les colonies anglaises asiatiques et africaines, l’Amérique latine et son importante diaspora de britanniques, puis la France, où commencent à éclore (souvent dans des coins où les échanges avec l’Angleterre représentent le gros de l’activité…) des clubs qui pour certains existent encore de nos jours et ont même une aura qui font de très nombreux envieux : les célèbres Girondins de Bordeaux (création en 1881), le HAC (Le Havre Athletic Club, notez d’ailleurs l’orthographe du terme « Athletic ») ont toujours pignon sur rue de nos jours.

Le football venait de disperser ses graines aux 4 vents et il allait désormais s’implanter avec force et ténacité dans de très nombreux pays, où il deviendrait très vite le sport national et une activité qui dépasserait de très loin le cadre réducteur de la simple pratique sportive…

Pourquoi le football déchaîne-t-il autant les foules enfant gardien but

II/ Le pourquoi du comment de cette hégémonie.

D’une manière générale, on considère que si le football connaît très rapidement un si franc succès, c’est tout d’abord pour la simplicité de ses règles et parce qu’il peut se pratiquer à peu près partout et de tous temps.

Bénéficiant d’un plébiscite féroce et (ne nous le cachons pas…) intéressé de la part de certains gouvernements et d’une large frange d’industriels, le football fait son apparition aux Jeux Olympiques de 1900, à Paris, c’est d’ailleurs, il faut le noter, la toute première compétition à caractère international de toute l’histoire de ce sport, et elle connaîtra un succès absolument total.

A la suite de cela, les instances dirigeantes décident de créer un organe supranational afin de contrôler, de développer, de diriger et de chapeauter le football, ne serait-ce que pour lisser la pratique et pour coordonner les efforts des différentes fédérations qui se multiplient dans le monde ; en 1904 donc, naît la FIFA (Fédération Internationale du Football Association).

La toute première Coupe du Monde de football a lieu en 1930, et se tient en Uruguay (à l’occasion de la fête du centenaire de l’indépendance de ce pays, ce qui n’est pas anodin et va dans le sens d’un football toujours plus populaire) ; elle met aux prises de joueurs professionnels et préfigure les grandes compétitions que nous connaissons et chérissons de nos jours, avec une phase de poule, puis des phases finales, à déconseiller aux personnes cardiaques !

Elle est organisée sous l’impulsion d’un certain Jules Rimet , un français demeuré célèbre qui est alors président de la FIFA. Au cours de ce tournoi, 13 pays sont représentés (et l’Angleterre est absente pour avoir refusé de faire la traversée en bateau, jugée trop dangereuse). Pour l’Europe nous retrouvons les nations suivantes : la France, la Belgique, la Roumanie et la Yougoslavie ; pour l’Amérique du Nord nous retrouvons : les USA et le Mexique ; et enfin pour ce qui est de l’Amérique du Sud (en force puisque sur place…), il y aura le Pérou, la Bolivie, le Chili, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et l’Argentine…

Un peu plus tard au cours du siècle, le football va encore gagner en popularité, avec la 2nde guerre mondiale. Si le conflit a effectivement entraîné un arrêt total des compétitions, il n’en demeure pas moins que le football est pratiqué tout le temps que durera la guerre, par les soldats (si vous n’avez pas vu ce film, regardez donc « « A nous la victoire ! » qui est un long métrage de 1981, réalisé par John Huston, sur le football pendant cette période ; et qui est vraiment très réussi, avec notamment le roi Pelé, Michael Caine, mais aussi un certain Sylvester Stallone, qui incarne un inoubliable gardien de but !!!).

Au sortir du conflit mondial, ce sport déjà extrêmement passionné, sort encore grandi et auréolé d’une histoire et d’une sorte de mythologie encore magnifiée, les choses continuent donc presque naturellement de s’emballer en sa faveur.

Le football règne désormais sans partage ou presque (sauf en certains pays spécifiques où d’autres sports sont culturellement mieux implantés comme le Foot US aux États-Unis par exemple) sur le monde et il est aussi un miroir incroyablement réaliste des mutations sociales qui s’opèrent alors au sein de nos sociétés modernes ; il n’y a qu’à voir la manière avec laquelle le football et les instances dirigeantes du sport ont su prendre « à la corde » le tournant de la société de consommation et de l’ultra consommation un peu plus tard…

Il faut dire que d’un point de vue marketing, il est très bien armé pour cela et les clubs l’ont, pour certains, extrêmement bien compris…

Dans certains pays, le football est un moyen de s’extraire de la misère sociale (le meilleur exemple est le Brésil et ses favelas qui regorgent de tout jeunes gamins qui dribblent comme ils respirent…), dans d’autres, il est le moyen de devenir une véritable vedette, à l’égal des pop-stars d’antan…

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Être professionnel de football est un « métier » de rêve pour de plus en plus d’enfants, et pour les foules de supporters, la confrontation de leur club ou de leur équipe fanion avec les autres, est aussi un moyen de s’affirmer, un peu comme si les valeurs véhiculées par leur équipe pouvait transcender leur condition souvent très modeste.

Les années 50 et 60 sont aussi le moment où la télévision commence à véritablement s’inviter en masse dans les foyers, ce qui va très durablement et sensiblement changer la donne économique, et qui va décupler les enjeux économiques et financiers qui tournent autour de la pratique du ballon rond ; le football devient alors ce que l’on appelle un spectacle total.

Mais cette époque est aussi le départ d’une course effrénée pour populariser son club aux dépens des autres, pour « prendre des parts de marché », et  les produits dérivés vont commencer à coloniser notre vie privée, comme un outil formidable qui fidélisera d’autant plus les “afficionados” et permettra d’amener les autres moins rompus à ce sport, jusqu’au mythique pré vert (ou dans les gradins…).

Internet, les jeux vidéo et les nouvelles technologie ne font depuis que pérenniser cette hégémonie totale ou presque du football, que la télévision avait au préalable très largement plébiscité, mais il ne faut pas croire que cela aurait pu se faire si le public  n’avait pas véritablement cette appétence sans limite (ou presque…) pour ce sport dont il se dit qu’il est le seul à être universel !

Le football transcende l’individu mais aussi les foules, il draine chaque années des milliards de personnes dans les stades et autant dans les pubs ou devant son petit écran pour suivre les épopées de leurs clubs favoris ou de leur équipe nationale chérie au-delà de tout…

Un bon résultat et la journée, voire la semaine, sera placée sous les meilleures auspices, une contre performance et les jours qui suivront seront nimbés de tristesse et dévoileront un goût et une texture plus fades qu’à l’accoutumée, c’est ainsi que les choses sont ressenties et vécues…

Si cela vous est totalement étranger, faites l’expérience lors de la prochaine Coupe d’Europe des Nations par exemple, ou de la prochaine Coupe du Monde… Allez voir un peu ce qu’il se passe, imprégnez-vous, vivez et ressentez l’atmosphère, vous serez peut-être surpris par la chaleur, la passion et la convivialité qui s’en dégage, et qui sait, vous vous découvrirez peut-être bien l’âme d’un supporter et un joueur fétiche qui vous enflammera et vous arrachera vos premières acclamations.

Vous serez alors en mesure de jauger l’attraction qu’exerce ce sport sur le monde et ne verrez plus les choses avec votre seul avis extérieur. Cela vous permettra de pouvoir en parler en connaissance de cause, ce qui est toujours plus pertinent, n’est-ce pas ?

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En conclusion :

Le football est une sorte de grande messe, une religion ouverte à toutes et à tous, qui ne demande qu’à voir naître et prospérer de véritables « prophètes » de cette foi dont les églises, les mosquées ou les synagogues sont les stades, où sont entonnés les chants et les hymnes des supporters avec une passion fiévreuse qui n’a parfois rien à envier aux cantiques les plus sacrés (« You’ll never walk alone…).

Le football est un puissant agent fédérateur de communautés, il regroupe les gens et cimentent des liens entre eux comme peu de choses savent ou peuvent le faire, voilà qui est sans nul doute l’une de ses plus grandes forces, mais également l’une de ses vertus les plus indiscutables… Peu importe les confessions, peu importe l’ethnie, la couleur de peau, l’extraction sociale, le football et un vecteur de passion commune qui transcende toutes ces différences qui, dans d’autres contextes, représentent des barrières qui ne sont tout simplement pas possible (et c’est bien triste…) à faire tomber…

S’agissant du public le plus au fait de ce que représente ce magnifique sport, et de ses origines, nous espérons que vous aurez appris quelques petites choses à la lecture de ce contenu, pour les autres, et bien nous souhaitons vous avoir donné l’envie de creuser un peu plus profond et d’en savoir encore plus…

Alors n’hésitez pas à vous pencher sur la littérature qui nimbe le ballon rond et sa légende, elle est extrêmement fournie et pousse l’étude sociologique jusque très loin, ainsi, même si vous lisez un livre par jour sur les 10 prochaines années, il est très probable que vous ne parviendrez pas à l’épuiser totalement et aurez toujours quelque chose à apprendre !

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