Il me prend à rêver qu’une nuit on me tuera au coin d’une rue pour me prendre ton nom. Fil rouge une micro-fiction signée Yves Carchon, écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer" et de "Vieux démons".

Fil rouge
J’ai échangé mon nom contre le tien après t’avoir tué.
Comme ces cannibales mangeant le cœur de leur victime, j’ai pris ton nom.
Tu revis donc en moi, que tu le veuilles ou non. Personne ne sait que tu es mort. Je vis donc à ta place.
D’une certaine manière, la victime du crime commis sur toi est moi, non toi. Je sais qu’un lien indestructible nous lie.
Une sorte de fil rouge, cordon ombilical qui nous soude l’un à l’autre. Il m’arrive de penser que j’aurais pu tout aussi bien être tué par toi et donc manger comme toi les pissenlits par la racine.
Tu m’aurais regretté, comme moi je te regrette, sachant que la pulsion de mort qui t’avait acculé à m’expédier dans l’au-delà n’était pas de la haine.
Plutôt une forme d’amour qui s’achève dans le sang.
J’aime continuer ta vie interrompue, à décliner ton nom, à suivre une destinée qui aurait pu être tienne. Je suis toi, sachant pourtant que tu n’existes plus.
Parfois j’ai hâte d’en finir avec toi – je veux dire avec moi.
Il me prend à rêver qu’une nuit on me tuera au coin d’une rue pour me prendre ton nom.
Fil rouge une micro-fiction signée Yves Carchon, écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer" et de "Vieux démons".
Quel être torturé ! Une schizophrènie bien installée !
tu crois ?
This pink is so surreal.
thanks
Cela s’ est déjà produit dans la réalité !
Bonne journée Bernie
si la réalité rejoint la fiction…
Sacré dilemme, difficile à vivre …
Bonne fin de semaine, toujours au soleil !
Dommage que je ne puisse pas en profiter …
Bisoux un peu grincheux
alors … que faire ?