Roman policier écrit par Martin Michaud, « Je me souviens », cette nouvelle enquête de Victor Lessard,  nous parle d’identité à bâtir, de mémoire à reconstituer et de soif d’honneur.

Je me souviens - Martin Michaud - éditions kennes

Je me souviens - Martin Michaud - éditions kennes

Je me souviens

I didn’t shoot anybody, no sir!

Cette phrase a été prononcée par la voix douce de Lee Harvey Oswald, assassin présumé du Président des Etats Unis John Fitzgerald Kennedy (assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas). Cette phrase, qui m’avait marqué à son époque, ne peut être anodine, même prononcée dans la rue par un inconnu qui vous croise.

« Je me souviens » est le titre de ce roman policier, mais aussi la devise du Québec. Ces deux phrases posent le contour d’un roman, qui se veut celui de la réconciliation pour le sergent détective Victor Lessard.

Ce héros est de la trempe de ceux de Fred Vargas. L’empreinte du personnage de Victor Lessard est un des ressorts de ce roman. Face à une série de meurtres qui semble ne pouvoir s’arrêter, Victor Lessard va faire front.

Tout au long des 648 pages de ce roman, l’auteur nous décrit l’humain de Victor Lessard au travers de ses relations proches.

Tout d’abord Jacinthe Taillon, sa truculente coéquipière, avec qui il est dans un affrontement permanent, mêlé à un respect total et une volonté de prendre soin de l’autre.

Et puis Nadja est entrée dans sa vie, lui qui ne voulait plus, qui n’est pas prêt mais surtout ne peut croire à cet amour intense qui les lie. Un équilibre fragile que l’enquête pourrait bien briser.

Quant à Martin, son fils, que personne ne s’avise de toucher un de ces cheveux, sinon Victor mord, rugit et détruit tout ce qui se trouve sur son passage.

L’enquête est menée tambour battant, les éléments de la vie parsèment l’enquête. Les solutions apparaissent et tombent vite dans une impasse avec la mort des supects.

Mais il en faudrait bien plus pour que Victor jette l’éponge.

Les dialogues donnent du rythme, mais sont aussi là pour rendre encore plus palpable les relations humaines entre les différents personnages. Bien sûr, les dialogues comportent des expressions typiquement québécoises (faciles à comprendre) qui donnent à cette plume nord-américaine un vrai plus au service du polar francophone.

Tout au long de l’enquête l’importance’ des détails est fondamentale. Ils sont emprunts d’exactitude pour être au service de l’intrigue.

C’est un roman policier très abouti que je vous recommande vivement.

Martin Michaud

Je ne vais pas vous présenter à nouveau Martin Michaud, en effet je vous ai déjà présenté trois de ces livres (et je remercie les éditions Kennes, grâce à qui son talent s’impose désormais dans tout la francophonie) :

 

Son travail est de plus en plus reconnu en Europe et est le chef de file de la littérature policière québécoise.

Tags: Polars