Rencontre avec Eric Faure Céramiste- Potier

Eric Faure Céramiste- Potier - ©bernieshoot

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Eric Faure

Je vous avais parlé dans un précédent article de ma découverte du village médiéval de Saint Antonin Noble Val dans le Tarn et Garonne (82) et de ma rencontre avec Eric Faure (son site est un bijou et une boutique en ligne est à votre disposition).

Aujourd'hui je vous propose de faire plus ample connaissance avec lui au travers de cette interview.

Bonjour Eric, vous êtes céramiste et potier pouvez-vous nous parler de la complémentarité de ces deux métiers ?

Bonjour à vous. C’est une question récurrente. D’une manière générique, le céramiste travaille la matière céramique, que ce soit de la faïence, du grès ou de la porcelaine. Il réalise des pièces qui ne sont pas forcément utilitaires.

Le potier, lui, fabrique spécifiquement des pots. Personnellement, je pense que céramiste et potier ne font qu’un. C’est un incessant dialogue avec la matière.

Tantôt je tente de l’apprivoiser, tantôt je me laisse surprendre. Tantôt je crée du vide « un contenant », tantôt je comble un vide « une chose ».

 

Parlez-nous de votre parcours, avez-vous été d'abord céramiste ou potier ?

Nous sommes tous en premier lieu céramiste. Qui n’a pas, au moins une fois dans sa vie, tripoté de l’argile ? Enfant, je creusais dans un petit triangle de verdure coincé entre le béton pour recueillir de la glaise.

Mais un peu plus tard, je me suis dirigé vers la photographie. J’en ai fait mon premier métier. J’ai également expérimenté la vidéo, l’expression corporelle et le dessin. Je crois que nos parcours de vie semblent suivre un fil conducteur.

Plus il se déroule, plus nous en prenons conscience. Pour ma part, mes expériences passées m’ont appris à regarder, à spatialiser… et m’apportent encore beaucoup aujourd’hui.

 

Il y a douze ans, je suis passé de l’image au volume. J’ai redécouvert le sens du toucher avec la terre et j’ai su de suite quelles formes lui donner.

Je me suis alors formé à différentes techniques dont celle du tournage. Cette reconversion ne pouvait pas s’effectuer sans un changement radical de vie.

Ma compagne et moi-même avons décidé de nous rapprocher du milieu rural, avons fait l’acquisition d’une maison avec atelier et boutique, et sommes devenus parents.

Cela fait maintenant 8 ans que je suis installé comme céramiste potier à Saint Antonin Noble Val.

 

Quelle place tient la couleur dans votre approche artistique ?

La couleur prend une place très importante dans mes créations. Je travaille avec trois émaux que j’ai conçus : le blanc soyeux, le noir mat et le rouge.

En superposant le blanc sur le noir, j’obtiens des gris qui varient selon l’épaisseur d’émail. L’avantage dans les gris, c’est qu’on peut y voir toutes les couleurs. Tout ce qui n’est pas gris est noir ou blanc. J’aime cette simplicité. Je la tiens de la photographie.

Cela fait 8 ans que je travaille exclusivement avec ces couleurs. Je les fais évoluer. J’en suis par exemple, à ma 16ème version de noir.

Il faut savoir qu’en céramique, les vraies couleurs n’apparaissent qu’après cuisson (à 1300°C pour ma part). Cela donne souvent des surprises, bonnes ou mauvaises. Même les motifs sont parfois réécrits par le feu. Navigant entre maitrise et accident, cette alchimie me plait beaucoup.

 

 

Préférez-vous les pièces d'utilité ou d'expression ?

Vous faites référence à la description courte que je fais de mon travail : porcelaine d’utilité et d’expression. Je n’oppose pas l’utilité à l’expression.

Les deux sont de connivence. Un bol est utile, mais sa singularité peut nous en dire long sur l’intention du potier. C’est dans ce rapport intime entre la matière, le créateur et l’acquéreur, que se trouve l’émotion.

Nous ne parlons plus alors d’art, mais d’art de vivre. Remarquez que même mes pièces purement expressives, sont dotées d’une utilité détournée.

 

Vous êtes également sur la blogosphère pourquoi ?

Je chatouille l’informatique depuis le début d’internet. C’est un outil formidable. Alors, quand je me suis installé, j’ai créé un site vitrine.

Puis, afin de garder le contact avec mes clients physiques répartis dans toute la France et à l’étranger, j’ai ouvert une boutique en ligne que j’ai couplée récemment à un blog.

Je gère cette plateforme que depuis novembre dernier et m’aperçoit du pouvoir des réseaux sociaux. Je reste cependant avant tout observateur. L’idée principale de mon blog, est de faire partager la vie de mon atelier, mes rencontres, mes cuissons, mes expos…

Eric Faure Céramiste- Potier - ©bernieshoot

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Biographie Eric Faure

Naissance en 1968 à Clermont-Ferrand (63).

Durant sa première période de scolarité, il a suivi des cours du soir au Beaux-Arts et a intégré le conservatoire de danse pour pratiquer le Mime pendant 8 ans.

A 18 ans, il étudie la photographie pendant trois années puis la vidéo. Se spécialise dans le portrait et le publireportage et décide à 24 ans, de laisser son auvergne natale pour monter à Paris.

Devant la difficulté de s’imposer dans ce milieu, il rejoint une société de traitement photographique, puis devient rapidement directeur de laboratoire. Plus tard, il obtient une mutation sur Toulouse.

Puis, devant l’avènement du numérique, il décide à 35 ans de se reconvertir dans la céramique. Il part étudier en Bourgogne durant 3 années. Il se forme au sein d’une école, au tournage et à la recherche d’émaux.

Il rencontre des céramistes qui lui transmettent leur approche de la matière. En 2007, il s’installe comme céramiste potier dans le sud-ouest de la France, à Saint Antonin Noble Val.

Eric Faure Céramiste- Potier - ©bernieshoot

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Bernie
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Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

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34 commentaires

  1. C’est toujours intéressant et enrichissant des rencontres comme celle ci ! Effectivement j’ai exercé plusieurs métiers, je ne me serais pas vu faire la même chose toute ma vie ! Tout d’abord j’ai travaillé dans la location de véhicule au comptoir d’un aéroport. Comme j’avais fait le tour de ce job, je me suis reconverti dans le social, ou j’ai travaillé comme responsable famille dans un centre social, je mettais en place beaucoup de choses dans l’animation et j’accompagnais des familles en difficulté. Actuellement, j’occupe un poste à la maison du citoyen où je travaille à la Prévention et Lutte contre les Discriminations, pour l’instant, ça me plait beaucoup, mais je pense que je n’en resterais pas là et que je continuerais à évoluer et à faire encore autre chose

  2. Merci pour ce très bel article. J’aime beaucoup les artisans, j’ai eu l’occasion de les voir à l’oeuvre et ce qu’ils sortent m’éblouit. Bravo et merci 🙂

  3. Je suis toujours admirative des artisans ou des créateurs et de ce pouvoir qu’ils ont de fabriquer des objets ou des oeuvres d’art (les deux parfois !)…

  4. Bonjour,
    Une belle rencontre, j’aime cet univers de la matière et je ne rate jamais les Tupiniers à Lyon, un week-end où ils exposent, ces artistes viennent de partout de l’hexagone et en son extérieur.
    J’ai fais carrière dans un seul métier.
    Bonne fin de semaine
    @mitié

  5. Très belle rencontre! J’aime tellement les gens créatifs, ils m’inspirent…Merci pour cette découverte! Il a un joli parcours de vie en tout cas…De mon côté, je fais un travail très administratif, avec beaucoup de rigueur. Pouvoir étudier la décoration comme je le fais et espérer en vivre un jour est un projet qui me tiens à cœur. J’espère donc avoir plusieurs métiers, et un jour, qui sait, vivre de ma passion 🙂

  6. Bonjour Bernard,
    Tu as fait une belle rencontre.
    Ce monsieur fait un très beau métier.
    Je sens que c’est une véritable passion.
    Bonne fin de journée.

  7. On verra toujours la différence entre l’ industriel et le fait main !
    On peut sentir l’ artisan derrière ce qu’ il fabrique.
    Je trouve formidable de pouvoir exercer le métier dont on a envie, mais ce n’ est pas toujours possible.
    Un parcours étonnant; mais qui peut donner des idées !
    Passe une bonne journée
    Amitié

  8. Il n’est jamais trop tard pour se convertir à un autre emploi, ce que nous voyons en reportage à la télé, tout quitter pour élever des chèvres par exemple….de l’intello au manuel, marre de l’un on choisi l’opposé…et comme ce monsieur pour des raisons de place au soleil comme on dit…. merci pour les présentations Bernie…

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