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Suzanne Lène – Interview

L'immigrée de Shanghai - Suzanne Lène

L’immigrée de Shanghai – Suzanne Lène

Suzanne Lène – Interview

Précédemment

Après vous avoir présenté ma chronique du roman « L’Immigrée de Shanghai » de Suzanne Lène je vous propose aujourd’hui de mieux faire connaissance avec Suzanne au travers de cette interview qu’elle a eu la gentillesse de m’accorder.

Interview

Bonjour Suzanne, comment avez vous rencontré Bao ?

J’ai rencontré Bao par l’intermédiaire de son arrière-grand-mère, Da.

C’est en cherchant sur internet des photographies d’actrices ou de chanteuses chinoises que je suis tombée sur l’image de Zhou Xuan qui fut une star dans les années 30-40 à Shanghai. C’était une chanteuse. On la surnommait « La voix d’or« . Elle devint une actrice célèbre en tournant dans « Les Anges du boulevard ».

Son histoire est assez triste. Abandonnée très jeune, elle sera toute sa vie à la recherche des ses parents. Internée à plusieurs reprises dans un hôpital psychiatrique, elle mourra à l’âge de trente neuf ans, d’une encéphalite. C’est elle qui m’a inspirée le personnage de Da.

Pourquoi suis-je allée chercher ce personnage ? Car je suis fascinée par les individus qui se distinguent en ayant ce qu’on appelle « un destin« .

Par ailleurs, j’ai toujours été intéressée par les années de l’entre-deux-guerres et par la ville de Shanghai à cette époque, avec ses excès : les casinos, l’opium, sa situation politique avec la montée du communisme en arrière-plan…

Bao est donc l’arrière-petite-fille de Da. La question est de savoir si elle sera victime du karma de son ancêtre.

Le voyage est-il un essentiel de la vie pour vous ?

Les voyages font partie de ma vie depuis plus de dix-sept ans. J’ai vécu à Bucarest, à Budapest et aujourd’hui, je vis entre Sofia et Paris. J’aime les ruptures qu’ils provoquent. Ils sont un souffle. Ils rallongent le temps et permettent de mettre en perspective sa vie. Ils aident même parfois à en saisir le sens.

Comment avez-vous donner naissance à votre roman ?

Mon roman a pris naissance après avoir visité l’état du Vermont, et avoir entendu parler d’un étudiant français à Burlington qui avait une relation amoureuse avec une chinoise.

Existe-t-il une part de vous même dans cette belle histoire ?

Il y a sans doute une part de moi-même dans ce roman car la folie a touché ma famille. J’ai par ailleurs un tempérament entier, qui a donc ses excès. Même s’ils sont fort éloignés de ceux qui habitent Bao.

Je n’ai jamais été tentée par la drogue ni par une vie marginale. Mais peut-être que j’éprouve des difficultés à me protéger. J’ai tendance à m’exposer, à prendre des risques. C’est ma manière d’expérimenter la vie. Au fond, j’ai envie de la vivre pleinement avec ses joies et ses souffrances.

Je suis par exemple très sensible à l’univers de Dostoïevski. « Crime et Châtiment » est mon roman préféré. L’idée de destin, la volonté de ne pas être juste quelqu’un comme les autres, celle aussi du salut par la souffrance sont des thèmes qui me sont chers.

Dans l’univers cinématographique, le destin des personnages de Sergio Leone dans son dernier film, « Il était une fois en Amérique », m’émeut particulièrement.

La vie n’est peut-être qu’un songe. En tout cas, elle est si brève qu’il faut la vivre intensément. Sans jamais en oublier « sa transcendance », sa dimension spirituelle qui fait que ce songe n’est pas vain.

Avez-vous d’autres projets littéraires ? D’autres voyages ?

Oui, je suis en train d’écrire un nouveau roman dont le thème est fort différent. Il s’agit d’une mère de famille, expatriée, confrontée à des difficultés croissantes concernant ses enfants et son couple. Pour ces raisons, elle devra affronter ses propres démons.

L’idée du secret de famille et des conséquences inéluctables qu’il a sur l’entourage est au cœur du roman. Mais aussi celle de la liberté si tenue que nous avons entre les mains, tout au long de notre vie.

Les projets de voyage sont naturels puisque je vis entre deux pays. Même trois, car ma fille est à Londres et je vais régulièrement la voir. La découverte de nouveaux lieux reste assez imprévisible. A Noël, je suis allée pour la première fois à Saint-Pétersbourg, sur les traces de Dostoïevski et de Raskolnikov…

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Bernie
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Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

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46 commentaires

  1. bonjour et bonne fin de soirée ainsi q,une bonne fête de pâque avec un temps clément bisous avec mon amitié pascalou59

  2. (^‿^)✿

    Bonjour et merci cher Bernie pour cette interview !
    EXTRA ce roman !!!

    Chaque famille a ses secrets … aujourd’hui beaucoup disent que ce n’est pas bon d’en avoir et c’est vrai ! … on « garde le secret » pour protéger certains membres de la famille … mais souvent c’est peut être destructeur ! Vaste sujet !….

    GROS BISOUS d’Asie jusqu’à toi Bernie

    ✿JOYEUSES PÂQUES✿ !!!!

  3. lorsque c’est un secret,je le garde au plus profond de moi et voyager,c’est être dans un autre monde…puis la vie peut-être un songe s’il y a de la magie…

  4. pour moi, le voyage, c’est la découverte, d’une région, d’un pays, de cultures de gastronomies différentes, mais je voyage peu…bon week-end pascal. bises. celine

  5. bonjour, ça a l’air bien; un voyage pour moi évoque la découverte de lieux, mais aussi la recherche de l’insolite, comme à Paris! on ne se refiat pas; c’est aussi synonyme d’orient; je te souhaite un bon week end pascal bisous et à mardi

  6. Les questions de cet article sont passionnantes !!!
    Le mot voyage m’évoque une occasion de mettre en marge mon quotidien et mon cadre de vie, en allant à la rencontre de gens et de modes de cultures différents. Je n’aurai jamais assez d’une vie pour découvrir et accomplir tous mes rêves de découvertes.
    C’est grâce à un travail en cure analytique que j’ai pu gérer un secret de famille, si chacun a le droit au secret, les secrets pesants, trop longtemps gardés, enkystés dans l’imaginaire et le corps, ou enfouis dans des conduites de déni par la structure familiale, peuvent faire des dégâts et des ravages considérables, comme détériorer la personnalité, aliéner une partie de ses relations au monde… Choisir en conscience de ne plus subir le poids d’un héritage transgénérationnel, est la seule issue. Finalement, je pense que la direction empruntée importe peu, l’essentiel étant de ne plus se laisser vampiriser par des règlements de comptes d’un autre temps pour enfin s’occuper de soi… au présent.
    Je ne pense pas que la vie soit un songe, du fond de mon tout petit cœur de toute petite humaine, c’est la dimension de l’amour divin dans le sens d’un toujours possible aimer ou ne pas aimer… qui me fait penser cela, mais ça n’engage que moi !

  7. Les secrets de familles, je n’en ai pas ou je ne les connais pas.
    J’aime voyager, j’irai même, si cela était possible, vivre dans un camping car toute l’année à sillonner l’hexagone est ses alentours.
    Il y ales jours avec et les autres, là ce n’est plus un songe.
    Bonne journée
    @mitié

  8. hello Bernie

    le voyage…ben ce qu’il m’évoque…une aventure peut-être….me suis jamais posé la question 🙂

    la vie est juste un passage obligé puisqu’on a pas demandé notre avis

    bonne journée
    bises*

    je ne connais pas de secrets de famille déjà qu’elle est très limitée..

  9. Je vais sans doute paraître bizarre (pour ne pas dire autre chose…) mais le seul voyage qui m’intéresse et dans lequel je suis engagée depuis une vingtaine d’années maintenant est un voyage intérieur… Oui, je sais c’est sans doute très snob de dire ça ! Mais bon, c’est ma réalité et je ne voyage pas autrement…
    Les secrets de famille justement, grâce à la technique de la psychogénéalogie par exemple, ne restent pas secrets bien longtemps. Ils sont même devenus pour moi, des destinations porteuses d’enseignements puissants et libérateurs ! Sans jugement aucun, j’ai découvert, grâce à eux, des contrées fabuleuses qui m’ont appris la vie bien mieux que les plus beaux pays du monde… Ceci dit, chacun sa voie…
    Pour moi, la vie est clairement un songe dans la mesure où la réalité n’existe pas, seule notre réalité a une existence propre : la preuve que la vie est le rêve (ou le cauchemar) que nous faisons.
    Merci Bernard pour cet interview très intéressant.
    Bonne journée.

  10. tout dépend, si le voyage est une obligation, ou une volonté délibérée.
    Mais j’ aimerais que tout voyage soit l’ occasion de découvrir un autre monde, une façon de rêver dans la réalité.
    Bonne journée
    Amitié

  11. Le voyage permet de découvrir plein de choses et de se dépayser. Pour les secrets de famille j’ai vu un psy car j’ai mal géré. La vie n’est pas un songe mais une réalité qu’il faut savoir gérer de son mieux. Bon weekend !

  12. Bonjour Bernie… Un voyage c’est quitter son pays ou pas et aller voir le quotidien ailleurs dans un autre décor… Nous n’avons pas ce genre de secret… sinon, squelette au placard comme on dit, je ne sais… la vie est une dure réalité pour les pauvres et un paradis pour les riches….Merci, JB

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