Je vais sans doute vous décevoir mais non je n'ai pas passé une semaine dans la vie de  Stephen King. Le titre de mon article est le titre du roman d'Alexandra Varrin oublié aux éditions Léo Scheer.

Une semaine dans la vie de Stephen King -Alexandra Varrin

Une semaine dans la vie de Stephen King -Alexandra Varrin

Une semaine dans la vie de Stephen King

Mon Avis

En début de lecture, après quelques pages, j'ai eu très peur. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir entre les mains le récit d'une fan psychopathe et que le sous titre de ce livre pourrait être "une semaine dans la vie de Stephen King – où comment il a été obligé de solliciter un restraining order à mon égard". [*Un restraining order est, dans les pays common law, un jugement par lequel il est fait interdiction à une personne de s'approcher ou d'entrer en contact avec une autre personne].

En effet, l'enthousiasme immodéré de l'auteur pour Stephan King est de prime abord très inquiétant, dans sa manière très franche, très directe, extatique, voire même possessive, de parler de cet écrivain et de son œuvre.

Mais très vite, on dépasse cet a priori : d'abord, parce-que l'auteur y développe très largement l'impact sur sa vie, sa construction en tant que personne, mais aussi sur son écriture, en nous livrant des anecdotes intimes sur enfance, son adolescence et sa vie adulte. Ces développements donnent une approche hautement intimiste de ces rencontres clefs avec son idole. L'auteur mène une réflexion lucide, pesée, argumentée, sans jamais tomber dans le jusque-boutisme de l'ultra fan inconséquente et incontrôlable.

Puis, Alexandra Varrin mène tout au long des pages une étude de l'œuvre de Stephen King, permettant au lecteur qui, comme moi, n'en a lu qu'une infime partie, d'avoir une meilleure vision de son univers. Le récit est d'ailleurs ponctué de citations qui permettent au lecteur d'apprécier la qualité de l'œuvre littéraire – colossale – de Stephen King. Personnellement, je n'ai lu que certains livres, comme Shining ou le Dôme, qui ne sont pas nécessairement représentatifs. Cela m'a donné envie de lire d'avantage de livres de Stephen King.

Dans son ensemble la lecture de ce livre est très agréable. J'aurai cependant deux critiques : la première, la plus importante, c'est que, forcément, en faisant autant de développements sur l'œuvre de Stephen King, Alexandra Varrin en arrive à dévoiler, à demi-mots,  des éléments d'intrigues. Seulement voilà, je n'étais pas vraiment prévenu… Et je n'étais alors qu'au tome 3 de La Tour Sombre, sur les huit parus. Manque de bol, il s'agit là de la série préférée d'Alexandra Varrin, qui la considère comme la pierre angulaire de l'œuvre de Stephen King, d'ailleurs c'est King lui-même qui considère LTS comme la jupiter du système solaire de son imagination, et qui donc y fait très amplement référence… Si comme moi, vous êtes en train de lire la Tour Sombre, je vous conseille d'en finir la lecture AVANT de lire ce livre.

Ma seconde critique, plutôt moindre, est qu'à mon avis – ça n'engage que moi et c'est probablement très subjectif, il aurait peut être été préférable de raccourcir un peu le récit. Certes, ce livre fait à peine 240 pages, mais il me semble que sa lecture aurait pu être un peu plus dynamisée en concentrant un peu plus le récit.

Somme toute, Alexandra Varrin présente un livre très intéressant, touchant et – si je puis dire- instructif. Il s'agit là d'un livre plutôt atypique mais qui à mon sens mérite d'être lu, d'une part pour la dimension personnelle qui y est développée, d'autre part par l'approche de l'univers littéraire de Stephen King qu'Alexandra Varrin maîtrise parfaitement.

 

 

Quatrième de couverture

«  Il entre sans se presser, désinvolte. Un sourire au coin des lèvres, grand, un peu voûté, la démarche hésitante. Sous les flashes qui crépitent, malgré l’interdiction, ses yeux pétillent. Mi-gêné, mi-amusé, l’air de rien, il sort de sa coquille, prend quelques secondes pour observer la foule, curieux, vulnérable, perplexe. Le temps de traverser l’estrade, il endosse une nouvelle carapace, drapé dans le statut qui a réuni ici près de trois cents journalistes venus des quatre coins de la planète  : celui de l’écrivain le plus célèbre au monde.  »

Du 12 au 16 novembre 2013, Stephen King a passé une semaine à Paris pour promouvoir son nouveau livre, Docteur Sleep. L’occasion pour des milliers de lecteurs de rencontrer leur auteur fétiche, et pour Alexandra Varrin de transformer cet événement exceptionnel en véritable quête identitaire et introspective.
Au cours des cinq rendez-vous qui jalonnent cette semaine, elle se replonge dans l’œuvre monumentale de son idole, et poursuit, tout en interrogeant notre rapport à la fiction, son propre autoportrait.

 

Alexandra Varrin

Alexandra Varrin est née en 1985. Elle vit Paris. Elle est l'auteur de Unplugged (2009), Omega et les animaux mécaniques (2010), J'ai décidé de m'en foutre (2011), C'est Maman qui a tué le Père Noël (2012), tous publiés aux Éditions Léo Scheer.

 

Alexandra Varrin - © Thierry Rateau

Alexandra Varrin - © Thierry Rateau