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Hommage à Léonard Gianadda

Léonard Gianadda, depuis des décennies, a régulièrement visité les équipes de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), et plus particulièrement sa bibliothèque, après celles de la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie qui y fut intégrée en 2003.

Sa stature imposante aurait pu intimider, mais elle s’illuminait fréquemment d’un large sourire, laissant rapidement transparaître sa bienveillance et son attention envers autrui. Ensuite, tous étaient à nouveau impressionnés, cette fois-ci par sa curiosité, sa capacité à s’émerveiller (notamment devant les « crachis » dorés des estampes de Toulouse-Lautrec), sa générosité, son savoir et sa capacité à trouver toujours une solution simple et efficace à tout problème qui pouvait surgir. Ces qualités, apparemment indestructibles, n’avaient en rien été altérées par l’âge, et c’est avec une immense tristesse que nous avons appris son décès le 3 décembre 2023, à l’âge de 88 ans.

L’Institut national d’histoire de l’art rend hommage à Léonard Gianadda

Léonard Gianadda, une figure emblématique du monde de l’art, a établi la Fondation Pierre Gianadda en 1978 à Martigny (Suisse) afin de perpétuer la mémoire de son frère tragiquement décédé en 1976 en portant secours à ses camarades victimes d’un accident d’avion. Transformant la fondation en un lieu d’exposition de renom dans toute l’Europe, il a continué à s’investir activement dans la vie artistique et culturelle en Suisse et en France tout au long de sa vie.

En tant que membre de plusieurs conseils d’administration de musées français et élu membre de l’Institut de France à l’Académie des beaux-arts en 2003, Léonard Gianadda était un mécène généreux des collections publiques françaises. Son dévouement envers la société des Amis de la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie (SABAA), qui soutient la BAA depuis son intégration à l’INHA, témoigne de son engagement continu.

Pendant les trois dernières décennies, Léonard Gianadda a marqué l’histoire de l’INHA par son dévouement à la préservation et à l’enrichissement des collections de la bibliothèque. Sollicité en tant que mécène dès la fin des années 1980, son soutien a joué un rôle crucial dans la restauration de milliers d’estampes rassemblées au début du XXe siècle par Jacques Doucet, dont l’INHA est aujourd’hui le dépositaire. En 1992, il a organisé la première exposition dédiée à ces œuvres dans sa fondation valaisanne, réunissant 160 chefs-d’œuvre, de Goya à Matisse. À cette occasion, Pierre Lelièvre, alors président de la SABAA, notait que Jacques Doucet et Léonard Gianadda « parlaient la même langue », ajoutant que « s’ils eussent vécu dans les mêmes temps, ils se seraient compris. »

Pendant de nombreuses décennies, Léonard Gianadda a maintenu un engagement constant envers la bibliothèque de l’INHA. Sa générosité et son implication personnelle, année après année, ont joué un rôle capital dans le développement et le rayonnement de la collection patrimoniale de l’INHA, facilitant notamment l’acquisition d’œuvres de Marcel Duchamp, Théophile Alexandre Steinlen et Mary Cassatt. Dans le souci de perpétuer l’héritage de Jacques Doucet, il a poursuivi la volonté de ce dernier d’ouvrir largement la bibliothèque au monde de la critique et des amateurs. Même quelques semaines avant son décès, il continuait à élaborer des projets en ce sens.

Hommage à Léonard Gianadda - À la Fondation Pierre Gianadda, 19 novembre 2017 © Fondation Pierre Gianadda, Georges-André Cretton.
À la Fondation Pierre Gianadda, 19 novembre 2017 © Fondation Pierre Gianadda, Georges-André Cretton.

L’INHA perd avec Léonard Gianadda l’un de ses plus grands amis. Son directeur, Éric de Chassey, le directeur de sa bibliothèque, Jérôme Bessière, les membres du service du patrimoine, l’ensemble des personnels de l’établissement et les membres de la SABAA autour de son président Frédéric du Laurens adressent leurs plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

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12 commentaires

  1. I will try to see if I can see some of his contributions to French art when I visit France next time.

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