Je veux être mon propre chef !

De nos jours, on observe une sorte de retour à l’envie d’indépendance et à un recul de la recherche du pur statut de salarié à l’intérieur d’une structure classique.

L’émergence des activités professionnelles telles que les nomades digitaux, les auto-entrepreneurs et les freelancers de toutes sortes doit prouver qu’effectivement la tendance est à s’affranchir du modèle classique de salariat pour s’émanciper et devenir son propre patron et ne plus avoir de compte à rendre qu’à soi-même et à ses hypothétiques partenaires et clients.

Voyons un peu de quoi il retourne et tâchons de mettre le doigts sur les avantages ainsi que sur les inconvénients d’une telle situation, cela pourrait donner des idées à certains d’entre-vous, ou au contraire, calmer un peu votre élan, mais le but sera avant tout de nous montrer réaliste, sans embellir le concept, et sans non plus tirer dessus à boulets rouges…

…par Romain Pillard

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Être son propre chef

I/ Quelques tuyaux avant toute autre chose…

                Il ne faut pas idéaliser l’idée que cela peut représenter de devenir son propre patron, ce qu’il faut bien comprendre c’est que ce statut va, par la force des choses, vous amener à devoir endosser tout un tas de responsabilités auxquelles vous n’aviez de prime abord peut-être pas pensé du tout. C’est la raison pour laquelle il convient de ne pas se lancer tête baissée sans avoir au préalable un tant soit peu pris le temps d’étudier la faisabilité de la chose.

Par exemple nous ne saurions trop vous suggérer de commencer par établir une sorte de chaîne des valeurs de votre activité, outre la stratégie que vous allez adopter afin de remplir votre portefeuille client, comprenez qu’il est important d’avoir une idée plus ou moins précise du plan de financement de votre projet, il en va d’ailleurs souvent de sa faisabilité tout simplement… Et cela est surtout vrai si vous devez faire appel à une banque ou à un partenaire financier tiers afin de vous accompagner lors de votre lancement.

Votre premier challenge sera donc notamment de chiffrer la valeur ajoutée que vous apportez au cours de votre travail et de définir le plus précisément possible les objectifs à tenir afin de rendre votre activité viable à plus ou moins court terme.

Ne vous emballez pas, ni dans un sens, ni dans un autre, il est tout à fait normal, au démarrage tout du moins, d’observer quelques creux ici ou là, alors ne commettez l’erreur très fréquente de surévaluer vos rentrées par rapport à vos sorties, car trop souvent, lorsque l’on a la tête dans le guidon et le nez un peu dans les étoiles, on envisage les perspectives d’une manière un brin trop optimiste. Soyez lucide et ne vous voyez pas plus beau que vous ne l’êtes, il ne s’agit pas de plaire ou de se faire reluire, il s’agit de se montrer factuel et froidement réaliste. Le principe de base d’une activité qui possède les atouts pour réussir c’est de proposer la bonne offre, au bon moment et à la bonne clientèle ; il va ensuite s’agir de profiter et de faire fructifier le bouche à oreille (virtuel ou réel…) que votre travail de qualité va générer, une fois les premiers clients satisfaits.

Dans un autre ordre d’idée, nous ne saurions trop vous conseiller de ne pas complètement vous fermer ou vous réduire à un segment trop précis (sauf si évidemment, vous avez décidez d’investir une niche de marché qui est seulement réservée à des spécialistes triés sur le volet, auquel cas cela se justifie pleinement de ne pas élargir votre activité…); le marché des auto-entrepreneurs, des nomades digitaux, des freelancers, bref des indépendants en général, est on ne peut plus concurrentiel et il ne faut jamais perdre de vue que vous aurez parfois en face de vous (sur un même appel d’offre par exemple…) des professionnels qui n’ont pas les mêmes frais, ni les mêmes coûts (notamment dans le cas des nomades digitaux, puisque certains d’entre eux vivent à l’étranger dans des pays où la vie coûte bien moins cher, et où il est plus facile de proposer des tarifs à la baisse et hyper compétitifs par rapport aux vôtres…).

C’est la raison pour laquelle nous ne saurions trop vous conseiller de ne pas hésiter pas à vous montrer créatif et polyvalent, l’essentiel va être de faire la différence par rapport à vos concurrents en vous montrant innovant et en faisant preuve d’un dynamisme qui sera quelque part votre marque de fabrique, la griffe de votre enseigne et de votre travail.

D’une manière un peu plus générale encore, considérez que vous avez tout intérêt à être capable de faire preuve d’adaptation. Là où certains concurrents, eux, se borneront à être rigides et confortés dans des principes immuables, inhérents à telle ou telle profession ou à tel ou tel secteur d’activité, vous aurez tout intérêt à vous démarquer en faisant montre de cette adaptabilité que les clients considèrent souvent comme un atout décisif.

Un autre conseil que nous pourrions vous donner avant de clôturer cette première partie, c’est de faire évoluer votre savoir-faire et de développer au maximum vos compétences. Cela rejoint un peu l’idée de se montrer polyvalent, mais ce que nous ciblons ici plus précisément, c’est plutôt votre propension à évoluer avec le marché et avec la société. Les technologies par exemple ont une fâcheuse tendance à changer à une vitesse effrénée, si bien que celles qui, hier, étaient à la pointe, peuvent littéralement du jour au lendemain tomber en désuétude et devenir obsolètes. Si vous ne prenez pas garde à effectuer cette forme de « veille technologique », il se peut que votre activité tout entière en subisse de plein fouet les conséquences, alors prenez bien garde à cela.

Enfin et pour finir, ne vous trompez pas et n’allez pas croire que devenir votre propre patron va nécessairement vous valoir de tripler ou de quadrupler votre salaire, ou plus encore… Il faut être bien conscient du fait que le préjugé selon lequel tous les « dirigeants d’entreprise sont fortunés » est complètement galvaudé, et si l’on doit dire les choses telles qu’elles sont vraiment, alors sachez que généralement vous gagnerez moins d’argent qu’un salarié dans un premier temps.

Et cela vaudra jusqu’à ce que votre activité se pérennise dans le meilleur des cas, et bien sûr à condition de faire exception  de la pure idée de génie qui va illico révolutionner la planète et vous valoir fortune et gloire !

Sachez donc que ce sera le lot d’une grande majorité des indépendants qui ont voulu devenir leur propre patron, mais paradoxalement notez que pour 100 % d’entre ces derniers, la charge de travail quant à elle, sera bien plus importante que celle d’un salarié lambda, et ce dès le tout premier jour…

Il faut donc une certaine force de caractère et de résilience, ainsi qu’une bonne dose de passion et d’envie, pour aspirer à ce mode de vie qui fait rêver de loin, mais qui, lorsque l’on se rapproche un peu, s’avère moins clinquant que ce que nous avions pu croire ou envisager au départ. Sans parler de mirage ou de miroir aux alouettes, il est primordial de bien vous faire comprendre que tous ceux qui se lancent n’en ressortent pas plus heureux, plus épanouis, ou plus riches… À présent, tournons-nous de manière plus prosaïque, vers les avantages versus les inconvénients d’un tel choix de vie professionnelle.

II/ Les avantages Versus les inconvénients.

                Nous allons commencer par survoler les principaux points sur lesquels il faut bien méditer en amont avant de se lancer dans l’aventure ; sans que ceux-ci prennent une part trop importante et doivent être considérés comme absolument insurmontables, il va vous falloir les garder à l’esprit pour éviter les déconvenues et les mauvaises surprises. Certains d’entre ces derniers points, vous le noterez, rejoignent d’ailleurs quelques idées développées au cours de la première partie.

Comme nous l’avons déjà signalé, la création d’une entreprise  est un réel défi à relever et il convient dans un premier temps de se rendre compte que cela passe nécessairement par le fait de ne pas devoir compter vos heures d’activité. La sécurité de l’employé et les horaires fixes sont également étrangers au chef d’entreprise et il va sans dire que cela peut et va souvent impacter la vie personnelle, c’est notamment pourquoi il faut vraiment être passionné par son projet afin de se lancer dans le grand bain.

Ne vous bercez pas d’illusions, être son propre dirigeant n’est ni plus facile ni plus commode, bien au contraire, que de n’être qu’un « simple » salarié d’entreprise. Les obligations et les contraintes sont démultipliées et il est hors de question de ne prendre que les bons côtés en laissant sur la touche tout ce qui pourrait nous paraître difficile ou trop lourd à gérer.

Une bonne dose de rigueur s’impose et, encore une fois, ne pensez pas que vous pénétrez littéralement la terre de l’eldorado simplement en accédant au statut d’indépendant, de freelancer ou de nomade digital à son propre compte.  Les rentrées d’argent ne sont plus « garanties » par votre contrat et elles seront indexées sur votre faculté à faire fructifier votre affaire, ni plus, ni moins, ainsi que sur votre investissement en termes de temps, d’énergie, et de talent bien sûr.

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Par ailleurs, lorsque vous devenez votre propre chef, la plupart du temps vous commencez tout seul, ce qui n’est pas toujours facile à appréhender, dans la mesure où vous ne pourrez dès lors plus vous reposer que sur vous-même et sur votre capacité de travail, tant en qualité qu’en quantité. S’agissant de quantité justement, la charge de travail, il faut bien vous le dire, va aller croissante et vous ne pourrez parfois que dire « bye-bye » à vos soirées ainsi qu’à vos week-ends, le tout en tablant sur des revenus, qui, par la force des choses vont être fluctuants, surtout au cours des premières années d’activité.

Un des principaux nerfs de la guerre sera alors votre propension à trouver la motivation, surtout lorsque l’on travaille depuis son domicile, où les distractions peuvent s’avérer nombreuses et sont aussi très souvent omniprésentes. Encore une fois, nous insistons sur cette forme de rigueur qui doit dicter votre rythme de vie pour ne pas se retrouver noyé sous la masse de travail, ou perdu dans le monceau de tâches à accomplir en un temps donné, qui peut parfois être très court.

Enfin et pour finir, le statut de patron implique une forme de prise de risque qui ne sied pas forcément à toutes les personnalités… Nous l’avions déjà signalé, mais la résilience et un caractère bien trempé sont des composantes essentielles pour ne pas sombrer dans une activité qui, au final, finira pas nous ronger et par sabrer notre joie de vivre au quotidien, car là n’est pas le but d’amputer sa vie de tous les petits plaisirs qui font son sel et son sucre, n’est-ce pas ?

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                Passons maintenant aux « bons côtés » de la chose, car il y en a un certain nombre, qui devraient vous valoir de réfléchir à envisager de devenir indépendant et de piloter vous-même votre vie professionnelle, sans hiérarchie pour vous dire quoi faire et peut être surtout, quand le faire…

Tout d’abord, revenons sur l’idée que devenir son propre patron, c’est ne devoir à personne d’autre que soi-même sa réputation et son hypothétique réussite.

Combien de fois dans notre vie avons-nous eu à subir les erreurs, les égarements ou les approximations de collègues ou de sa propre hiérarchie ? Lorsque vous pilotez vous-même votre société, vous ne devez votre avenir qu’à votre propension à le penser et à l’anticiper correctement, ce ne veut pas dire que c’est quelque chose de facile, mais cela signifie néanmoins que vous êtes complètement autonome et que vous avez toute latitude en termes de prise de décision, ce qui, ne nous le cachons pas, n’a pas de prix pour beaucoup d’entre nous.

Ensuite, lorsque vous êtes dans la situation de celui ou de celle qui mène sa propre barque, vous aurez également tout loisir de gérer votre temps de travail. Cela ne veut évidemment pas dire que vous pourrez vous aménager un emploi du temps de rêve, car encore une fois, vous ne devrez pas compter vos heures, mais en contrepartie, vous serez libre de vous accorder une pause ici ou là, de vous octroyer un jour ou une demi journée si besoin, sans avoir le besoin impérieux d’en référer à qui que ce soit, et sans avoir à remplir de document fastidieux et un brin infantilisant.

Gérer son temps de travail ne signifie pas pour autant devoir céder à la paresse ou à la facilité, vous l’aurez compris, mais cette liberté plus qu’appréciable est un atout majeur et revêt un aspect pratique qui fait envie à un grand nombre de salariés plus ou moins asservis à une grille horaire vis-à-vis de laquelle ils n’ont finalement qu’une liberté minime.

Pour prolonger ce dernier point, nous aimerions aussi souligner que lorsque vous êtes votre propre patron, vous n’avez pas de compte à rendre à qui que ce soit par rapport à votre environnement de travail… Si vous souhaitez travailler en musique, si vous aimez remplir vos missions à l’extérieur lorsqu’il fait soleil par exemple, si vous avez besoin d’une bulle bien hermétique ou au contraire plutôt « poreuse » pour atteindre ce degré de concentration nécessaire à la bonne réalisation de vos tâches du jour, et bien il ne tient qu’à vous-même de vous en donner les moyens. Du reste, celui ou celle qui est son propre chef, outre son environnement de travail direct, aura aussi, c’est en tout cas ce qui semble couler de source, fait le choix de son activité en fonction de ses propres affinités, de ses propres goûts ; faire ce que l’on aime est une manière de trouver et de renouveler à l’infini ou presque sa motivation, alors c’est évidemment un atout qu’il ne faut pas sous estimer.

Par le biais de votre activité, en fonction du secteur évidemment, vous pourrez aussi utiliser votre enseigne pour vous faire le porte voix de causes ou d’initiatives qui vous plaisent ou qui vous semblent nobles ou justes, ce qui est bien plus sujet à caution lorsque vous êtes un salarié au sein d’une entreprise privée (et publique d’autant plus…), et vous pourrez dès lors utiliser le rayonnement de votre activité, pour investir ou communiquer sur le ou les sujets qui vous tiennent tout particulièrement à cœur.

Certains choisissent de reverser une partie de leur chiffre d’affaire, d’autres utilisent divers outils de communication pour soutenir telle ou telle cause ou association, et cela s’accompagne souvent d’un regain de motivation, mais aussi d’estime de soi, car l’on se prend à concrétiser cette idée un brin humaniste, que par notre travail, nous rendons le monde un peu meilleur.

Développement éco-responsable, soutien aux petits producteurs, mécénat auprès de structures humanitaires, cela se décline de multiples façons, mais c’est en tout les cas une autre façon de concevoir le monde et l’activité économique, à l’échelle de sa communauté, de sa région, de son pays, et parfois même pour certains, du monde !

En Conclusion :

                Après vous avoir exposé, au cours de la première partie de cet article, bon nombre de petites astuces et de tuyaux très utiles qui devraient vous permettre d’y voir un peu plus clair sur ce qu’il faut pour devenir son propre patron, nous espérons que la seconde aura terminé de dissiper les flous plus ou moins importants autour de ce type de statut d’indépendant qui fait tant parler de lui.

Comme vous l’avez lu, il existe effectivement de véritables freins au lancement d’un tel projet, et non des moindres, cela reste une sorte de pari sur l’avenir et sur vous-même, un pari parfois risqué mais qui ne repose que sur vos épaules, et c’est cela qui compte et qui souvent fait toute la différence.

En contrepartie, vous avez aussi pu constater que les avantages sont eux aussi légion et qu’il faut bien les poser dans la balance du pour et du contre avant de considérer que vous n’êtes pas fait pour cette vie là. Nous espérons que ce contenu vous aura été utile et que nombre d’entre-vous se sentent désormais mieux armés et mieux renseignés pour pouvoir effectuer le bon choix et rêver, ou non, de devenir leur propre patron dans un avenir plus ou moins proche et espérons-le pour le meilleur plutôt que pour le pire !

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Bernie
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Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

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8 commentaires

  1. Salut, Ce n’est pas facile de monter une bonne entreprise durable.

    L’herbe pousse sur la pelouse avec toute cette eau qui tombe.

    On va avoir du boulot dès qu’il fera beau pour tondre la pelouse.

    Tout va bien ; je me remets de mon opération .

    Bonne journée

  2. Il ne faut pas rêver, le patron, c’est Macron…et il tirera les ficelles comme si nous étions des marionnettes. Pour s’émanciper , il faut stopper le système jacobin.
    Bon Mardi

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