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Péril sur l’or blanc

Réchauffement climatique, pandémie du Covid-19, la saison touristique d’hiver des stations de ski subit une crise sans précédent : un péril sur l’or blanc ?

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Réinventer le tourisme d’hiver en montagne

La Montagne est le thème du mois de février de Lundi Soleil, un défi photo plaisir, qui permet de nous dépasser en sortant de notre zone de confort. 6 thèmes et 6 couleurs pour illuminer nos lundis 2021.

C’est l’opportunité de vous livrer mon regard sur la crise qui frappe les stations de ski.

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©Envie2

Une saison blanche pour l’or blanc

L’or blanc, une expression qui fait référence à l’or jaune qui symbolise la richesse. L’expression l’or blanc est le symbole la neige au travers de toutes les richesses qu’elle génère et plus particulièrement dans le domaine du tourisme.

La fermeture des remontées mécaniques, alors que les escalators des grandes surfaces fonctionnent, entraîne une saison blanche pour les stations de ski. Saison blanche pour symboliser une mauvaise saison, mais alors, devons-nous parler de saison noire pour une bonne saison ?

Pas de fumée blanche, pour annoncer une éventuelle réouverture des remontées mécaniques en juin, en même temps que la fermeture des plages. Les centres commerciaux resteront ouverts.

Le temps de l’or blanc n’a pas toujours existé.

Souvent, l’histoire nous permet de remettre les pendules à l’heure. Si nous prenons le cas de la Haute-Savoie ou de la Savoie, ces deux départements étaient très pauvres avant l’arrivée de l’or blanc. On y mangeait souvent des pommes de terre, de la soupe, du lard. Le climat était plus rude, les routes plus difficiles, les équipements inexistants. Un sou était un sou, et rares étaient les touristes.

La démocratisation de la pratique du ski a radicalement changé la donne en apportant un dynamisme économique inespéré. Accès routier, remontées mécaniques se sont multipliés. Les jeux olympiques de Grenoble ont conduit à la création de l’aéroport, bien trop loin de la ville mais c’est une autre histoire. Le Graal étant peut-être la création totalement artificielle d’une station comme Avoriaz.

avoriaz haute savoie architecture

La neige de plus en plus rare

Là où les enfants faisaient de la luge dans les rues dans les années 60, ce n’est plus aujourd’hui le cas. Le climat évoluant, le manque d’or blanc a commencé à se faire sentir, et le touriste vient pour skier sans interruption pendant sa semaine. Il n’est pas là pour autre chose.

Les stations ont alors cultivé l’or blanc, la neige devant aussi artificielle que le plaisir d’une fondue dans l’exiguïté d’un studio cabine. Des investissements coûteux, gourmand en eau, perturbant l’écosystème : la course à la culture de la neige a atteint ses limites.

Le touriste est aujourd’hui volatile et consommateur. Il va au ski pour avoir de la neige et avoir l’assurance de skier, sinon il considère qu’il y a tromperie. Le touriste s’est alors tourné vers des destinations soleil. Il s’est aperçu qu’un séjour sur du sable fin à l’autre bout du monde ne coûtait pas plus cher qu’un séjour à la neige, où il faut compter le logement, le matériel de ski, les tenues de ski, les forfaits, la nourriture…

L’or blanc doit évoluer pour survivre

Tout comme nous allons devoir évoluer pour vivre avec le virus, les stations de ski doivent se réinventer pour offrir de nouveaux rêves d’évasion aux touristes. Produire de la neige artificielle est à mon avis une voie à oublier.

Le chassé-croisé des touristes le samedi, avec des heures de bouchon est aussi un facteur dissuasif. le temps des locations du samedi au samedi, pour rentabiliser au maximum ne fait plus sens aujourd’hui.

L’offre doit s’enrichir en qualité et en inventivité. J’ai récemment vu une annonce pour des séjours télétravail en station de ski : en voilà une idée qui est bonne.

La montagne a sa beauté, ses valeurs, et c’est en offrant cette évasion que le tourisme renaîtra.

Conclusion

L’or blanc est dans une période noire, cette période difficile doit permettre de prendre le temps de se poser les bonnes questions pour que les touristes retrouvent le chemin des stations de ski, pas forcément pour skier.

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Bernie
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22 commentaires

    • Je suis allée très souvent dans les Alpes, et je ne suis pas loin des Pyrénées, alors effectivement j’ai quelques photos, sourire.

  1. Bonjour Bernie,
    Très bonne analyse.
    J’étais une folle de ski (j’ai eu des années où je prenais un forfait annuel tellement j’y allais). Avec l’âge et les ennuis médicaux, cela fait deux ou trois fois que je vais à la montagne sans skier. Ce fut un déchirement au début, je regardais les skieurs avec envie, et puis j’ai apprécié ces vacances à la montagne plus en slow tourisme, j’ai pris le temps de balades en raquettes, de découverte du patrimoine aussi.

    • Merci Sophie, mon épouse étant haut-savoyarde je me suis mis au ski dans les années 80. Mais j’ai aussi arrêté et le slow tourisme me convient parfaitement.

  2. Et cette année ton article résonne encore plus dans les Vosges . Alors que l’enneigement n’a jamais été aussi favorable aux vacanciers , ces derniers ont du renoncé au ski alpin , conséquence il y avait vraiment affluence sur certains sites pour la pratique de la luge et des raquettes, avec risque de contamination et accidents . II faudra se poser réellement la question en effet pour s’adapter au réchauffement climatique qui touchera de plein fouet la moyenne montagne .
    Bonne journée .

  3. l’histoire est un éternel recommencement et il faut faire en sorte de ne pas en revenir aux pommes de terre et à la soupe au lard !
    Bonne journée Bernie

    • Je suis d’accord avec toi, pour le Chablais qui est à proximité de la Suisse, le risque est grand.

  4. par chez nous la neige a été présente en janvier, on ne peut pas dire qu’elle tiendra encore longtemps mais suffisamment pour faire du ski de fond…les amateurs de sport s’en sont donné à cœur joie…..passe une bien belle journée

  5. Hello Bernie
    Désormais, fidèle à ton Jeu Photo du lundi, me voilà rassurée et comblée par ton billet de ce lundi matin, pourtant sous la pluie chez moi ! .
    Tout est bien clair pour ce Jeu plaisir, comme tu le précises ! Merci !
    Hélas, cette année, les stations de ski sont victimes, elles aussi, par ce virus diabolique.
    Mais si à la fin de la semaine alors que les vacances d’hiver vont commencer, on ne subit pas un 3e confinement drastique, une partie de la population ira voir la neige pour faire d’autres sports que le ski de piste.
    Tu as raison, il faut inventer, se remettre en question.
    J’ai vu comme toi que l’on peut aller faire du télétravail dans certains hôtels ou locations qui cassent les prix !
    Pourquoi pas ? Mais avec le couvre-feu à 18 h, ceux qui choisiront cette formule n’auront pas trop l’occasion de voir la neige !
    A Lyon, la montagne n’est certes pas très loin mais je n’ai pas beaucoup d’occasion de m’y rendre. Il va falloir que je farfouille dans mes archives pour trouver 4 photos !
    Mais c’est ce qui nous oblige à « sortir de notre zone de confort » !
    Belle semaine à toi
    Gros bisous

    • Hello Soène, très content de lire ton commentaire. Tu n’es pas étrangère à la teneur de mon billet. La montagne est un thème plus vaste qu’il n’y parait.

  6. je n’aime pas les stations de ski, je préfère des villages de montagne sans constructions modernes avec des espaces naturels préservés.

  7. Il n’est pas dans nos habitudes de prendre des vacances d’hiver pour aller skier en France… c’est loin ! Mais, nous avons depuis quelques années une piste de ski dans ma petite ville, qui attire une cliente internationale, hélas avec le C19… chou blanc, si j’ose dire… fermée ! Une période difficile pour qui ne peut ouvrir son « commerce »… jusqu’en montagne ! Belle semaine Bernie…

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