« Si tu veux, je te prête Miller, j’habite pas très loin… Qu’en dis-tu ? »… Petite Nin une microfiction signée Yves Carchon.
Petite Nin
C’était au temps où je venais de découvrir Henry Miller et celle qui l’avait réellement aidé à devenir l’écrivain qu’il était : Anaïs Nin. Un drôle de couple. Autant lui était cru, abrupt, rabelaisien dans sa manière d’écrire, autant Nin démontrait un sens aigu de l’analyse et une finesse à toutes épreuves. Comment ces deux s’étaient croisés et rencontrés ?
Mystère. Quoique Miller fût le faune qu’on connaît, sorte de débraillé du style ô combien libre et inventif, Anaïs, pas bégueule, n’avait rien à envier à ce torrent de vie. Le sexe les avait réunis un temps, Nin semble-t-il n’ayant jamais donné sa part au chien.
C’était, je crois, ce dont m’avait parlé Mona, le jour où on s’était rencontré. La librairie des Temps anciens qui, depuis, a fermé nous avait aimanté l’un vers l’autre, juste après que la pluie eût cessé. Cette rencontre fut-elle due à un décisif mouvement d’atomes ?
Je ne l’ai jamais su. Ce que je sais, c’est que la tête de Mona émergeant brusquement d’une rangée de livres me fit l’effet d’un éblouissement qui m’irradia. Je ne parlerais pas de halo de lumière, de quelque inepte bizarrerie new age. Non, le minois de Mona qui m’apparut ce fameux jour rutilait simplement de lumière.
Longtemps après, quand la passion se fut évanouie et qu’il ne resta plus entre nous deux qu’une paresseuse et languide amitié, Mona me dit avoir été hypnotisée par mon sourire. Un sourire qui, vu les circonstances, devait être bien niais.
Mais passons. Mona l’avait trouvé très beau, angélique, me dit-elle. On s’était retrouvé dans le bar PMU jouxtant la librairie. Le soleil était revenu, lançant des mini-flèches de malice dans les yeux de Mona.
C’est alors qu’elle m’avait parlé de Sexus, bouquin dont elle sortait, la tête encore ensorcelée. Nous avions échangé sur la relation Nin-Miller, mais chacun de nous deux savait qu’on ne pouvait en rester là. « Si tu veux, je te prête Miller, j’habite pas très loin… Qu’en dis-tu ? » — D’accord, j’ai dit. Et j’ai suivi ma petite Nin, non pas en marchant dans son sillage mais en volant comme qui dirait.
Une microfiction signée Yves Carchon, écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer", de "Vieux démons" et de « Le Dali noir »
Une tres belle rencontre racontée par Yves , merci .
Avec plaisir
Merci pour ce partage passe une bonne soirée bisous
avec plaisir.
un réalisateur que tu aime bien on dirait? Amitiés
C’est à Yves qu’il faut demander !
Très productif cet été Bernie!
Là c’est surtout Yves qui a produit.
Bravo à Yves pour ce joli texte qui donne envie de découvrir son sourire… Bonne journée Bernie
Merci !
ah ça, je dois dire que sexus ne laisse pas indifférent !
Bonne journée Bernie
C’est normal, non ?
Bah ! Avec la Monroe il n’etait pas tres bien assemblé aussi…
@+
Tu trouves ?
J’ai lu les mémoires d’AnaIs Nin et c’est un gros pavé qu’elle commença à écrire à 11 ans. Elle était tombée amoureuse de Miller puis de sa femme mais ça ne dura pas. L’article décrit bien ! Bonne fin de semaine
Merci pour ce complément
Une belle rencontre gentiment racontée … J’aime.
» Bonne fin de semaine !
Je reprends doucement mes visites mais je n’aurais pas le temps d’aller chez tout le monde,
alors, je privilégie ceux qui sont venus malgré mon absence,
et je les remercie beaucoup pour leur fidélité.
Pas trop le moral, on va voir ce que ça donne …
Si je dois arrêter les com’, je le ferais et … tant pis.
Il y aura toujours des articles quotidiens !
Gros bisoux ♥ «
Merci !