Quand tu t’en vas pourtant, je souffle. Néanmoins, je te cherche dès que tu n’es plus là !… Adieu, je pars ! Une nouvelle signée Yves Carchon, auteur de l’excellent polar Le Dali Noir.

Adieu, je pars !

Le train parti, je me suis dit qu’une semaine sans toi ne serait pas la mer à boire. Enfin, c’est toujours ce qu’on dit ! On se console comme on peut… Non pas que la solitude me déplaise ! Je suis et j’ai toujours été un ours.

Vivre en communauté m’épuise, mais vivre à deux est pire pour moi.

Quand tu t’en vas pourtant, je souffle. Néanmoins, je te cherche dès que tu n’es plus là ! Avec un train que l’on a vu partir, c’est évidemment autre chose !

Il m’arrive de me dire — je ne sais pas pourquoi — que tu peux aussi bien ne jamais revenir. Que le moment est comme venu de prendre les voiles !

C’est justement ce à quoi je pensais en retrouvant chez nous. Inquiet, je cherchai dans ta chambre quel livre tu aurais laissé en plan, bouquin que tu ne pouvais pas abandonner avant de l’avoir lu complètement.

J’en trouvai un, encore ouvert à ton chevet.

En le prenant entre mes mains, je sus qu’il t’attendait. Pas sûr de ton côté que tu ne tentes pas de l’oublier, de lui poser un formidable lapin. A lui, et donc à moi ! Ce serait bien ton style !

J’ai été au frigo, y ai trouvé ta boîte de vitamines… On ne vit pas sans vitamines, me suis-je dit.

Erreur !

Une semaine plus tard, tu m’adressais un incroyable texto : « Adieu, je pars ! Adieu, je t’aime ! ». J’avais compris trop tard que mes appréhensions étaient fondées !

Une nouvelle signée Yves Carchon, écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer", de "Vieux démons" et de « Le Dali noir »