De l’amour et de l’art dans l’âme de Nolwenn

Artiste depuis quand… ? C’est à vingt ans, au cours de mes brèves études de philosophie que j’ai connu cet appel mystique qui allait m’engager pour de nombreuses années sur la voie artistique… Virginie Vanos nous fait pénétrer dans l’intensité l’univers de Nolwenn Charut.

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©Nolwenn Charut

Rencontre avec Nolwenn Charut

De l’amour et de l’art dans l’âme

Virginie Vanos : Bonjour Nolwenn, cela fait bien quinze ans, peut-être même un peu plus, que l’on se connait… Ce qui m’a frappée dès le début, c’était d’abord la douce intensité de ton œuvre créatrice, mais aussi l’attention si généreuse que tu portes aux autres. Dis-moi, quand as-tu compris que tu étais une artiste ?

Nolwenn Charut : « Bonjour Virginie et merci du fond du cœur de porter ton regard vif, unique et tendrement enthousiaste sur peut-être ce que je véhicule, ce que je transmets ce que je porte comme un étang d’art.

Artiste depuis quand… ?

 

Une belle question qui va droit au but !

 

D’une certaine façon, je suis tombée dedans… Toute jeune, j’accompagnais mon père dans les ateliers de peintres et de sculpteurs qu’il aimait fréquenter, lui le journaliste-poète. Alors que j’avais onze ans, ce dernier m’avait acheté de grands cahiers de croquis ainsi qu’à mon frère cadet et il nous a emmenés tous deux dessiner du nu aux Beaux-Arts. A douze ans, mon beau-père nous emmenait découvrir l’univers de Dali, à Cadaquès et à Figueras…

C’est à vingt ans, au cours de mes brèves études de philosophie que j’ai connu cet appel mystique qui allait m’engager pour de nombreuses années sur la voie artistique. »

 

VV : J’évoquais aussi le temps et l’énergie que tu consacres aux autres. Et je me souviens du facepainting que tu as réalisé sur moi il y a une dizaine d’années. De l’extérieur, cela aurait pu ressembler à un simple maquillage.

Mais il s’est passé quelque chose d’étrange. En m’abandonnant à tes pinceaux et en écoutant ta voix, je me suis retrouvée plongée dans une intense et délicieuse introspection. Jamais je ne m’étais sentie aussi calme, aussi sereine et aussi sûre de moi. Comment expliques-tu ce phénomène ?

Nolwenn Charut : « Ton témoignage d’une part me touche infiniment Virginie merci et d’autre part, il me renvoie à ce cheminement humain qui me conduit aujourd’hui à devenir hypnothérapeute en parallèle (et de concert parfois) à mes activités artistiques.

Je ne peux expliquer ce « phénomène » dont tu parles et je m’en étonne encore lorsque je réalise ce calme que je peux transmettre alors que bien souvent je suis en ébullition émotive, cognitive et affective à l’intérieur. »

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©Nolwenn Charut

 

VV : Considères-tu que le don de soi fait partie intégrante du principe-même de la création artistique ?

Nolwenn Charut : « Complètement »

VV : J’ai souvent l’impression que de nos jours, pour être vue et considérée, une œuvre doit être crue, aguichante (voire provocante), voire violemment contestataire. Que penses-tu de mon ressenti ?

Nolwenn Charut : « Adepte de séries américaines type Game of Thrones/Walking Dead, j’avoue personnellement avoir ce goût pour ce qui est cru et provocant mais avec un certain recul, En littérature, mes aspirations vont plus vers Sylvie Germain et Henri Miller que vers Despentes ou Millet. Bien sûr je rejoins ton constat sociologique ! »

 

VV : Selon toi, qu’est-ce qui fait la différence entre une « simple » belle œuvre et un réel chef-d’œuvre ?

Nolwenn Charut : « Un chef d’œuvre te prend aux tripes, il te reparamètre tes connexions synaptiques, change ta vision du monde, te marque à tout jamais. »

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©Nolwenn Charut

 

VV : On a récemment parler de résilience. Une femme qui m’est proche m’a raconté que lors d’un de ses stages durant ses études de psycho, dans les années 60, ses directeurs de thèse disaient au sujet de certains cas « Oh, celui-là, laisse tomber, il est irrécupérable ». Crois-tu que nous sommes tous « récupérables », quels que soient les aléas de la vie ?

Nolwenn Charut : « Ayant travaillé en unité sécurisé avec des personnes souffrant d’Alzheimer et de démences apparentées, je dois me rendre à l’évidence et ce malgré mon optimisme forcené que certains cas notamment avec les maladies neuro-dégénératives sont incurables.

Spirituellement, en revanche, je crois au pardon, j’ai la conviction que chacun a le droit à une seconde chance, à la rédemption (bien sûr, je ne parle pas des gynéco… private black joke…) »

 

VV : Pour conclure, si on réalisait un film sur ta vie, quels en seraient les points essentiels que tu voudrais voir projetés à l’écran ?

Nolwenn Charut : « Cœur-Humour/Autodérision-Avant-Garde/Humanisme (et encore d’autres mais ça fait déjà pas mal) »

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Virginie Vanos © Marc Naesen

Une rencontre signée Virginie Vanos

(Re) découvrez l’interview de Virginie Vanos qui nous parle de son dernier roman Anna Plurielle

 

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