Du 4 au 21 décembre, le ThéâtredelaCité présente pour la première fois Insoutenables longues étreintes, une comédie dramatique d’Ivan Viripaev mise en scène par Galin Stoev (Traduction Sacha Carlson et Galin Stoev).
Insoutenables longues étreintes : Entretien avec Galin Stoev
Vous proposez aux habitants du territoire de matérialiser ensemble votre « rêve », les artistes et les professionnels de la culture à « faire ensemble » : qu’entendez-vous par là ?
Le « faire ensemble » c’est opérer un glissement d’une logique de gouvernance basée sur l’ego à un modèle de coopération reposant sur le cœur.
À quoi contribuons-nous ?
On souhaite également multiplier les co-accueils avec le théâtre Garonne, le Théâtre Sorano, La Place de la Danse – CDCN et développer la coopération territoriale, notamment avec la biennale internationale des arts vivants : un projet à imaginer qui mettrait à l’honneur le Jeu (scénique) au coeur de la métropole toulousaine.
Ce temps fort convierait durant trois semaines des équipes artistiques internationales dont le travail est encore inédit en France. Le ThéâtredelaCité est pilote du projet et les partenaires locaux, cocurateurs, sont invités dès à présent à réfléchir à ce qu’ils souhaitent proposer pour l’événement.
Initier un tel dialogue permet de renverser la logique, d’ouvrir à l’hybridation artistique, de sortir des divisions disciplinaires et de déplacer les repères. L’édition 1 aura lieu à l’automne 2019 sur trois semaines.
Cette coopération interroge aussi ma pratique artistique : de quel endroit je parle, à qui je m’adresse, qu’est-ce que je vise chez l’autre ?
Justement, vous évoquez le rêve dans votre recherche du théâtre idéal et dans votre vision d’un art comme “délire collectif” afin de “rendre la réalité plus palpable et faire grandir l’univers”… Cette dialectique entre l’onirique, le réel et l’existentiel, est-elle ce qui vous rapproche d’Ivan Viripaev ?
J’ai une affinité envers ce qui se situe hors du commun, du connu. J’ai été marqué par Dialogues avec l’Ange de Gitta Mallasz et je suis fasciné par le propos scientifique lorsqu’il devient poésie pure.
L’écriture d’Ivan Viripaev est venue articuler cela pour le rendre audible. Quand on met en scène un texte théâtral, on fait tout pour que le métatexte surgisse.
Ivan Viripaev écrit lui naturellement un métatexte avec des mots dits « mortels ». Son écriture est d’une qualité énergétique et je tente d’accomplir cette énergie au plateau.
Selon vous, le travail d’Ivan Viripaev pourrait-il réconcilier la raison occidentale et l’irrationalité slave ? Ce que l’on nomme « l’âme russe » aurait-elle quelque chose d’universel ?
La culture française est convaincue que le logos peut contenir le monde et le rendre supportable. Or la culture russe appréhende l’univers par le chaos. Il s’agit selon moi de créer un espace pour que la rencontre ait lieu.
Son écriture peut être très noire, voire nihiliste, mais vise le dépassement de notre condition, l’extraction de la lumière. À travers son écriture, on cherche des issues, des ouvertures. Cela peut – ou doit – aussi passer par les ténèbres, la mort. Arriver à centrer notre regard, tout en nous faisant rire et ressentir le paradoxe de la situation, me donne de l’espoir et je veux aller jusqu’au bout pour voir. Ivan Viripaev reste un de ceux qui, encore, donnent de l’oxygène.
Marivaux, Tchekhov et votre compatriote Yana Borissova (Les Gens d’Oz) : les textes que vous mettez en scène abordent l’échiquier humain à travers une poésie de l’absurde, usent de l’humour comme véhicule d’une métaphysique profonde, et de la sophistication de la langue comme creuset d’une pensée paradoxale. Qu’est-ce qui se joue particulièrement ici avec Ivan Viripaev ?
Ses textes incitent le regard actif : parfaitement inachevés, ils sont profondément théâtraux parce qu’ils ne peuvent se réaliser qu’avec des gens vivants, devant des gens vivants. Les comédiens sont des ouvriers qui travaillent en temps réel pour que le spectacle se passe non seulement sur le plateau, mais aussi dans le ventre du spectateur.
C’est un des rares auteurs aujourd’hui qui arrive à reformuler le rapport plateau-salle, non pas à travers un dispositif d’expérimentation formelle, mais à travers une communication subtile en tentant de placer artistes et spectateurs sur une même fréquence physique, émotionnelle, énergétique.
Il y a 17 ans, vous étiez le premier à mettre en scène, en dehors de ses frontières, un texte de cet auteur quarantenaire – qui figure aujourd’hui parmi les dramaturges contemporains russes les plus joués en Europe – comment évoluez-vous ensemble aujourd’hui ?
En 2001, on me donne à lire Rêves, son premier texte. Je n’y ai rien compris et, en même temps, mon ventre comprenait tout. J’ai monté ce texte pour relier cette intuition viscérale à l’élaboration intellectuelle. Ivan est venu à la générale et c’est là, d’après lui, qu’il a réalisé tout le potentiel scénique de son écriture.
On a parlé comme si on se connaissait depuis toujours et cette communication exceptionnelle, sans filtre, est encore là. Aujourd’hui, il m’envoie ses textes et je décide ou non de les mettre en scène.
Quelles sont ces insoutenables longues étreintes ?
C’est une perte de sens : deux couples, quatre personnages qui se cherchent et font tout pour mener une vie heureuse. Ce ne sont pas des gens dans une quête spirituelle, ce sont des gens normaux. Au bout d’un moment tombe sur eux la voix de l’univers ou ce que l’on pourrait aussi appeler, l’énergie.
Ils ne sont pas préparés et ne savent que faire. Comme une fin du monde qui tombe sur eux et qui les dépasse. Ils cherchent le plaisir et le sens dans le sexe, la violence, la drogue, le véganisme. Ils vont jusqu’au bout.
C’est ce que j’appelle un voyage initiatique, qui ne concerne pas seulement les personnages.
Cette pièce est une partition pour orchestrer en temps réel une expérience – sous la forme d’un spectacle qui rendrait la chose « légale » ou « recevable ».
On retrouve ici les thèmes essentiels – la liberté, la quête de sens, la mort – abordés par Ivan Viripaev. Mais il semble ici pousser plus loin encore l’expérience de l’espace-temps, de l’illogisme et du glissement vers une autre réalité possible.
Il crée quelque chose que j’appelle l’écriture quantique, c’est-à-dire qu’il casse la logique linéaire. Et ce n’est ni un choix esthétique ni une expérimentation formelle mais une nécessité pour retrouver le pouls d’aujourd’hui.
Il fait cela pour capter une écoute et un regard propices à la réception de ses histoires. Des histoires qui nous renvoient à l’intime comme espace commun au-delà des critères culturels et sociaux.
Et cela nous oblige à voir et appréhender différemment nos conflits irrésolus ou insurmontables. Pour quelques secondes, ce qui divise s’efface et la rencontre peut s’effectuer.
C’est un geste politique.
En quoi est-il politique ce geste ?
Bien au-delà de l’artistique, ce texte et notre positionnement s’adressent à quelque chose qui relève de la communication, de la conscientisation. Au début, les quatre personnages de la pièce subissent leur vie puis agissent à travers des choix conscients, vivent pleinement, même s’ils passent par la mort.
C’est un phénomène de libération, une expérience de maturité spirituelle. Ici, quelqu’un se lève et met des mots sur ce fait, intime et commun à la fois, peut-être encore inconnu et qui incite à une prise de conscience de la part du spectateur.
Il s’agit de passer par le rire pour lever les résistances, de faire que s’ouvre un nouvel état réceptif, propre à chacun.
Fondamentalement, la question posée est : comment transformer la destructivité du monde extérieur en une force intérieure de créativité ?
Le paradigme qui est le nôtre aujourd’hui se casse la figure et aucun dieu ne descendra avec un nouveau modèle : c’est à nous de le créer. Je crois que le théâtre, avec ses propres outils, a la force de contribuer à cultiver l’expérience d’un autre possible.
C’est une responsabilité énorme à côté de laquelle on n’a pas le droit de passer.
Dans cette pièce, les personnages se rencontrent à New York, trois d’entre eux viennent des pays de l’Est et tous atterrissent à Berlin, une ville « comme New York mais en beaucoup moins cher » dit Monica. Quelle dynamique géopolitique Ivan Viripaev expose-t-il ici ?
Les personnages s’enracinent à New York or la plupart viennent de l’Est, même s’ils tentent de l’oublier. New York est le centre d’un monde où tout a été possible.
Mais aujourd’hui, dans l’incapacité de continuer à l’Ouest, ils vont à l’Est, à Berlin, autre lieu global pour des trentenaires. Et si on a l’illusion que tout redevient possible puisqu’il n’y a plus de centre, tout devient arbitraire aussi.
Vivre sans centre dans l’espace, sans verticalité dans le corps, devient pénible, tragique, douloureux.
C’est aussi une géopolitique intime : Quel est le point d’ancrage interne du spectateur ?
Ce centre énergétique, ce noyau dont il peut extraire son propre sens ?
Quels choix scénographiques, esthétiques faites-vous pour retracer cette intrigue multimensionnelle ?
Alban Ho Van, scénographe avec qui je collabore régulièrement, s’est inspiré du cosmos et conçoit un espace mental pour ce champ d’exploration. Il a découvert qu’une partie des navettes spatiales était recouverte de plaques faites d’un alliage de métal, créées à Toulouse.
On en érige un mur lumineux qui se déconstruira au fur et à mesure de la compréhension qu’ont les personnages de ce qui a lieu.
On travaille aussi avec Elsa Revol (lumières) et Joan Cambon (son) à créer une lumière et une musique qui marqueraient cette « impulsion » dont il est question dans le texte.
Vous avez ici pour la première fois traduit l’écriture d’Ivan Viripaev qui mêle la musicalité de la langue à une subtile composition dramatique. Quels sont les enjeux que relève la traduction d’un tel texte ?
J’ai un rapport intime avec la langue russe parce que j’ai grandi à Moscou et, de retour en Bulgarie, j’ai fait une école russophone.
Je connais suffisamment Ivan pour percevoir la logique qui structure sa pensée et comme je l’ai aussi entendu lire ses textes, j’en connais la musicalité à travers sa voix. Lui-même considère que la structure de la phrase permet de canaliser l’énergie de la langue.
J’ai travaillé avec Sacha Carlson, belge francophone d’origine russe, sur l’oralité, la mise en bouche des mots en français et la préservation du rythme, de la structure.
Ce processus laborieux était déjà un acte de mise en scène. Ce qui m’intéresse particulièrement lorsque je monte ses textes en français c’est de trouver la manière dont ils peuvent résonner dans une langue, dans un contexte et des imaginaires autres que ceux qu’on connaît tous deux si bien.
Vous parlez à son sujet d’une langue paradoxale, pouvez-vous nous en dire plus ?
Insoutenables longues étreintes est un talk-show en adresse directe au public – comme l’est d’une autre manière sa pièce Oxygène. Dans cette partition écrite à la troisième personne, les personnages
parlent d’eux en disant il ou elle, le comédien n’est pas là pour interpréter un rôle mais l’histoire.
Ce n’est pas réaliste mais descriptif et ultra concret, comme lorsqu’on raconte les scènes d’un film marquant. Le paradoxe réside aussi dans l’alliage des registres littéraire et populaire, du spirituel et du trivial, de l’humour lumineux pour sonder l’obscurité de l’Histoire ou de l’âme.
Qui avez-vous appelé à vos côtés et comment travaillez-vous cette écriture avec les acteurs ?
En avril 2017, j’ai mené à l’ARTA-Cartoucherie un stage sur le texte dans la traduction qu’on venait de réaliser. Il fallait trouver une mécanique de jeu et s’éloigner de l’analyse intellectuelle qui, selon moi, ne contribue pas dans ce cas à la théâtralité.
Peu après, à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, lors du Festival d’Avignon, j’ai convié quatre de ses participants, d’une même génération, de différentes formations – Pauline Desmet, Sébastien Eveno, Nicolas Gonzales et Marie Kauffmann – à une lecture. C’est là qu’on a véritablement commencé le travail.
Tout s’est fait naturellement. J’ai aussi convié un chaman, arménien d’origine, établi en Bulgarie, avec qui on a mené des sessions de travail, d’équilibrage énergétique et de danse. Sur les impulsions qu’il envoie, chacun danse pour soi, ensemble, yeux fermés, dans un état singulier mêlant concentration et lâcher-prise, une qualité de présence qui m’interpelle.
J’ai aussi convié l’équipe du ThéâtredelaCité à une séance de travail, pour faire expérience – et danser ! – ensemble.
On peut voir là une application concrète de votre projet inclusif pour le ThéâtredelaCité ?
Oui, il me semble important d’inclure les équipes et les publics dans le processus de création. Pour sensibiliser chacun à la responsabilité de l’acte de création, au-delà de l’artistique.
Car si l’ego est l’instrument de l’artiste pour matérialiser l’invisible, il ne peut seul justifier de la création.
Pourquoi monter sur scène ?
Face à des inconnus qui confient 2h de leur vie, que dire, que faire, qu’offrir ?
Les motifs doivent être plus grands encore que la seule nécessité vitale et on met son art au service de cette chose. Je crois avoir pris conscience de cela au contact d’Ivan, qui a été à ce sujet mon « guide » en quelque sorte.
Propos recueillis par Mélanie Jouen – octobre 2018
Résumé
Dans le New York d’aujourd’hui, se croisent les destins solitaires de Monica, Charlie, Amy et Christophe.
Avortement, tentative de suicide, drogue, régime végan…
De New York à Berlin, les quatre trentenaires se croisent, se séduisent, se perdent et se détruisent.
Les épreuves s’enchaînent et accentuent une nostalgie interne et aiguë, un sentiment d’errance, d’incapacité à s’ancrer dans la vie.
Dans une quête effrénée du plaisir à tout prix, animé par le désir de redéfinir les principes de leur liberté, de leur pouvoir et de leur sagesse, chacun lutte et cherche une voie pour échapper à ce monde disloqué.
NOTE D’INTENTION
Ce texte de Viripaev se rapproche étrangement des premiers textes de l’auteur, et particulièrement d’Oxygène, puisqu’il s’agit d’un spectacle sous la forme d’un talk-show : les acteurs y racontent leurs personnages à travers un flux de paroles, au lieu de les incarner de manière classique.
Ils les incarnent en fait autrement, et c’est tout ce qui fait la particularité et la richesse de la dramaturgie de Viripaev.
Très concrètement, les personnages qui sont « racontés » dans la pièce viennent tous de pays différents, mais leurs destins se croisent à New York, une ville apparaissant comme l’emblème d’un monde « global » où tout existe de manière dispersée, disloquée ou explosée.
On retrouve dans ce texte quelque chose de l’énergie vitale et furieuse des autres pièces de Viripaev, mais avec davantage de compréhension et de tendresse pour les personnages.
Par ailleurs, le texte affronte une question fondamentale qui était en germe dans les textes précédents de l’auteur : comment transformer la force destructrice du monde extérieur en une force intérieure de créativité.
Ivan Viripaev cherche ainsi à montrer comment, à travers des choix profondément intimes et secrets, nous sommes à même de construire une réalité commune et partagée. En un sens, Insoutenables longues étreintes témoigne aussi d’une puissante recherche de liberté, lorsqu’elle sonde la possibilité d’aimer et d’être libre quand cela paraît précisément inconcevable.
Là se cache la force et la beauté de ce texte, dont la théâtralité jaillit aussi de sa capacité à nous inspirer.
Une intrigue multidimensionnelle
Au premier abord, le texte semble assez simple, dans la mesure où il se conforme à la logique d’une histoire linéaire. Mais en même temps, différents motifs, événements ou expressions diffractés dans l’ensemble du texte et de l’intrigue se mettent à résonner comme « par sympathie ».
Ainsi, il est remarquable que d’un point de vue géographique, l’intrigue se déroule entre deux villes très éloignées, mais qui semblent faire écho l’une à l’autre : « Berlin, c’est une ville exactement comme New York, mais sans les gratte-ciels et beaucoup moins chère ».
Mais on peut déceler aussi une géographie parallèle, où un espace vient à s’ouvrir entre le « nouveau monde », et toute la puissance onirique et fantasmatique que celui-ci parvient à susciter dans l’imaginaire des personnages.
Dans ce décor, les personnages commencent à vivre et à exprimer différents états de conscience, c’est-à-dire aussi différents états du langage, engendrés par la détresse, la drogue, le désir, ou même par le néant.
Progressivement, au fil de l’intrigue, une voix – « la voix de l’univers » – se met à résonner dans la tête des personnages : une voix tout à la fois tendre, ironique et surprenante, qui est aussi un outil dramaturgique puissant pour pouvoir déployer, dans la langue et le texte, un « espace autre » où les personnages parviennent à tisser des liens beaucoup plus directs, dangereux ou inspirants; précisément parce que dans cet espace, la logique et la langue changent leurs règles.
Ainsi, dans l’architecture monocorde de son texte, l’auteur parvient à créer progressivement des percées à travers lesquelles on commence à ressentir un nouveau monde, qui peut se déployer à travers les destins de nos personnages, avec toutes leurs fautes, leurs maladresses et leurs espérances.
Une langue paradoxale
La langue utilisée dans le texte, qui semble de prime abord très simple et très concrète, se déploie aussi à travers une autre dimension. Cela demande pour les traducteurs de trouver un glissement presque invisible, depuis un langage manifestement quotidien jusqu’à un langage suffisamment paradoxal pour qu’il puisse dégager tout à la fois de l’humour et un souffle poétique.
Chez Viripaev, les mots ont un pouvoir sur les corps, ceux des acteurs et ceux des spectateurs ; il bouleverse par ses textes les lois physiques et linguistiques, il fait bouger les frontières et donne par là même un sentiment de libération.
Aussi, le premier enjeu de traduction nous semble se situer dans l’utilisation conjointe, dans le texte, de la langue littéraire et d’une langue plus populaire et argotique, voire vulgaire. Il est caractéristique, en effet, que l’intrigue se déroule au départ au moyen d’une langue conventionnelle, mais en «trébuchant » constamment à l’occasion d’ « injures » qui sont comme autant de syncopes ou de contrepoint dans l’écoute du texte.
C’est ce qui crée un état d’éveil, d’attention appuyée ou de vigilance constante. Mais en même temps, en injectant des bouffées d’oxygène à travers un sens de l’humour aigu et finalement paradoxal par rapport à la gravité des événements relatés, cela crée aussi des ouvertures qui permettent au spectateur de garder une souplesse et une légèreté, surtout dans les moments où il se trouve plongé dans les profondeurs sombres de l’histoire.
Souplesse indispensable pour qu’une distance puisse émerger et que le sens puisse advenir.
Finalement, l’enjeu pour la traduction est de trouver tous ces points et contre-points au niveau de la langue, de l’expression et du code, afin de pouvoir traiter la langue comme des notes, et créer ainsi une sorte de partition qui soit suffisamment claire pour le lecteur et le comédien, en lui donnant les moyens d’interpréter toutes les facettes possibles de l’histoire.
Galin Stoev
Zena Holloway is a professional underwater photographer and director, living and working from London UK. Rotunda, Bushy Park, Hampton Hill, Middlesex TW12 1NE
IVAN VIRIPAEV Auteur
Auteur, comédien et metteur en scène, Ivan Viripaev est né à Irkoutsk (Sibérie) en 1974. En 1995, il termine ses études à l’École de Théâtre d’Irkoutsk.
Jusqu’en 1998, il est comédien au Théâtre Dramatique de Magadan (Sibérie) puis au Théâtre du Drame et de la Comédie à Petropavlovsk sur Kamtchatka (Extrême-Orient russe) où il rencontre le metteur en scène Viktor Ryjakov.
De retour à Irkoutsk, il fonde la compagnie indépendante Espace du jeu et suit par correspondance les cours de la Faculté de mise en scène de l’École de Théâtre moscovite de Chtchoukine.
De 1999 à 2001, il enseigne le jeu d’acteur à l’École de Théâtre d’Irkoutsk.
Il apparaît à Moscou pour la première fois en décembre 2000, quand son spectacle Sny (Les Rêves) créé à Irkoursk est présenté au Premier festival du théâtre documentaire.
En France, le spectacle est sélectionné pour représenter la Sibérie en 2001 au festival Est-ouest de Die.
Le Théâtre de la Cité Internationale l’accueille en 2002 dans le cadre du “Moscou sur scène, Mois du théâtre russe contemporain à Paris”.
Dans le même temps, une version anglaise est mise en espace par Declan Donellan au Royal Court de Londres et une version bulgare créée par Galin Stoev à Varna.
Contraint de quitter sa ville natale à la suite de pressions exercées par des institutions théâtrales locales, il emménage à Moscou en 2001 où il participe à la fondation du « Teatr.doc, centre de la pièce nouvelle et sociale », où sont créées ses deux pièces Oxygène (2003) et Genèse n°2 (2004).
Par la suite, Ivan Viripaev assure pendant quelques mois la direction artistique du Théâtre Praktika qu’il quitte début 2007 pour créer sa propre structure de production et création « de projets innovants », qu’il a baptisé « Mouvement Oxygène ».
En 2008, il réalise son premier long-métrage, Oxygène.
En 2009, il met en scène la version polonaise de sa pièce Juillet.
En 2010, il monte deux autres de ses textes : Danse Delhi et Comedia, puis Illusions en 2011. En mars 2013, il reprend la direction artistique du Théâtre Praktika à Moscou, où est jouée sa pièce Conférence iranienne (2014).
En 2013, le MCHAT (Théâtre d’Art de Moscou fondé par Stanislavki) produit sa pièce Les Enivrés.
Les textes de Ivan Viripaev sont traduits et joués dans le monde entier, notamment en Allemagne, en Pologne, en Grèce, en Italie, au Canada.
Insoutenables longues étreintes, écrit en 2014, est le dernier texte en date de l’auteur.
tu veux que je te dise, on se gargarise de mots ce qui est la tendance actuelle du moderne et du contemporain !
un mal voyant reste un aveugle !
Ce que je cherche, c’ est l’ émotion , et quelque part me retrouver sur scène
C’est une pièce qui fait partie de mon abonnement, et je peux te dire que l’émotion va être au rendez-vous.