Exposition Gustave Moreau ‘vers le songe et l’abstrait’

Le musée Gustave Moreau consacre à partir du 17 octobre prochain une importante exposition sur le statut de nombreuses œuvres non figuratives du peintre. Désignées à l’origine comme « ébauches », elles furent au cours du vingtième siècle qualifiées d’«abstraites». L’exposition Gustave Moreau « vers le songe et l’abstrait» réunit près d’une centaine de peintures et aquarelles dont certaines sont pour la première fois exposées. Elle sera  présentée dans la galerie du premier étage et dans les ateliers du deuxième et du troisième étages, elle est construite selon un parcours en sept sections.

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Exposition Gustave Moreau « vers le songe et l’abstrait »

Exposition du 17 octobre 2018 au 21 janvier 2019

En léguant son fonds d’atelier et sa maison à l’État français pour en faire un musée, Gustave Moreau (1826-1898) a souhaité rendre compte du travail de toute une vie. Au sein de cette collection riche de plus de 25 000 œuvres, le musée Gustave Moreau s’interroge depuis des années sur le statut des nombreuses œuvres non figuratives qui y sont conservées.

 

Désignées à l’origine comme « ébauches », ces œuvres furent au cours du vingtième siècle qualifiées d’« abstraites ». Malgré la difficulté évidente du propos, le musée prend le risque d’ouvrir le débat, ou plutôt de réouvrir un débat qui avait beaucoup agité la communauté scientifique à partir de 1955, époque à laquelle le musée Gustave Moreau sort de sa torpeur.

 

L’équipe scientifique qui a travaillé sur l’exposition a examiné tant les peintures que les aquarelles et s’est posée un certain nombre de questions.

Ces œuvres sont-elles préparatoires à des peintures figuratives ?

Sont-elles de pures abstractions ?

Quel peut être leur rapport avec les écrits sur l’art de l’artiste ?

Gustave Moreau est-il un pionnier de l’abstraction ?

Ces œuvres sont-elles délibérées ou l’exploitation du hasard ?

Quelle est leur postérité ?

Quel enseignement peut-on en tirer quant au processus créatif de l’artiste ?

Gustave Moreau, ce chantre d’une peinture introspective, souhaite avant tout, comme il l’écrit lui-même, nous entraîner « vers le songe et l’abstrait ». C’est ce que propose cette exposition dans laquelle il se révèle plus complexe que jamais.

Présentée dans la galerie du premier étage et dans les ateliers du deuxième et du troisième étages, l’exposition qui est construite selon un parcours en sept sections, réunit près d’une centaine de peintures et aquarelles dont certaines sont pour la première fois exposées.

Tentation de saint Antoine Aquarelle, 13,5 × 24 cm, Cat. 525 © RMN-Grand Palais / Franck Raux
Tentation de saint Antoine Aquarelle, 13,5 × 24 cm, Cat. 525 © RMN-Grand Palais / Franck Raux

 

I Le Triomphe d’Alexandre ou la fabrique de l’oeuvre

Les œuvres montrent la dissociation que fait Gustave Moreau au moment de l’élaboration de son oeuvre : la construction de la composition par la couleur et la définition des motifs par le dessin. De la superposition des deux naît la composition définitive.

 

II La tache qui fait sens

L’aquarelle est une technique utilisée de manière virtuose par Moreau. 430 « essais de couleur » ont été conservés par l’artiste. Ces feuilles lui servaient à tester ses couleurs et à décharger ses pinceaux. Leurs inscriptions ou les dessins qui y figurent permettent de les mettre en relation avec des oeuvres achevées.

 

III Le bleu comme support

Du fonds d’atelier de l’artiste conservé au musée, est exposé pour la première fois un ensemble cohérent de peintures dont le fond bleu a été laissé en réserve.

 

IV En-deçà de la figuration

Dès l’ouverture du musée en 1903, certains critiques perçoivent que les œuvres non figuratives de Moreau sont, en fait, les prémices d’une œuvre aboutie. Moreau commence par établir de surprenantes compositions simplifiées, dans une gamme colorée restreinte.

 

V Le paysage : science des valeurs

Ce qui caractérise les rapides mises en place de ses Paysages. Ebauches est le choix préalable d’une dynamique qui semble obéir au principe qu’énonça Moreau : « réduire toutes les harmonies des tableaux à des camaïeux ».

 

VI La peinture comme champ coloré

Dans ces œuvres les détails sont éliminés, seuls restent les champs chromatiques essentiels qui auront leur postérité chez Matisse, Rothko ou Barnett Newman.

 

VII « Les merveilleux effets de la pure plastique »

Issu de la génération romantique, Moreau est habité par cet amour de la couleur qu’il transmet à ses élèves, fondateurs du Fauvisme. C’est, comme il le dit lui-même, le pur « chant plastique » qui l’intéresse.

Ébauche Huile sur toile, 27,7 × 22,3 cm, Cat. 1152 © RMN-Grand Palais / Franck Raux
Ébauche Huile sur toile, 27,7 × 22,3 cm, Cat. 1152 © RMN-Grand Palais / Franck Raux

 

Informations pratiques

Musée Gustave Moreau

14, rue de la Rochefoucauld

75009 Paris

 

Jours et horaires d’ouverture

Tous les jours sauf le mardi de 10h à 17h15

 

Accès

Métro : Trinité ou Saint Georges (M 12) Pigalle (M 12 et M2).

Bus : 26, 32, 43, 67, 68, 74, 81

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