C’est avec un vrai plaisir que je publie aujourd’hui l’interview qu’Alain Cadéo m’a accordée. Vous aviez été nombreux à avoir apprécié ma chronique sur le court roman Zoé d’Alain Cadéo .
Nous avions également eu la chance de pouvoir écouter sa participation (lien pour réécouter disponible dans l’article) en tant qu’invité d'Emmanuel KHERAD dans son émission la librairie francophone sur France Inter.
Zoé vit "ses" vies, elle va sur les chemins de ce monde et elle a les visages d'une quantité de filles de son âge, avec la même bonté profonde, les mêmes tics, les mêmes petits gestes préfigurant comme une ébauche de grandes vies en devenir.
Ce n'est pas une "idée", c'est une réalité. Je ne suis pas un romancier, je ne suis qu'un "développeur" d'intentions, ou pour rejoindre un langage photographique, un "révélateur" de situations entrevues.
Vous le savez, tout est là, à portée de nos yeux, à portée de nos mains. A nous, par empathie, de plonger dans les vies que nous croisons. Devenir l'autre est le plus beau cadeau que l'on peut se faire.
Rien n'est "improbable" (ce mot très mode dissimulerait-il notre sainte terreur du destin?)
Je peux donc à tout instant rencontrer l'hydre à deux têtes, un saint en guenilles au coin de la rue, un grand aventurier dans un bureau glacé, l'être le plus fascinant sur la place déserte d'un village de bout du monde.
Dans la toute grande sérénité des mots qui chantent leur chemin.
Il me permet d'être tellement moins seul, c'est un travail collectif, donc une joie relativement immédiate de partage.
Entendre et voir ce que l'on a écrit c'est véritablement comprendre que rien ne nous appartient. Les mots sont des offrandes et il est tellement bon de savoir qu'ils ont été reçus.
Merci d'accepter ceux là, que chacun en fasse une pincée de ciel de sel ou de piment d'Espelette, c'est au choix.
Je souhaitais quelques mots d’Alain pour parler de lui. Nous avons échangé un peu et je vous livre mes mots et sans doute les siens.
Alain Cadéo est-il incapable de sérieusement se raconter ? Faut-il l’imaginer hors temps et sans repères. ?
Ou alors il faudrait de longs échanges qui laisseraient filtrer ce goutte à goutte du vécu comme un sacré café noir.
Autour de ce café noir vous connaissez sans doute plus Alain ainsi …