Interview: Stéphanie Hochet

Vous avez été très nombreux à apprécier ma chronique sur le premier essai  de Stéphanie Hochet « Eloge du chat » publié aux éditions Léo Scheer.  C’est avec un infini plaisir que je vous invite aujourd’hui à faire un peu plus connaissance avec Stéphanie au travers d’une interview qu’elle a eu la gentillesse de m’accorder.

Stéphanie Hochet - © Thierry Rateau
Stéphanie Hochet – © Thierry Rateau

 

Stéphanie Hochet

Interview

Bonjour Stéphanie, la cause animale est un sujet majeur pour vous, pourquoi ?

J’ai toujours ressenti une grande empathie pour les animaux. Gosse, je passais beaucoup de temps avec nos chats, notre chien (un bâtard vagabond que mon père laissait sortir sans surveillance, ce chien était connu de tout le monde et le jour où il m’a suivi jusqu’à l’école j’ai découvert que les gosses aussi connaissaient tous ce chien qui était de loin plus « célèbre » que moi). J’aime qu’ils soient différents de nous et que nous puissions si bien communiquer avec eux  quand on se donne la peine de saisir leur façon de s’exprimer.

Une chose m’a particulièrement marquée : je n’ai jamais rencontré d’animal rancunier, le ressentiment leur est totalement étranger. C’est leur noblesse. J’ai aimé des auteurs qui en parlent merveilleusement: Colette, Garry, et Gilles Lapouge qui a publié cette année un livre magnifique : L’âne et l’abeille, un texte mi philosophique mi poétique sur deux animaux qui ont en commun de s’unir avec d’autres espèces – l’âne avec la jument et les abeilles avec les fleurs durant la pollinisation… Les animaux sont également présents dans mes livres, en particulier dans Les éphémérides, un roman qui laisse une grande place à une certaine race de canidés. Et, bien sûr, dans Eloge du chat.

    C’est le respect qui fera avancer la cause animale. Sans militer pour le véganisme, on doit changer notre regard sur l’animal qu’on transforme en viande, limiter le stress, la cruauté. Favoriser les élevages bio etc. Je ne comprends pas qu’on puisse être gâteux devant son animal de compagnie et se désintéresser de l’animal qui a donné sa vie pour nous nourrir.

Quel est la place du chat dans votre vie, est-ce votre animal de compagnie préféré ?

J’ai presque toujours vécu avec des chats et j’admire leur ambiguïté (domestiqués mais libres), leur beauté, leur charisme. Je n’ai jamais remplacé mon dernier qui est mort il y a 8 ans. Sans doute parce que le lien entre ce matou et moi était exceptionnel et qu’il reste pour moi le chat absolu. C’était un grand chat tigré, intelligent, doux, un chasseur expert, grand et musculeux mais pourvu d’une petite bedaine qui rappelait qu’il avait une grande passion : la nourriture. Nous pouvions nous comprendre, c’est une impression très vive, un sentiment difficile à expliquer.

J’ai récemment pris sous ma protection un lapin nain qui végétait dans un café près de chez moi. Le propriétaire du café l’avait gardé de mauvaise grâce quand une famille avec enfants voulait s’en débarrasser… Je découvre donc ce rongeur très attachant et très drôle.

Isabelle

Isabelle

Quelle a été votre démarche d’écriture de votre essai littéraire « Eloge du chat » ?

Un essai ne se prépare pas comme un roman. C’est un exercice d’analyse et de logique. Je me suis aperçu en travaillant la structure du texte que le chat devenait un concept, le concept de souplesse (de flexibilité) et j’ai aimé mieux comprendre pourquoi le chat est passionnant.

Le félin nous apprend que la souplesse est une arme plus efficace que l’utilisation de la force.

Cet animal, honni en Europe pendant tout le Moyen-âge est devenu dans cette même Europe aujourd’hui un animal roi. Sa réussite est totale. J’ai souvent parlé de « petit traité de la souplesse » pour parler de ce livre, c’est dans cet esprit que je l’ai écrit.

Que pensez-vous de la féminisation des mots, êtes vous auteur ou auteure ?

J’ai beau être véritablement féministe, je ne raffole pas de la féminisation des mots, ainsi je me dis auteur (mais romancière, puisque le mot existe).

Je crois que le combat féministe est une lutte contre les injustices que subissent les femmes (et je ne vois pas pourquoi le mot « auteur » ou « écrivain » serait un signe d’irrespect).

Quels sont vos projets pour 2015 ?

Un prochain roman sort chez Rivages en mai. Il s’intitule Roman anglais. J’aurai la joie d’être invitée au théâtre de la Loge le 31 mai pour parler du livre. Le comédien Yves Heck en lira des passages. J’ai déjà assisté à une de ces « Têtes de lectures », c’est un spectacle unique.

Endora

Endora

Biographie de Stéphanie Hochet

Née en 1975 à Paris, Stéphanie Hochet est  écrivain et journaliste culturelle au Jeudi du Luxembourg. Auteur de 9 romans dont Combat de l’amour et de la faim (Prix Lilas 2009),  La distribution des lumières (Prix Thyde Monnier de la SGDL 2010) et d’un essai, Éloge du chat, son nouvel ouvrage intitulé Roman anglais paraît chez Rivages en mai 2015.

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Bernie
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58 commentaires

  1. J’adore les chats, il ne m’en reste malheureusement que 2, la maman a rejoint le paradis des chats il y a peu de temps…
    Je profite de ce com pour te souhaiter une très bonne année 2015,
    bises

  2. J’ai le plus grand respect pour le monde animal (et les autres de même). J’aimerais qu’on les laisse libres dans leur environnement naturel et que tous les trafics les concernant soient sévèrement punis.

  3. je me demande si ceux qui ont une préférence pour le chat, ne le sont pas parce que cet animal est libre, mais attaché à une maison, c’ est lui qui choisit .
    Bien sympathique cette femme !
    Passe une bonne fin de semaine
    Amitié

  4. une très belle chronique, j’aime beaucoup sa manière de voir le chat et son indépendance. j’avoue que j’aurais du mal à adopter un lapin…. j’aime le fait de ne pas féminiser les mots, je trouve cela nulle et ce n’est pas comme cela que l’on va améliorer la condition de la femme. tu as tout à fait raison les stages de qualité se remplissent hyper vite, il faut s’y prendre très tot dans l’année. bises. celine

  5. [-ิ‿•ิ]❀

    Coucou et merci BERNIE pour cette interview ! EXTRA !
    Grâce à toi je découvre Stéphanie Hochet et je découvre aussi ses talents.

    Bises affectueuses et bon 3ème jour de l’année 2015 !!!! ⛵ ⛵ ⛵

  6. Beau portrait de cette auteure au physique d’ado .
    Ma préférence va aux chats c’est certain , j’aime leur caractère et je m’identifie assez bien a eux sauf sur le temps de sommeil !!
    Endora est juste magnifique .

  7. ah moi,j’ai mon propre langage et je peux dire que c’est de là avec ses propres mots qu’on construit son identité,donc je ne me corrigerais jamais,bon à part si la faute d’orthographe est trop apparente…je me considère auteur de mes mots….

  8. Merci Bernie, une belle carrière s’offre à cette jeune femme… 😉 le chat a tjs eu ma préférence au chien et le lapin nain nous en avons eu un aussi, je confirme… malin et attachant…. amitiés, jill

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