Patrimoine durable à l’Institut national d’histoire de l’art

Les 17 et 18 septembre 2022, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) ouvre les portes de ses sites patrimoniaux.

Journées européennes du patrimoine : Patrimoine durable à l’Institut national d’histoire de l’art

L’INHA organise à cette occasion un programme d’évènements conviviaux autour du thème Patrimoine durable : mini-conférences, concours d’éloquence, exposition d’œuvres et documents rarement montrés, conférence, ou encore ateliers pour les enfants et leurs familles.

L’Institut national d’histoire de l’art occupe des lieux parmi les plus prestigieux au cœur de la capitale : la salle Labrouste et la galerie Colbert, deux sites patrimoniaux emblématiques de l’architecture et de l’urbanisme du XIXe siècle.

En offrant l’opportunité de découvrir ce patrimoine, l’INHA invite aussi le public de ces journées à aller à la rencontre de l’histoire de l’art, discipline qu’elle représente, soutient et fédère à travers un programme varié.

Cette année, ces deux jours coïncident avec la réouverture de la totalité des espaces de la Bibliothèque nationale de France (BnF) sur le site Richelieu après plus de dix années de rénovation et de transformation. La salle Labrouste, bibliothèque de l’INHA située dans le site Richelieu, sera accessible sur réservation obligatoire (mise en ligne de la billetterie gratuite fin août 2022 sur le site Internet de la BnF).

Ces Journées européennes du patrimoine permettent aux historiennes et historiens d’art, ainsi qu’aux étudiantes et étudiants qui travaillent dans la galerie Colbert et la salle Labrouste de partager leur passion, en lien avec le thème des journées européennes du patrimoine 2022 : Patrimoine durable.

L’INHA donne ainsi la parole à Mathieu Lours, historien de l’architecture, pour une conférence sur les évolutions de la cathédrale Notre-Dame de Paris, symbole durable de la ville au fil des siècles. Une exposition présentera des cartons d’invitation conservés dans les collections de la Bibliothèque de l’INHA, témoignage de la préservation d’un patrimoine intrinsèquement éphémère.

Des jeunes chercheurs présenteront leurs travaux : les étudiants en master d’histoire de l’art synthétiseront leur recherche en 180 secondes lors d’un concours dédié. L’exposition de photographies de l’école de Kharkiv (Ukraine), et l’installation de l’artiste azerbaïdjanais Babi Badalov, dans le hall Rose Valland, sont aussi l’occasion de décentrer le regard.

Des ateliers pour les enfants et familles ainsi qu’un salon de lecture pour le jeune public viennent compléter ce programme.

Institut national d’histoire de l’art - Galerie Colbert © INHA Photo Marc Riou, 2017
Institut national d’histoire de l’art – Galerie Colbert © INHA. Photo Marc Riou, 2017

Exposition en salle Labrouste – Quand l’art fait un carton

Dans notre monde contemporain, les expositions se succèdent à un rythme effréné, au gré de nos appétits d’émotions et de connaissance. Qu’en reste-t-il, une fois les portes refermées ? Un catalogue, un dossier d’archives, quelques photos, mais parfois beaucoup moins, surtout quand on remonte le temps – un petit livret, une simple invitation peuvent en être la principale trace.

Ces documents éphémères, qui n’ont souvent vécu que le temps d’être hâtivement parcourus, ont été collectés par la bibliothèque depuis ses origines, sans doute sous l’impulsion de certains de ses premiers bibliothécaires, René Jean et Clotilde Brière-Misme, qui furent aussi critiques d’art. Surnommés ici « cartons verts », du nom des boîtes vertes qui les conservaient à l’origine, et qui les conservent toujours en partie, ils constituent une des grandes collections de la bibliothèque, aux côtés des estampes modernes ou des livres de fêtes par exemple.

Les Journées européennes du patrimoine sont l’occasion d’en présenter pour la première fois une sélection au public, et de montrer la richesse et la diversité, souvent insoupçonnées, de ces petits témoins de l’histoire de l’art. De surcroît, deux vitrines de l’exposition sont dédiées aux collections des Archives de la critique d’art de Rennes, qui ont rejoint l’INHA en 2014.

Médiations étudiantes en salle Labrouste et galerie Colbert

Dans la salle Labrouste et la galerie Colbert, des étudiants de Master des universités partenaires proposent une médiation à destination du public. Grâce à eux, les visiteurs pourront comprendre l’histoire de ce patrimoine mais aussi l’actualité de la recherche en histoire de l’art qui prend place de part et d’autre de la rue Vivienne.

Conférence : « Notre-Dame de Paris : durable, mais pas immuable (XIIe- XXIe siècles) » par Mathieu Lours

La cathédrale Notre-Dame que nous connaissons aujourd’hui est le fruit de plusieurs renaissances et transformations architecturales. Sa fonction n’a pourtant jamais varié : elle est la cathédrale du diocèse de Paris depuis près de dix-sept siècles.

Toutefois, sa forme architecturale, ses aménagements et son lien avec l’histoire politique et culturelle de la France ont connu de nombreuses mutations. Il est donc fondamental de porter notre attention sur quelques-uns des moments-clefs où Notre- Dame a été transformée : sa reconstruction au XIIe siècle, sa première métamorphose au milieu du XIIIe, sa mise au goût du jour à l’époque classique, sa restauration au XIXe siècle et le livre encore ouvert que constitue sa restauration après l’incendie du 15 avril 2019.

Des instants de son histoire qui permettent de mieux comprendre son rapport au temps et, en particulier, au temps long des édifices durables.

À propos de Mathieu Lours

Mathieu Lours est historien de l’architecture. Spécialiste de l’architecture religieuse, en particulier de l’époque moderne, il est responsable du champ disciplinaire histoire à l’École de Chaillot, enseignant en université et en classes préparatoires aux grandes écoles en histoire de l’art.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’architecture religieuse, comme Paris et ses églises, du Grand siècle aux Lumières (Picard 2016), L’autre temps des cathédrales : du concile de Trente à la Révolution (Picard, 2010), ou encore d’une monographie consacrée à Saint-Sulpice.

Il a également publié Notre-Dame des siècles, une passion française (Éditions du Cerf, 2021), consacré aux rapports entre Notre-Dame de Paris et le pouvoir politique.

Mon Master en histoire de l’art en 180 secondes

Ces courtes interventions permettent aux jeunes chercheurs et chercheuses d’exposer leurs travaux en des termes accessibles à un auditoire diversifié. Offrant une occasion unique aux étudiantes et étudiants de parfaire leurs aptitudes en communication, cet événement sera un moment de convivialité et d’émulation. Il mettra aussi en valeur la richesse et la diversité de la recherche en histoire de l’art et du patrimoine.

Lors du concours « Mon master en histoire de l’art en 180 secondes », chaque étudiant et étudiante fera l’exposé de façon claire et engageante de ses travaux de recherche de niveau master 2 en trois minutes (180 secondes) afin de convaincre un jury composé de personnalités de l’histoire de l’art mais également d’internautes qui pourront suivre le concours diffusé en direct sur le web, en partenariat avec Le Quotidien de l’Art, et voter pour la meilleure intervention.

Le prix du jury de 1000 € sera remis par Éric de Chassey, directeur général de l’INHA, grâce au soutien d’Étienne Bréton, président de Saint Honoré Art Consulting, Paris. Quant au lauréat du prix Quotidien de l’Art des internautes, il verra la présentation de sa recherche publiée dans la revue.

Mini-conférences sur le Patrimoine durable

Qu’est-ce qu’un patrimoine durable ? Comment préserver au mieux ce qui existe, et comment retrouver la trace de ce qui n’a pas duré ? Plusieurs mini-conférences au cours du week-end évoqueront ces problématiques à partir de cas d’études variés.

Des ateliers de plumasseries aux bâtiments disparus de la rue Vivienne, des historiennes et historiens d’art et de l’architecture montreront comment leurs recherches font durer un patrimoine qui ne résiste pas toujours au temps.

Expositions en galerie Colbert

La galerie Colbert, ouverte au public pendant les Journées européennes du patrimoine, accueille deux expositions. À l’invitation du Centre André Chastel, l’artiste azerbaïdjanais Babi Badalov s’est approprié le hall Rose Valland pour proposer une installation qui questionne le langage, l’histoire de l’art et ses origines.

Dans la salle Roberto Longhi, attenante à la rotonde, des photographies de l’école de Kharkiv issues de la collection personnelle de Paquita Escofet-Miro sont exposées, dont le commissariat est assuré par Nadiia Bernard-Kovalchuk, doctorante contractuelle au Centre André Chastel.

Des ateliers et des livres pour petits et grands

  • Est-ce que l’art imite la nature ?
  • Comment est-ce que les êtres humains réinventent la nature dans l’art ?
  • Est-ce qu’il y a une différence entre art environnemental, et art écologique ?
  • Et le musée dans tout cela, que devient-il ?

Les ateliers pour enfants aborderont ces questions, et d’autres, en s’appuyant sur des œuvres d’art, avant de passer aux travaux pratiques avec des réalisations plastiques.

Une sélection de livres illustrés (albums, BD et documentaires) sur le thème de l’art sera mise à disposition du jeune public en partenariat avec la Bibliothèque municipale Charlotte Delbo.

Un stand des livres édités par l’INHA permettra aux plus grands de découvrir et d’acquérir des publications en histoire de l’art.

Rencontre avec des professionnels – Forum des partenaires de la Galerie Colbert

Les institutions qui font vivre la galerie Colbert et le quartier Richelieu présenteront leurs activités et répondront à toutes vos questions sur l’histoire de l’art, le patrimoine, la recherche et ses enjeux : THALIM, unité mixte de recherche « théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité, XIXe-XXIe siècles », le CNRS, l’Université Sorbonne Nouvelle et l’INHA.

Les sites patrimoniaux de l’INHA

Créé pour fédérer la recherche en histoire de l’art, l’Institut se compose d’un centre de recherche et d’un centre de ressources uniques au monde dans le domaine de l’histoire de l’art. Il déploie ses activités sur deux sites patrimoniaux, tout proche l’un de l’autre, et situés en plein cœur de

Paris : la galerie Colbert et la prestigieuse bibliothèque de l’INHA conçue par l’architecte Henri Labrouste.

La bibliothèque de l’INHA – salle Labrouste et la galerie Colbert sont accessibles en visite libre ou accompagnée de médiations assurées par des étudiantes et étudiants en archéologie, histoire de l’art et patrimoine de l’École du Louvre, de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l’EPHE. L’accès à la salle Labrouste nécessitera une réservation depuis la billetterie de la BnF.

Les visiteurs et les visiteuses peuvent, à cette occasion, découvrir la galerie Colbert, sa rotonde et l’histoire méconnue de ce passage parisien. Dans la bibliothèque, le public peut admirer la salle de lecture spectaculaire mais aussi les céramiques et décors peints, les médaillons décorés à la feuille d’or, les caryatides monumentales, les balcons, les calorifères, ou encore le pneumatique installé en 1932 et conservé à son emplacement d’origine.

En ouvrant ses portes, l’INHA propose ainsi au public de découvrir les lieux de la recherche, habituellement fermés aux visiteurs et visiteuses, d’y découvrir comment sont appréhendées les grandes problématiques de l’image à travers la discipline et quels sont les outils de l’historien et de l’historienne de l’art pour mener à bien ses recherches.

Projections de mini vidéos

Tous les jours 20 ans

L’année 2021-2022 a marqué les 20 ans de la création de l’INHA. À cet effet, des historiennes et historiens de l’art sont revenus sur vingt images qui ont marqué ces 20 dernières années, vingt capsules vidéo qui sont projetées dans la galerie Colbert pendant les Journées européennes du patrimoine.

L’histoire de l’art constitue cet outil fascinant qui nous permet de lire le monde autrement, en passant par ses multiples expressions sensibles. Du fond d’écran Windows XP à l’incendie de Notre-Dame, de la pochette d’un disque de New Order, à un billet de banque de la zone euro, aux lampes TGV.

De l’architecture à la mode en passant par la peinture, le cinéma ou la photographie, il s’agit de montrer que la recherche en histoire de l’art s’intéresse à toutes les expressions sensibles et visuelles, et nous parle donc de nos vies et de nos imaginaires dans leurs dimensions les plus prosaïques comme les plus inattendues : toutes les images ont une histoire – et toutes nos histoires sont constituées d’images.

Opération Levez les yeux !

Vendredi 16 septembre 2022, l’INHA accueille deux classes de seconde générale du lycée agricole de Brioude Bonnefont à Fontannes (43), dans le cadre de l’opération « Levez les yeux ! », au sein de sa prestigieuse bibliothèque.

Il s’agit de la seconde participation de l’INHA à la manifestation organisée conjointement par le ministère de la Culture et celui de l’Éducation nationale et de la Jeunesse – dans le cadre du programme

Education artistique et culturelle – qui permet ainsi d’ouvrir un des lieux patrimoniaux les plus emblématiques de Paris à ces élèves.

Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art - Salle Labrouste © INHA Photo Laszlo Horvat, 2018
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – Salle Labrouste © INHA. Photo Laszlo Horvat, 2018

Informations pratiques

Journées européennes du patrimoine à Institut national d’histoire de l’art

Galerie Colbert

6, rue des Petits-Champs

ou 2, rue Vivienne

Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Salle Labrouste 5, rue Vivienne

75002 Paris

RSVP obligatoire [en ligne]

(Mise en ligne de la billetterie gratuite fin août 2022)

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Bernie
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12 commentaires

  1. Toujours interessant toutes ces conférences et expos, on en fait beaucoup ici à Beziers

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