La réduction des émissions de CO2 est un objectif majeur, ceux de l’aviation représentent 3% des gaz à effet de serre au niveau mondial, pour que l’aviation soit verte. Mais, remplacer les vols court-courriers par le train présente des avantages limités.
L’avion vert pour continuer à rêver
Vous qui me suivez régulièrement, vous savez que le monde de l’aviation me passionne, et a occupé ma vie professionnelle pendant plusieurs décennies. Le thème du mois d’avril du défi photo lundi soleil 2022 est vert, et je profite de cette occasion pour partager avec vous mon regard sur l’avion vert, et certaines fausses idées qui font que l’aviation ne devrait plus faire rêver.
Les grands défis de l’avion vert sont notamment l’avion électrique, l’avion à hydrogène, les biocarburants, et pourquoi pas l’avion solaire. Les grands constructeurs investissent massivement dans des programmes de recherche sur ces sujets.
Remplacer l’avion par le train pour les trajets courts, une fausse bonne idée
Avec l’augmentation des objectifs mondiaux de décarbonation, les transports, et en particulier l’aviation, font l’objet d’une attention accrue.
L’une des solutions proposées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports est un transfert modal de l’avion vers le rail.
Ce transfert a déjà été encouragé à la fois par des investissements massifs dans les infrastructures ferroviaires et par des interdictions et des taxes sur les vols court-courriers dans certains pays, et d’autres mesures pourraient suivre.
Néanmoins, une nouvelle étude commandée par les associations européennes de l’aviation et réalisée par la société de conseil en économie et en finance Oxera, confirme que la mesure dans laquelle le transport ferroviaire peut se substituer au transport aérien est limitée.
Cette étude met en évidence le fait que le sujet est bien plus complexe que le simple passage d’un mode de transport à un autre.
En effet, la construction de nouvelles lignes ferroviaires a un coût environnemental élevé en raison des émissions de CO2 associées à la production de ciment et d’acier, ainsi que des émissions provenant du carburant utilisé pour la construction des infrastructures. Ce sont des éléments qui sont trop souvent oubliés.
La construction de nouvelles lignes ferroviaires a également l’impact significatif sur la biodiversité et les dommages sur les lieux de vie de la faune sauvage. Il en est d’ailleurs de même pour les routes.
Pour la plupart des liaisons aériennes court-courriers avec une fréquence de trafic faible (2 vols par jour), ou dans des aéroports qui ne possèdent pas une connexion ferroviaire à grande vitesse, le rail ne peut pas être économiquement viable car il est basé sur un modèle commercial différent avec des taux d’occupation et de vitesse plus faibles.
En outre, et c’est un point majeur, rien ne garantit que les passagers délaissent l’avion au profit du rail, et quitte à passer du temps dans le déplacement, choisiront plutôt la voiture, ce qui pourrait entraîner une augmentation des émissions de CO2.
Le temps de construire de nouvelles infrastructures ferroviaires, la décarbonation de l’aviation sera bien avancée. Les avions hybrides-électriques seront d’abord testés sur des liaisons régionales d’ici à 2030, ce qui permettra de réduire les émissions de CO2 de 50 % par vol sur ce segment de marché.
Par conséquent, l’écart entre les émissions de CO2 de l’aviation et du rail ne va cesser de se réduire. En outre, étant donné qu’il s’agit des liaisons les plus susceptibles de se décarboner en premier, les vols court-courriers en France, et en Europe joueront un rôle important dans le déploiement des technologies à faible émission de carbone, accélérant ainsi la mise en œuvre d’une aviation verte.
Les aéroports et les compagnies aériennes régionaux sont essentiels au développement économique et social de leur région, car ils permettent aux économies locales d’accéder à des centres économiques plus importants. Ils créent de l’emploi direct et indirect. Ils sont un élément clé de la politique de cohésion et des outils essentiels pour réduire les inégalités territoriales et sociales.
Pour conclure, et je vous le disais en introduction l’aviation a été, et reste une de mes passions, vous pouvez me lire régulièrement dans le web journal Aerobernie. L’aviation verte est un sujet clivant, mais remplacer partout l’avion par un train à grande vitesse pour avoir des temps de transport similaire est une utopie.
L’aviation, vous fait-elle rêver ? Que pensez-vous de l’avion vert ?
Merci pour toutes tes explications , j’avais tendance à privilégier aussi le train pour les déplacements inter régionaux mais ton éclairage pourrait changer la donne concernant l’avion vert .
Bonne journée
Super, content de t’avoir apporté un autre regard
Je crois en l’avion vert moi aussi
génial
Je suis pour l’aviation verte, tu ‘as convaincue !
génial
Un A 380 Bio éthanol à fait des essais à Nice
Bon séjour à Rome
Oui j’ai vu ça, merci
l’ avion électrique au moins pour les courtes distances
voir plus
Un sacré defi à relever !
Mais quel beau défi