Les ressources alimentaires de la planète s’épuisent, c’est pourquoi les gouvernements et les ONG réfléchissent d'urgence à de nouvelles méthodes pour nourrir les populations, tout en réduisant l'impact de l'agriculture sur le climat, les écosystèmes et l'eau.
Un défi de taille auquel participe The Red Sea Development Company, l’organisation à l’origine de l’un des projets de tourisme durable les plus ambitieux au monde en Arabie Saoudite.
Son objectif : créer une source d’approvisionnement en nourriture durable en plein désert, pour répondre au besoin des visiteurs et des employés du site de manière durable et responsable.
The Red Sea Development Company se lance un défi de taille : créer une source d’approvisionnement en nourriture durable en plein désert
John Pagano, PDG de The Red Sea Development Company, déclare :
« En tant que PDG d'une toute nouvelle destination touristique qui accueillera bientôt des milliers de personnes dans le désert d'Arabie Saoudite, je pense quotidiennement à la pénurie alimentaire. D'ici 2030, le projet de la mer Rouge accueillera jusqu'à un million de visiteurs par an et hébergera près de 14 000 employés. Même si le nombre de visiteurs est plafonné pour protéger l'environnement, cela ajoutera de nouvelles pressions sur le pays pour nourrir durablement une population émergente, tout en gérant l'impact de cette production sur l'environnement.
Nous sommes donc face à un défi exceptionnel : créer un approvisionnement alimentaire durable en plein milieu du désert. Chez TRSDC, nous étudions comment travailler avec les agriculteurs locaux en utilisant des méthodes innovantes. Nous cultivons d’ores et déjà nos propres produits biologiques sur la destination, et nous prévoyons de nous associer à des agriculteurs locaux pour fournir certains produits d'origine animale. »
Un défi exceptionnel : créer une source de nourriture dans le désert
Si les touristes bénéficient de 360 jours d'ensoleillement par an et de températures estivales moyennes de 32 degrés, les températures élevées ne constituent pas des conditions propices à la culture de nombreux fruits et légumes dont la destination a besoin. La chaleur et l'exposition directe au soleil augmentent le taux d'évaporation, ce qui signifie que les zones désertiques ont un bilan hydrique négatif. Cette évaporation laisse des dépôts de sel dans le sol, ce qui aspire l'eau des plantes, les empêchant de vivre.
Le manque d'eau douce est un défi supplémentaire : il n'est pas rare de pouvoir compter sur les doigts d'une main le nombre de jours de précipitations significatives par an. Pourtant, l'eau douce dans la région n'était pas aussi rare à l’époque qu'aujourd'hui : il y a 50 ans, il y avait environ 500 kilomètres cubes d'eau sous le désert saoudien, mais ces dernières années, pas moins de 21 kilomètres cubes ont été pompés chaque année pour l'agriculture.
Pour relever ce défi de taille, The Red Sea Development Company tente de construire un écosystème agricole sain dans le désert, tout en réduisant l'impact de la production alimentaire sur l'environnement. Quatre principes guident son approche :
• La création et le maintien de sols sains
• Une gestion optimale de l'eau
• Une réduction de la pollution de l'air, de l'eau et de l'environnement
• La promotion de la biodiversité et des plantes traditionnelles et patrimoniales
Chacun de ces principes va permettre de créer de nouvelles sources de nourriture pour le projet The Red Sea, et permettra aussi potentiellement de répondre aux autres demandes tout le long de la côte de la mer Rouge.
La technologie au cœur du projet
La technologie est essentielle pour relever le défi que représente le développement d'un modèle d'agriculture durable capable de nourrir les populations à grande échelle. TRSDC est actuellement dans la phase de recherche du projet, en collaboration avec des experts en la matière, des innovateurs technologiques et des leaders de l'agriculture durable.
Une série de technologies est ainsi actuellement à l’étude :
• Pour lutter contre l'impact des températures élevées sur l'évaporation de l'humidité, une agriculture intérieure et verticale est actuellement envisagée, pour offrir des températures contrôlées qui ne seront pas influencées par les températures extérieures. Non seulement cela permettra d'obtenir des rendements impressionnants dans des espaces réduits, mais, compte tenu de l'exposition limitée des plantes à l'extérieur, l'exposition aux parasites et aux maladies sera également limitée, ce qui rendra inutile l'utilisation de pesticides. Ces fermes, comme le reste de la destination, seraient alimentées en énergie renouvelable, ce qui minimiserait leur impact sur l'environnement.
• Pour remédier à l'infertilité et à l'érosion des sols dans la région, TRSDC prévoit l'utilisation d'additifs écologiques. Aucun engrais nocif ne sera utilisé, et tous les additifs seront organiques et bien gérés afin de réduire leur impact sur l'environnement. A titre d’exemple, des technologies intelligentes telles que des capteurs (pour le sol et l'eau), des drones et des robots, pourront évaluer les besoins du sol et fournir les solutions nécessaires en fonction.
• Enfin, pour pallier le manque d'eau douce dans la région, TRSDC envisage des initiatives de collecte des eaux de pluie, comme la construction de barrages pour recueillir l'eau. A l’étude également, des techniques d'irrigation durables comme l'irrigation goutte-à-goutte, au lieu de l'irrigation par inondation qui est utilisée dans les exploitations traditionnelles. Ce changement pourrait permettre d'économiser jusqu'à 95 % d'eau, ce qui est monumental dans des conditions désertiques.
Des partenariats locaux pour répondre à un objectif commun
En plus de travailler avec des experts pour créer un approvisionnement alimentaire propre à la destination, TRSDC collabore également avec 900 exploitations agricoles situées dans un rayon de deux heures de route maximum, qui cultivent des produits biologiques.
« Rechercher de nouvelles solutions pour développer une agriculture durable et responsable est absolument passionnant. Cela nous permet non seulement de travailler main dans la main avec les communautés locales, mais également de réinventer le modèle traditionnel de l'agriculture dans toute la région, un enjeu très fort » ajoute John Pagano.
il est temps de s’y mettre
Oui, et c’est positif
Une idée géniale ! Bon mercredi
totalement d’accord