Laura Carpentier-Goffre, lauréate du concours d’écriture Sororistas avec le texte « Covid contre Goliath »

Le vendredi 15 janvier s’est tenue, dans le studio de Master Films à Colomiers, la cérémonie de remise de prix du concours « Sororistas – Les femmes écrivent le monde de demain », l’aboutissement d’une formidable aventure collective qui a mobilisé, depuis le printemps 2020, plus de 150 femmes, et suscité près de 600 contributions. 

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© Lydie Lecarpentier

Le texte lauréat du concours d’écriture Sororistas : « Covid contre Goliath » de Laura Carpentier-Goffre, un conte poétique et engagé

Devant plusieurs centaines d’internautes connectés en live sur YouTube, Geneviève Brisac, la présidente du jury, a remis le prix Sororistas à Laura Carpentier-Goffre, pour son texte « Covid contre Goliath ». Ce conte, qui a particulièrement bouleversé les membres du jury, reflète parfaitement la richesse, l’ouverture et la diversité du parcours de cette trentenaire, à la fois sociologue, conteuse et animatrice d’éducation populaire. 

 

Le palmarès Sororistas

Les 5 textes retenus par le jury pour figurer dans un podcast :

  • « Les années aquarelle », de Loredana Cabassu
  • « Covid contre Goliath », de Laura Carpentier-Goffre
  • « La nouv•elle », de Carole Galland
  • « Prendre soin », d’Aline Jalliet
  • « La nuit des dominos », de Lisa de Pyla
  • Texte coup de cœur de Geneviève Brisac, présidente du jury : « 18 heures moins trois », d’Alexia Sena
  • Texte coup de cœur de Noémie de Lattre, marraine du concours : « La nuit des dominos », de Lisa de Pyla

Le texte lauréat du concours :

  • « Covid contre Goliath », de Laura Carpentier-Goffre

 

Un palmarès dévoilé lors d’un événement digital, placé sous le signe de la sororité

Organisée le vendredi 15 janvier à 18h00 dans le studio Master Films à Toulouse, ville de naissance du collectif Sororistas, la cérémonie de remise de prix du concours Sororistas a été diffusée en direct sur YouTube.

Sororistas : Soirée de Remise des prix

Animé par Emmanuelle Durand-Rodriguez, co-fondatrice des Sororistas, cet événement a mis à l’honneur les 20 textes retenus par le comité de lectrices dans le cadre du concours, et qui sont compilés dans un recueil  accessible en ligne, sur le site sororistas.fr

Les autrices qui ont participé au concours ont couché sur le papier leurs peurs, mais aussi l’espoir qui les anime en imaginant le monde en 2030

Sarah Neumann, initiatrice et co-fondatrice du collectif.

Des extraits des textes figurant dans le recueil ont été lus par Geneviève Brisac et Céline Nogueira, respectivement présidente et membre du jury.

Ces lectures ont rythmé l'événement et ont permis aux internautes d’avoir un aperçu de la diversité des textes, qui, pour Geneviève Brisac, « font penser à des lettres parce qu’à travers des histoires infiniment variées, elles parlent de nos colères et de nos désirs, de la nature bafouée, de la mort qui menace, des enfants que l’on oublie, des combats que nous menons, ici et là,pour un autre monde, un monde d’égalité, de création, un monde moins bureaucratique et plus audacieux. »

 

 « Dans la genèse de toute initiative, il y a une étincelle, une idée, et puis après, il y a l’action. Deux associations ont rendu possible le démarrage et l’ensemble du projet Sororistas : il s’agit du réseau Nénettes & Co et du Club de la presse Occitanie » a tenu à rappeler Emmanuelle Durand-Rodriguez. Ces soutiens ainsi que les partenaires de l ’initiative ont également pris la parole, avec des vidéos préenregistrées, afin de limiter le nombre de personnes présentes sur le plateau.

 

Réunis autour de deux tables rondes enregistrées le matin même, les membres du jury, composé de 12femmes de lettres, entrepreneuses, artistes et scientifiques (voir liste détaillée ci-dessous), ont pu témoigner de leurs émotions à la lecture des textes,de la diversité des écrits, et partager les visions du monde et les envies retranscrites par les autrices.

« J’ai ressenti une grande puissance en lisant ces textes, un positivisme, une persévérance, une détermination » s’est ainsi souvenue Goretty Ferreira. « Les femmes ne baisseront pas les bras, les femmes ne baisseront pas la tête, elles continueront le combat pour l’humanité. »

Laura Carpentier-Goffre concours écriture Sororistas
© Lydie Lecarpentier

C’est également dans une vidéo que Noémie de Lattre, la marraine du concours, a révélé le texte qui a résonné tout particulièrement en elle : « La nuit des dominos », de Lisa de Pyla. « Un texte poétique, puissant, militant ;une histoire prenante et brutale ; une magnifique sororité, qui m’a beaucoup émue… et m’a même fait pleurer ! » a indiqué l’autrice, actrice, metteuse en scène et conférencière.

Geneviève Brisac a pu dévoiler à son tour celui pour lequel elle a eu personnellement un coup de cœur, « 18heures moins trois », écrit par Alexia Sena. « Un texte très fort » pour la présidente du jury, le récit d’une aide-soignante qui, après avoir été confrontée au Covid dans un EHPAD, décide, avec plusieurs amies et collègues, de fonder une « Maisonnée ».

La présidente du jury a ensuite donné le palmarès des 5 textes retenus par le jury pour faire l’objet d’un podcast, parmi lesquels le lauréat finalement dévoilé : « Covid contre Goliath », écrit par Laura Carpentier-Goffre.

 

« Covid contre Goliath » un conte éco-féministe poignant, reflet du parcours de son autrice, Laura Carpentier-Goffre

animatrice d’éducation populaire et apprentie thérapeute. Dans le cadre de son cursus à Sciences Po, cette jeune trentenaire, qui habite désormais à Saint-Médard-en-Jalles (33), a soutenu une thèse en décembre dernier sur le thème du travail domestique et des violences sexuelles en Bolivie et au Pérou.

Ces dernières années, ses recherches l’ont amenée à passer plusieurs mois dans ces deux pays. Elle y a côtoyé des féministes, des éco-féministes, des féministes communautaires, et y a découvert l’art du conte tel que pratiqué en Amérique Latine. « Une tradition, un moment de partage qui réunit la communauté, enfants et adultes, autour d’histoires, qui témoignent du passé mais également des aspirations communes pour changer le monde. » Ces rencontres ont nourri son imaginaire, et dès 2014, elle a commencé à écrire des contes.

Covid contre Goliath Laura Carpentier-Goffre Sororistas

En parallèle de sa thèse, mue par une volonté de ne pas « seulement » être une chercheuse, d’agir dans le domaine de l’éducation populaire, elle a monté en 2015 une compagnie de théâtre, baptisée « Les Culottées du bocal ». Basée à Paris mais intervenant dans la France entière, cette association propose des spectacles et des ateliers sur les violences sexistes et sexuelles, pour adultes (notamment en entreprise) mais également pour les enfants, dans le cadre scolaire.

En 2018, Laura Carpentier-Goffre a pris part au livre « Contes qui guérissent, contes qui aguerrissent », réunissant trois récits autour du thème de la sororité. Un ouvrage collectif, écrit avec 2 autres autrices et la contribution de 3 illustratrices. Un second tome, centré sur un seul conte, est sorti en décembre dernier. L’impression de ces deux ouvrages, qui sont disponibles dans les librairies parisiennes Publico et Quilombo, a été rendue possible grâce à des campagnes de crowdfunding.

 

Sa volonté de « remettre le monde à l’endroit avec des mots » l’a poussée à participer au concours Sororistas, avec un texte poignant, porteur des valeurs écoféministes qui lui sont chères, baptisé « Covid contre Goliath ». Raconté à la manière d’un conte, le David du combat biblique devient ici une femelle pangolin courageuse, baptisée Padmiri, qui décide de ne plus avoir peur des « Sur-Deux-Pattes ». « J’espère que la crise sanitaire que nous traversons depuis un an maintenant va nous pousser à repenser notre manière à nous, les humains, de cohabiter, d’une part, entre les femmes et les hommes, mais aussi avec les autres espèces qui peuplent notre Terre. »

 

Outre la qualité de son récit, son texte a été salué par les membres du jury pour l’utilisation d’une écriture non-sexiste, tout particulièrement par Eliane Viennot, ainsi que par Noémie de Lattre, deux personnalités très engagées sur ce sujet du langage égalitaire.

 

Il était une fois… Le concours d’écriture Sororistas

Au printemps 2020, le collectif Sororistas voyait le jour, porté par la conviction que pour imaginer un monde d’après plus désirable, nous avons besoin du regard des femmes, une conviction mise à mal par le confinement durant lequel celles-ci ont été, un peu plus encore qu’à l’accoutumée, éclipsées dans les médias.

Pour leur redonner la parole, le collectif Sororistas a lancé, en juin 2020, un appel à l’analyse et à l’imaginaire de toutes les femmes de la francophonie à travers un concours d’écriture, dont le principe était simple : « Nous sommes le 31 décembre 2030. Mettez-vous dans la peau de celle que vous serez à la fin de cette décennie qui a débuté avec la pandémie COVID-19, impactant la terre entière. À travers un récit libre (journal, nouvelle, reportage, etc.), vous partagez votre imaginaire, vos convictions ou vos analyses. Vous racontez ce que vous avez vécu depuis le confinement de 2020 et ce qu’est devenu le monde. Par l'écriture vous participez à lacération d'un monde nouveau. »

L’initiative a dépassé les attentes et a mobilisé un collectif de plus de 150 femmes. Près de 600 textes ont été reçus entre le 1er juin et le 31 août 2020, écrits par des autrices dont seulement 15% sont écrivaines professionnelles, 27% n’ont jamais écrit dans un cadre professionnel ou de concours et 58% écrivent occasionnellement.

Le concours Sororistas a dépassé les frontières, avec des écrits venant non seulement de France, mais aussi d’Europe, d’Australie, du Bénin, de la Bolivie, des États-Unis, du Canada, du Cameroun, d’Haïti… Autant de données qui illustrent qu’il y a, chez les femmes, une soif et une volonté de s’exprimer et d’être entendues, et leur capacité à se saisir des opportunités qui leur sont offertes. « Alors que nous sortions du premier confinement, qui aurait pu être synonyme de repli sur soi, nous avons au contraire pu découvrir beaucoup de textes empreints de solidarité et de bienveillance » relève le collectif Sororistas.

Sororistas genese

Les coulisses de la constitution du palmarès

Les 586 contributions, anonymisées en amont, ont fait l’objet de plusieurs lectures et ont été notées par un comité de 120 lectrices, membres du collectif et ambassadrices du concours. Ce processus a abouti à la sélection de 20 textes, qui figurent dans le recueil Sororistas, dévoilé lors de la cérémonie de remise des prix le vendredi 15 janvier.

Ces 20 textes ont été soumis au jury qui a eu la responsabilité de choisir le texte lauréat du concours, un jury composé de 12 femmes aux univers et parcours variés : éditrices, artistes, entrepreneures, journalistes, scientifiques, ….

 

Composition du jury :

  • Aurore Bisicchia, cofondatrice du média Chut!, le magazine à l’écoute du numérique
  • Marie Eloy, fondatrice des réseaux Bouge ta boîte et de Femmes de Bretagne, présidente du réseau Femmes des Territoires
  • Goretty Ferreira, fondatrice et dirigeante de l'Agence pour l'Entreprenariat Féminin
  • Corinne Hirsch, dirigeante d'Aequiso, cofondatrice et vice-présidente du Laboratoire de l'Égalité, coordinatrice Femmes ici et ailleurs
  • Sophie Iborra, dirigeante d’entreprise, vice-présidente de la CPME nationale, membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes
  • Céline Nogueira, comédienne, metteuse en scène, autrice, fondatrice de la Compagnie InnocentiaInviolata
  • Sandrine Roudaut, prospective pour un autre monde, autrice et cofondatrice des éditions La Mersalée
  • Aurélie Salvaire, écrivaine et fondatrice de Shiftbalance, think tank sur l’égalité des genres
  • SylvieVauclair, astrophysicienne et professeure émérite à l'Université Toulouse 3 – Paul Sabatier
  • Eliane Viennot, professeuse émérite de littérature de la Renaissance à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, historienne spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes
  • Dona Vitonou, Airbus Leadership University Campus Leader

Présidé par : Geneviève Brisac, écrivaine, essayiste, éditrice, prix Fémina 1996

 

Confinement oblige, c’est en visioconférence que les membres du jury se sont retrouvées le 24novembre pour délibérer, sous la présidence de Geneviève Brisac. Chaque membre du jury a défendu ses choix, en soulignant les caractéristiques et mots clés des textes : « engagé », « écologie », « Covid», « utopie », « dystopie », « bienveillant », « violent », « joie », « effroi », « rejet », « inclusion », « high-tech », « retour à l’essentiel » etc.

Après deux heures d’échanges et de débats, un consensus a émergé et l’unanimité s’est construite autour de 5 textes et a permis, in fine, de déterminer le texte lauréat du concours, « Covid contre Goliath », écrit par Laura Carpentier-Goffre.

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4 commentaires

  1. Salut,
    C’est bien le monde demain mais avant il faut sortir de celui où l’on est.

    On a un temps pourri avec pluie et froid.
    Autant rester à la maison car on est mieux au chaud.

    Je vous souhaite un bon week-end

    Des réalités qui font marrer aux infos du poissonnier.

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