Nous vivons une époque troublée où tout nous paraît étrange, plus encore quand cela concerne la sexualité. Cependant, le concept même d’étrangeté est somme toute très relatif: ce que l’on considère « normal » varie énormément en fonction des standards culturels et des différentes époques de notre histoire.
Sept curiosités médiévales sexuelles
Le Moyen-âge, par exemple, était un florilège de règles morales que, de nos jours, nous pourrions aisément considérer comme complètement loufoques. LELO a répertorié pour vous les sept curiosités médiévales les plus étranges de la plus « simple » à la plus « wow ».
7. Le Missionnaire… Ou Rien!
L’Église Catholique imposait au Moyen-âge un contrôle dogmatique féroce sur tous les aspects de la vie privée et publique : le sexe n’était envisageable que dans un but purement de reproduction et prendre du plaisir constituait un péché.
L’unique posture autorisée était celle du missionnaire, la position dite “naturelle”. Tout le reste était impur et vous conduisait directement en enfer,… sans passer par la case départ.
Au XIIIème siècle, néanmoins, la morale s’est un peu relâchée et l’on retrouve un classement élaboré par le frère dominicain allemand Saint Albert le Grand, où les positions sexuelles étaient notées selon leur niveau de « dépravation », du missionnaire à la levrette.
Le sexe “par derrière” était alors considéré comme une bestialité et les pratiques orales et anales appartenaient à la catégorie de « sodomie » en vertu de la définition biblique.
6. Une femme qui aime une femme ? Malheur !
Aucun texte sacré classique – ni la Bible, ni la Torah, ni le Coran – ne mentionne le lesbianisme. Cela ne veut, bien entendu, pas dire que les lesbiennes n’existaient pas à l’époque, mais plutôt qu’au regard des législateurs masculins, l’idée que les femmes puissent prendre du plaisir sans les hommes était jugé si absurde qu'elle ne méritait même pas d’être mentionnée.
L’une des rares références anciennes au lesbianisme vient d’un traité juridique anonyme de la fin du XIIIe siècle, le « Li Livres de Jostice et de Plet », où il est stipulé que la punition pour cette pratique est la même que pour les hommes pratiquant la sodomie, à savoir : la castration pour la première offense, le démembrement si récidive et enfin le bûcher pour ceux qui auraient l’audace – et l’acharnement – de s’y reprendre à trois reprises.
5. Le Travail Du Sexe: Un Mal Nécessaire.
La prostitution était très courante au Moyen-âge et, si le clergé la condamnait publiquement, dans les faits, celle-ci était grandement tolérée. Pourquoi?
Parce que, théologiquement parlant, le plus vieux métier du monde faisait « plus de bien que de mal », empêchant les hommes de sombrer dans le péché pour assouvir leurs pulsion.
L’Église craignait qu’en éliminant la prostitution, les hommes risquaient de corrompre les femmes innocentes, voire même les religieuses ou encore auraient recours à la sodomie.
Le travail du sexe était si répandu qu'il faisait l’objet d’une pseudo-législation en marge de l'Église, selon laquelle les prostituées portaient des vêtements qui les distinguaient des femmes « honnêtes », vivaient regroupées dans des quartiers à part et n'avaient aucun statut juridique devant un tribunal – ce qui paradoxalement, les a protégé de la persécution légale.
4. L’usage De La Contraception
Il existe d’innombrables preuves historiques du fait que l’humanité a utilisé la contraception depuis la nuit des temps. Les Grecs se servaient de préservatifs en cuir, les Chinois avaient des anneaux péniens pour prévenir l'éjaculation…
On pourrait croire que la contraception était tabou au Moyen Âge, puisque l’Église la considère encore de nos jours comme blasphématoire envers Dieu.
Cependant, des études démographiques récentes démontrent que les grossesses chez les femmes dans la trentaine étaient relativement peu nombreuses à cette époque, ce qui implique forcément une utilisation généralisée de la contraception.
Il existe peu de documents attestant de cette réalité mais il est probable que les secrets de la contraception aient été transmis oralement, de femme à femme ou par l’intermédiaire des sages-femmes.
3. Les Sorcières Et Le Diable
En parlant de sages-femmes, celles-ci étaient souvent la cible des tristement célèbres chasses aux sorcières, devenues monnaie courante à cette époque.
L'église considérait suspects tous les savoirs « obscurs », comme l'accouchement et les pratiques qui relèvent aujourd’hui de la gynécologie.
Ces préoccupations féminines constituaient un tabou culturel pour une Église fondamentalement masculine, ce qui conduisit les sources liturgiques à accuser de nombreuses sages-femmes de sorcellerie ou d’être détentrices de savoirs prohibés.
La reconnaissance officielle de la sorcellerie par le Pape Innocent VIII en 1484 fut la porte ouverte à la persécution des femmes pour les raisons les plus absurdes : les ecclésiastiques accusaient sans vergogne les sages-femmes « d’inciter les pucelles à copuler avec le diable », pour ensuite « utiliser les nourrissons non baptisés à des fins de sacrifices rituels et de sorcellerie ».
2. Le Divorce
L'Europe traversait au Moyen-âge une période turbulente aux lois parfois confuses et contradictoires, principalement inspirées par la théologie, ou son interprétation.
La consommation du mariage était la condition légale des épousailles et, si l'homme n'était pas en mesure d'accomplir la tâche maritale lors de la nuit de noces, la femme pouvait demander l'annulation de l’union.
L’époux pouvait donc se retrouver devant un tribunal où il était sommé de prouver littéralement sa virilité avec une érection « vérifiable » en pleine salle d'audience… timides s’abstenir !
Les procès pour impuissance étaient relativement courants, le plus célèbre étant celui qui opposa le roi Philippe II de France à sa seconde épouse, Ingeborg. Le roi détestait cordialement son épouse et avait du se résigner contre son gré à un mariage forcé pour des raisons politiques.
On raconte qu’il avait feint l'impuissance pour se débarrasser d'elle !
1. À Chaque Péché Son Châtiment
L´Église médiévale faisait preuve d’une créativité à toute épreuve en ce qui concerne les punitions pour les délits de caractère sexuels.
On retrouve dans les textes anciens les châtiments les plus extravagants et chaque péché charnel avait le sien.
Par exemple, les hommes coupables de forniquer avec d'autres hommes ou avec des animaux devraient subir la castration, ou faire dix ans de pénitence et d’acte de contrition – pour une première infraction.
La masturbation aussi était un délit, puni par l’interdiction de manger de la viande pendant quatre jours pour les hommes et pendant trois ans pour les femmes.
Ejaculer dans la bouche de quelqu'un exigeait une vie entière de pénitence envers Dieu.