Vincent Kikwaya, artiste et poète engagé en République démocratique du Congo

Aujourd’hui Virginie Vanos nous propose une rencontre au Nord-Kivu en République démocratique du Congo avec Vincent Kikwaya, artiste et poète engagé. « Je trempe ma plume dans le quotidien pour peindre des images accessibles à tous, c'est mon combat d'artiste pour joindre le monde actuel à mes inspirations. »

Vincent Kikwaya, artiste et poète engagé en République démocratique du Congo

 

Rencontre avec Vincent Kikwaya, artiste et poète engagé en République démocratique du Congo

Virginie Vanos : Bonjour Vincent, pourrais-tu  présenter ton parcours en tant qu’homme et en tant qu’artiste à nos lecteurs ?

Vincent : Bonjour Virginie !

Chacun de nous est dépositaire d'un héritage et le porteur d'une mission. Je suis un artiste bien avant que je ne sois. Dès mon enfance j'ai eu des parents qui pouvaient se permettre d'avoir une petite bibliothèque à la maison.

Mes lectures quotidiennes nourrissaient mon jeune esprit et des livres j'empruntais des mots pour mes premières créations et la plume était pour moi une première épouse que j'ai eu à apprécier. Ma principale source d'inspiration est mon refus d'accepter comme acquis les attraits de l'univers, allergique que je suis aux cris des vulnérables, je n'hésite pas à tremper ma plume dans l'encrier pour tenter de revendiquer leur droit.

Une façon très intime pour moi d'être au prêt de ceux-là qui sont jadis blessé, dans leurs cœurs de l'amertume. Avec mon papier et stylo, je tente de tout repeindre aux couleurs de mon âme, de mes rêves, de mon vécu et du vécu avec autrui.

Je trempe ma plume dans le quotidien pour peindre des images accessibles à tous, c'est mon combat d'artiste pour joindre le monde actuel à mes inspirations.

 

VV : Tu m’as récemment évoqué ton implication  dans l’aide et la protection de l’enfance. Comment réalises-tu concrètement cet engagement ?

Vincent : Être du côté des enfants à toujours été pour moi une force de perspicacité. Personnellement, j'ai fus un enfant qui n'a pas vécu assez longtemps aux côtés de ses parents, ce moment de mélancolie a su arraché de moi la joie, le bonheur que j'avais, c'est tellement difficile pour un enfant abandonné tout petit de grandir avec un bel esprit parce qu'il a été abandonné, rarement rencontrons ceux qui ont un bon cœur.

De l'autre bord vous trouverez des enfants qui traversent des moments difficiles, ils préfèrent trouver refuge au coin de la rue, on leurs voient demandé du pain pour trouver de quoi survivre, s'ils n'en trouvent pas alors ils sont contré à faire le pillage et  ravagent le territoire, de fois je me sens faible face des situations comme celle-ci. Actuellement le monde fait face à un défit très majeur, celui d'avortement.

Est-il normale d'ôter une vie à un avorton ?

Pourtant cette pratique est devenue coutume dans nos espaces ?

On ôte la vie d'un enfant comme on ôte l'habit ! Autre chose concerne le recrutement des petits enfants mineurs dans des groupes armées, les différentes sortes de violence et des harcèlements répétitifs faites aux femmes aux jeunes filles mineurs, c'est incompréhensible !

Il n'y a plus de droit. Etant témoin proche de ses agressions qui animent en nous une opinion de tristesse, notre plume sera rebellée et se verra vite être booster et on sera dans l'urgence d'écrire des vers pour répondre aux d'édits, aux erreurs qui rongent la société de l'homme.

Je me sens comme un ami proche d'un enfant vulnérable quand je suis prêt de lui de manière physique ou spirituel entrain de lui produire une belle déclamation de poésie qui défend ses droits. Pour moi écrire c'est partagé.

Vincent Kikwaya

 

VV : L’éducation du monde féminin te tient aussi à cœur. Selon toi, quels sont les buts à atteindre dans les 10 à 20 ans à venir, tant pour l’Afrique que le monde entier ?

Vincent : Tout d'abord je tiens à vous remercier de m'avoir réservé une préoccupation qui concerne l'éducation de la femme au monde. Dans les pays en développement, quand une famille a la possibilité de scolariser un enfant, c'est l'enfant garçon qu'elle choisit. La fille dès son âge tendre, est reléguée aux tâches domestiques ou de ménages puis doit travailler pour sauver les siens.

Ainsi, si vous faites un sondage sur la scolarisation des enfants au monde vous trouverez qu'un tiers seulement sont des filles, les femmes là on en parle même pas, sur les 900 millions d'analphabètes, deux millions sont des femmes à en croire l'UNESCO donc allez-y comprendre que c'est un défit qui préoccupe le monde entier, plus particulièrement ceux qui se battent pour la cause noble.

Pour moi la femme est l'Afrique, quand on dit que l'Afrique est "le berceau de l'humanité",  en marginalisant la valeur de la femme Africaine, je me dis que ceci n'a pas de fondement, parce que c'est grâce à la progéniture de la femme que l'Africain loge l'Afrique. Il serait plus mieux de dire que l'Afrique c'est la femme, toutes deux bercent l'humanité.

Ces millions de femmes qui ne sont pas sur les traces de l'éducation n'ont pas les armes du savoir pour se défendre contre les mariages forcés, l'exploitation sexuelle, la prostitution, les crimes d'honneurs et tant d'autres horreurs…

Des femmes pourtant considérées comme les responsables de l'éducation future.

Enfin, pour l'Afrique, l'Afrique à encore un problème au niveau des charges de familles, il n'y a pas de bon salaire pour qu'un chef dune famille réussisse à satisfaire les besoins nécessaires comme la scolarisation des enfants, plus particulièrement la fille, à mon opinion si le gouvernement de chacun de pays d'Afrique valorisait les salaires des employés, nous aboutirons à des bons résultats, le niveau d'instruction des filles d'un pays symbolise systématiquement la liberté et la démocratie de ce pays.

Si le monde mettait en valeur les différentes pratiques de la femme, nous assisterons à un scandale explosion de l'égalité de vie humaine.

 

VV : Le prix Nobel de la Paix vient d’être attribué à Denis Mukwege et Nadia Murad pour leurs efforts pour mettre fin à l'utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre. Quel est ton ressenti à ce sujet ?

Vincent : Je me félicite d'abord ensuite j'adresse mes profondes félicitations à Monsieur Denis Mukwege de la République démocratique du Congo, mon pays d'origine et à sa colauréate très brave, Madame Nadia Murad pour leurs efforts inconditionnels d'avoir mit à fin l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre.

Je me félicite parce que je ne suis pas le seul dans cette lutte et que nous sommes nombreux, je suis aussi heureux parce que certains de nous sont reconnus et récompenser suite à l'objet faisant sujet de notre bataille de tous les jours.

Néanmoins l'essentiel n'est pas de baisser les bras, nous avons encore devant nous toute une population qui attend de nous nos réactions, nos savoirs ainsi que nos connaissances pour sauver des vies.

 

VV : Quels sont les héros et les héroïnes à qui tu souhaiterais rendre hommage dans cette interview ?

Vincent : Personnellement j'ai été vachement touché quand j'ai lu l'histoire de Nadia Murad, tout ce qu'elle a pu subir, c'est impitoyable !

Nadia est la première personne en qui j'adresse mes ardents hommages.

Nelson Mandela avec la ségrégation raciale et Martin Luther pour son combat  farouche contre les racistes, ce qui n'a jamais arrêté, d'ailleurs j'ai appris récemment que les noirs sont vendus en Europe comme esclave et d'autres de nos frères sont méprisés en Amérique par certaines des autorités américaines, quinconce n'ignore que nous n'avons pas choisi d'être noir et que c'est seul le cerveau qui nous façonne la vie.

 

VV : Quelles sont les choses qui te rendent le plus heureux au quotidien ?

Vincent : Parmi les choses qui me rendent plus heureux au quotidien, là je vois ces petits moments d'émotions que je partage avec des amis, et surtout ses anecdotes inoubliables avec mes collègues de la plume d'or.

Je me sens très heureux c'est quand je vois une propre de mes réalisations être consultée par une  autre personne. Il y a aussi ces moments qui rendent heureux lorsque les nouvelles sont bonnes.

Le travail et le partage, c'est-à-dire donner et recevoir, me procurent également du plaisir et contribuent à me rendre heureux chaque jour.

 

VV : Je te laisse le mot de la fin……Quelle(s) sont la ou les citation(s) qui agissent sur toi comme booster ? Pour moi, c’est « La liberté partielle n’existe pas » (Nelson Mandela) et "La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre" (Gandhi)

Vincent : Un sage avait dit que " Le fondement de la justice est la bonne foi, c'est-à-dire que le respect de notre parole, et l'inviolable infidélité à nos engagements".

Ainsi, nous avons décidé par nous même d'être porteur du flambeau de la vie, notre engagement est comme une lumière dans la nuit qui illumine les véritables ténèbres. Nous briserons le silence s'il faut que nous aidions le monde déchu à retrouver la nouvelle lueur d'espoir qu'il a longtemps perdue.

S'il faudrait que je me batte ?

Je me servirai toujours de ma plume comme arme pour défendre le bien être social. Il est temps que l'espoir prend son trône pour le rétablissement d'une nouvelle vie, ça sera un monde sans déchirure, sans violences, sans racisme, sans guerre, on aura sur nos têtes l'étincelle de la liberté.

Soyons unis, aimons nous les uns les autres, comprenons le monde selon notre dimension et changeons le par nos vertus que de le détruire par nos différents vices.

Je suis toujours inspiré par les mots de tout le monde qui a une bonne vertu et une parfaite intention pour le combat nécessaire de la vie. Mais certains d'entre nous ont pu dire d'important, comme Victor Hugo qui a dit : « L'éducation, c'est la famille qui la donne ; l'instruction, c'est l'État qui la doit »,

« Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à ceux qui font du mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » (Albert Einstein),

« C'est de notre faute si l'étincelle devenait un incendie » (Viteghe Mapson).

Vincent Kikwaya artiste poete congo rdc

 

Merci à vous Virginie Vanos pour l'interview, vous avez fait preuve d'un bon travail pour cette rédaction. Courage !

https://www.facebook.com/virginievanos
Virginie Vanos © Marc Naesen

Une rencontre signée Virginie Vanos

(Re) découvrez l’interview de Virginie Vanos qui nous parle de son dernier roman Anna Plurielle

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Bernie
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Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

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4 commentaires

  1. Courage kaka. Je viens de lire l’intégralité de votre article. Vraiment courage.

  2. je viens d’ écouter deux journalistes affirmant que boloré intervient dans les programmes de canal + et interdit certaines vérités, comme les problèmes actuels au Congo !
    Ce jeune homme a beaucoup de travail devant lui !
    Bonne journée Bernie
    Amitié

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