R.E.R. Réseau Express Redoutable

Thierry est un conducteur de train rigoureux, qui ne supporte plus les incivilités, les irrévérences aux règles, par besoin de justice il va devenir conductueur… R.E.R. Réseau Express Redoutable un excellent polar écrit par Raphaël Girard, et publié aux éditions Sydney Laurent.

couverture rer girard polar
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R.E.R. Réseau Express Redoutable : Quand le conducteur devient conductueur…

Raphaël Girard est un auteur que j’ai eu le plaisir de découvrir au travers de L’inimaginable fléau, une fiction assez extraordinaire, et lorsqu’il m’a proposé de lire son nouveau livre, qui en plus est un polar, j’ai accepté avec grand plaisir.

Une nouvelle fois, j’ai apprécié sa plume et la qualité de la documentation qui a entouré son écriture. Nous sommes plongés dans la tête de Thierry, un conducteur rigoureux, mais humain, qui ne supporte plus les incivilités.

Pour comprendre la manière dont fonctionne Thierry en tant que professionnel, il est nécessaire de vous parler des plaques de Reason. James Reason, un professeur de psychologie anglais, a développé le modèle des plaques de reason, qui en facteurs humains est une référence fondamentale pour expliquer les défaillances en chaîne amenant à un incident ou un accident. Chaque acteur de la chaîne de sécurité est modélisé par une plaque et un trou dans cette plaque symbolise une faille dans la sécurité est une plaque et a ses défaillances.

Cette approche de la sécurité est très développée dans le monde l’aviation civile, et plus généralement des transports. Il faut trouver les parades pour limiter les défaillances.

Si je vous parle des plaques de reason, c’est tout simplement parce que Thierry adopte ce modèle pour son travail, mais aussi lorsqu’il endosse son costume de justicier tueur. Il se repasse en boucle tous les éléments dans sa tête, et cherche la faille : ses crimes ne doivent pas laisser de place à l’erreur, ou détail qui ferait tout basculer.

Même lorsqu’il va être interrogé pour divers faits, tout fonctionne parfaitement, même si les policiers sont surpris de l’interroger pour des sujets qui n’ont aucun lien entre eux.

Tout cela pourrait se répéter, mais un grain de sable va survenir, et nous offrir une conclusion aussi inattendue qu’extraordinaire…

L’ensemble est un excellent polar, qui en plus nous permet d’en connaître un peu plus sur le monde mystérieux du RER.

La couverture est de Sébastien Dupont

Résumé

Thierry, conducteur de train rigoureux, est un homme torturé par ses émotions. Il supporte de moins en moins les incivilités, les irrévérences aux règles.

Il ressent subitement un besoin de justice face à l’irrespect de personnes qui le pousseront à bout, chacune à sa manière.

Il atteint un point de non-retour quand il cède une première fois à la pulsion meurtrière.

Première fois qui l’aiguillera sur les rails de crimes impulsifs ou calculés, tentant de ne pas perdre le contrôle…

 

Extrait

Le train reprend sa course. La zone limitée à 60 km/h est dépassée ; montée en vitesse jusqu’à 90 km/h au niveau de la gare Stade de France, puis à fond pour atteindre les 120 km/h vers la gare de La Courneuve-Aubervilliers.

Le quai est bondé, il est 17 h 45, pleine heure de pointe. Il donne un petit coup de sifflet car il estime que des gens sont trop près de la bordure du quai, ils reculent.

Tous les conducteurs se méfient de cela. À 120 km/h, au bord du quai, un voyageur peut se faire happer par l’effet de souffle du train.

— Ah bravo, connard ! se met à crier le conducteur lorsqu’il aperçoit au bout de ce quai où il n’y a pas grand monde, un voyageur en train d’uriner contre le grillage.

« Attends, tu vas voir ! ». Il s’acharne sur le puissant sifflet dans le but de défoncer les oreilles de l’irrespectueux.

Satisfaction.

Il récolte un nouveau doigt d’honneur au passage. Il poursuit, concentré sur la conduite.

« Ne pas oublier d’ouvrir le disjoncteur pour le Coupez-Courant [1] avant Le Bourget.

Perte de 5 km/h. Allez, refermer le disjoncteur ; vite remonter à 120.

Attention, y a du monde sur le quai du Bourget. Petit coup de sifflet ? Non, c’est bon, ils s’écartent.

Vitesse ? Zut, 121 km/h, vite un mini-coup de frein. Le signal de bout de quai ? OK, il présente voie libre. Vitesse ? OK, 120 ».

Ces toutes dernières actions se déroulent en quelques secondes.

— Oh !

Cette interjection qui tire Thierry de ses pensées de conducteur intervient lorsqu’il aperçoit au dernier moment un voyageur tout proche du bord du quai à l’extrémité de la gare du Bourget.

Le voyageur en question est de dos et en train de téléphoner. Portable vissé à l’oreille gauche, index droit planté dans son autre oreille pour mieux écouter. Il est dans sa conversation. Juste avant l’arrivée du vorace qu’il ne peut voir, il tend nerveusement son bras droit vers les voies comme pour indiquer une direction à son interlocuteur.

[1]– Un « Coupez-Courant » est une section de ligne électrique pour laquelle il faut ouvrir les disjoncteurs de la machine électrique. Il y a un changement de phase dans le courant de la caténaire alimentée en 25000 Volts. Si les disjoncteurs sont fermés, il y a un potentiel risque de shuntage électrique entre ces phases.

 

Raphaël Girard

Raphaël Girard, lui-même conducteur de trains, emmène le lecteur dans l’univers qu’il connaît le mieux. Rien n’a été écrit ou filmé sur ce sujet depuis « La bête humaine ».

Les dessous d’un métier plein de préjugés sont explorés tout au long de ce récit qui se focalise sur la vie trépignante de ce « conducteur ». Ce second roman est très abouti, notamment sur les sentiments, les ressentis et la précision des actions.

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Bernie
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10 commentaires

  1. Bonsoir
    merci pour ce joli partage .J aime bien découvrir de nouveaux livres et j ‘aie beaucoup les polars.
    Je vous souhaite un bon weekend!

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