Depuis début 2018, vous avez rendez-vous tous les jeudis matins avec notre chroniqueuse Virginie Vanos. Depuis septembre, ses chroniques hebdomadaires sont désormais des portraits de femmes et d’hommes, Virginie vous explique tout dans ce manifeste.

Portraits de femmes et d’hommes
Un parcours atypique, une pensée novatrice, une œuvre qui sortait de la norme.
Quand Bernie m’a demandé de reprendre mes chroniques hebdomadaires après le mois d’août 2018, j’ai pris conscience que mes articles sociologiques ne me suffisaient plus. Exposer mes opinions, ouvrir des débats sur des sujets qui me tiennent à cœur, raconter mes expériences en tant que globe-trotteuse, c’était bien, parfois même exaltant, mais je ressentais comme un manque à combler.
J’avais tendance à trouver mes articles beaucoup trop personnels, voire assez égocentrés. Tourner autour de mon propre nombril et me nourrir exclusivement de mon vécu me semblait à ce moment totalement obsolète. J’avais envie, non que dis-je, besoin d’aller à la rencontre d’autres personnes, d’autres univers, d’autres horizons.
C’est donc tout naturellement que j’ai songé aux portraits de femmes, rédigés sous forme d’interviews. Je n’ai jamais fait de mystère au sujet de mon féminisme et de mon pacifisme, c’était donc la logique-même que de me tourner vers toutes ces femmes qui avaient un parcours atypique, une pensée novatrice, une œuvre qui sortait de la norme.
Cependant, dès le troisième ou quatrième entretien, j’ai été frappée par l’humanisme profond qui ressortait sans cesse au cours de ces entrevues. Il ne s’agissait plus alors de donner la parole seulement aux femmes, mais de proposer ma plume à toutes celles et tous ceux qui avaient envie de s’exprimer.
Pourquoi tous ceux ?
Tout d’abord, j’ai rapidement compris, grâce à mes interviewées, que privilégier les femmes au détriment des hommes était un acte inconsciemment ségrégationniste… alors que je lutte activement contre toute forme de suprématisme, d’inégalitarisme et de discrimination !
Ensuite, depuis que je suis môme, j’ai toujours été entourée d’hommes qui ne se posaient ni en féministes, ni en virilistes, ni en humanistes… Mais simplement en humains respectueux de toute vie autre que la leur.
Enfin, c’est une amie, ardente militante féministe, qui me conforta définitivement dans cette réflexion en me disant : « Tu sais, il suffit d’avoir deux neurones en bon état pour comprendre que l’égalité entre tous les êtres coule de source ! ».
Alors que je pensais tout d’abord axer mon travail de chroniqueuse uniquement sur les interviews de femmes, j’ai rectifié mon angle d’approche et ai décidé d’aborder les hommes que j’estime afin de connaître leurs idées sur les sujets de société qui m’interpellent.
Ces hommes (et ils sont légion !) connaissent la différence entre la drague et le harcèlement, savent entendre un « non » sans en venir aux insultes ou aux menaces de représailles, ne se considèrent supérieurs à nul autre de par leur sexe, leur nationalité, ou leur appartenance ethnique ou religieuse. Ils sont homo sapiens avant de s’accoler une étiquette restrictive.
Et comme tout un chacun, ils vivent, ressentent et aiment, ont des coups de cœur comme des coups de sang. C’est pour cela que je souhaite ardemment les mêler à ce projet de longue haleine qui me passionne tellement.
Je me souviens, il y a environ une quinzaine d’années, je suis sortie avec un gars qui au bout d’une demi-douzaine de rencards, m’a clairement annoncé « Tu sais, je ne te frapperai jamais… sauf si tu le mérites ! ».
Je l’ai froidement (et ironiquement) remercié de m’avoir éclairée sur sa conception des rapports amoureux, lui ai tourné le dos en claquant la porte et ne l’ai plus jamais revu.
Quelques jours plus tard, je racontais cette histoire à un ami qui me répondit qu’« on ne frappait jamais une femme, même avec une rose. »
L’attitude de cet ami est bien gentille et fort galante mais je trouve que sa phrase contient trop d’archétypes manichéens. Donc, homme gorille qui cogne, femme fragile à ménager avec des métaphores florales ?
Je ne puis être d’accord. Pour moi, on ne cogne pas son prochain, qu’il soit homme, femme, transgenre, blanc, noir, papou, gay ou hétéro, c’est tout !
J’exclus évidemment les cas de légitime défense qui doivent être directement proportionnels à l’attaque subie. Face à un frotteur dans le métro, on lui écrase le pied avec sa botte en clamant à haute voix « Eh, mon pote, tu arrêtes tout de suite, mon cul, c’est pas un essuie-main ! ».
Mais on ne sort pas le bazooka. On balance son gros porc de voisin de palier qui a tenté pour la troisième fois de la semaine de vous tripoter dans l’ascenseur, mais pas le gars un peu couillon qui vous a demandé maladroitement d’aller prendre un verre avec lui.
On porte plainte et on fait un procès où on réclame la peine maximale pour un violeur, mais on ne se venge pas d’avoir été larguée en lançant une fausse accusation.
Je souhaite ardemment que cette année de chroniques et d’interviews soit une année de débats, de prises de position n’excluant jamais le dialogue et de mains tendues vers l’Autre, tel(lle) qu’il ou elle soit.
Au vif plaisir d’échanger avec vous tous.
Une excellente initiative dont on ne peut que la féliciter, ainsi que toi de l’y avoir un peu poussée.
Bon jeudi avec un peu de douceur revenue mais le ciel reste gris …
Encore attrapé un bon rhum !
Marre de ces changements, alors qu’on avait rallumé la chaudière.
Bisoux, pas contagieux, cher bernie
merci, pousser n’est pas le mot, c’est plus l’aboutissement d’un échange qui a commencé il y a quelques années.
La vie devrait être bine plus agréable avec des gens qui s’ entendent, mais ce n’ est visiblement pas le cas
Bonne journée Bernie
Trublion, ce serait à la fois plus adéquat et plus sympathique de s’adresser directement à moi quand il s’agit de commenter les articles dont je suis l’auteure.