After my death est le premier long métrage de Kim Ui-seok. Ce premier film sud-coréen a remporté lors du Busan International Film Festival 2017 le prix du Meilleur Film de la compétition et le Prix d’interprétation féminine pour Jeon Yeo-bin dans la section "New Currents". Ces prix ont été remis à l’unanimité par un jury présidé par Oliver Stone. Au cinéma le 21 novembre
After my death
Le suicide, fléau de la jeunesse coréenne
J’ai eu le plaisir de pouvoir visionner en avant première After My Death, un film réalisé par Kim Ui-Seok, avec notamment Young-hwa Seo, Go Won-Hee.
Au travers du film, Kim Ui-seok porte un regard assez glaçant sur ce fléau qui plane sur la jeunesse coréenne : le suicide.
Ce long métrage lève en effet le voile sur un monde cruel et méconnu : celui du profond désespoir de la jeunesse sud-coréenne prise au piège d’une société hiérarchisée et ultra compétitive, une société qui broie les individus et leurs rêves, ne laissant qu’une seule porte de sortie, le suicide, jasal.
Un acte devenu aujourd’hui si terriblement banal qu’il fait partie du quotidien, ne surprend plus.
Une « éventualité de vie » comme une autre.
La Corée du Sud affiche en effet un taux de suicide parmi les plus élevés au monde – 25,6 suicides pour 100 000 habitants selon l’Organisation mondiale de la santé, contre une moyenne mondiale
de 12,1 pour 100 000.
Soit près de 36 personnes chaque jour.
Les premières touchées : les personnes âgées, suivies de près par les adolescents, les jeunes, et même les tout jeunes dès l’école primaire.
Un phénomène inquiétant que le gouvernement tente en vain d’enrayer avec notamment une surveillance accrue des lieux de suicide.
Ainsi à Séoul, Mapo Daegyo l’un des 31 ponts qui enjambent la rivière Han, détient un sordide record : c’est de ses balustrades qu’ont sauté dans les eaux le plus grand nombre d’habitants de la capitale.
Désormais, dans le cadre de la prévention au suicide, des capteurs s’allument au fur et à mesure que l’on s’aventure sur ce pont de la mort – rebaptisé « pont de la vie » – et des messages d’espoir s’illuminent sur ses parapets rappelant simplement que « le ciel est bleu » ou que « le vent est doux ».
Des bruits familiers, des odeurs sont aussi régulièrement diffusés au rythme des pas évoquant l’enfance et le bonheur et sensés dissuader les âmes désespérées de mettre fin à leur vie.
Cette Corée dont seule la mort peut délivrer a un nom : Hell Joseon, un mot valise formé de l’anglais « hell » pour enfer et du coréen
Kim Ui-seok a notamment déclaré en parlant de l’idée de départ du film «Un jour, j’ai perdu un de mes meilleurs amis. Ses affaires avaient été retrouvées sur le pont de la rivière Han. Il a fallu environ un mois pour retrouver son corps. J’ai essayé de traduire ce que j’ai ressenti à ce moment-là… »
Le récit se déroule principalement entre les murs d’un lycée pour filles dont le corps enseignant et la direction sont composés exclusivement d’hommes…
Le film sera distribué par Capricci Films / Les Bookmakers.
Synopsis
La disparition soudaine d’une élève d’un lycée pour filles précipite la communauté scolaire dans le chaos. La piste du suicide est privilégiée.
Famille, enseignants et élèves cherchent à fuir toute responsabilité. Younghee, une camarade d’école est suspectée par tout le monde, à commencer par la mère de la victime.
Bouc-émissaire idéal, Young-hee va chercher à échapper à n’importe quel prix à la spirale de persécutions qui l’accablent.
Mais quel secret, quel pacte peut-elle bien cacher ?
KIM UI-SEOK
Scénariste et réalisateur
Né en 1983, KIM Ui-seok est diplômé de l’Université Sungkyunkwan en sciences du sport, et de la Korean Academy of Film Arts en réalisation.
After my death est son premier long métrage. Celui-ci a remporté le prix du Meilleur Film et le Prix d’interprétation pour Jeon Yeo-bin dans la section « New Currents » au Busan International Film Festival 2017.
Ces prix ont été remis à l’unanimité par un jury présidé par Oliver Stone et composé notamment de Lav Diaz et d’Agnès Godard.
AFTER MY DEATH, un film de Kim Ui-seok, bande-annonce – au cinéma le 21 novembre
Est-ce un remake du film de Sophia coppola ? jaJ’ beaucoup l’ambiance des films coréens, il a quelques temps j’ai rédigé une chronique sur le film Burning. Si ce film passe chez moi, j’irais le voir en VO naturellement.
je ne crois pas que ce soit un remake.