Jacques Lucchesi est un écrivain, éditeur, journaliste et critique d'art français né à Marseille le 23 septembre 1958. Avec « Le désir d’être un autre »il nous offre un bel essai de psychologie sociale : « Qui est ce je qui est censé me définir ? ».
Le désir d’être un autre
Le bel essai de psychologie sociale de Jacques Lucchesi, Le désir d’être un autre, donne un panorama assez complet des mille et une questions qui hantent depuis toujours tout homme mis au monde : Qui suis-je ?
Qui est ce je qui est censé me définir ?
Celui que l’on dit être moi incarne-t-il mon moi intime ?
Questionnement qui naît en nous dès qu’on prend conscience de soi. Très vite, sachant qu’on ne peut être sans le regard des autres, le désir d’être un autre s’impose à nous, répondant en partie à cette question existentielle.
Du difficile apprentissage à devenir un homme en s’alignant sur l’exemple de nos maîtres aux jeux de rôle adolescents, du transsexualisme au jeu du comédien et aux jeux vidéo, en passant par le mythe du super héros, véhiculé par nombre films, de la littérature, vivier de personnages auxquels s’identifier, à la chanson, de l’imposture à l’escroquerie, du transfuge au trans-classe, sans oublier l’hélas très actuel « devenir autre dans l’espace » des migrants, des convertis et autres apostats, Jacques Lucchesi décline d’une plume sûre et très documentée les différents états nous invitant à devenir un autre.
L’exposé est limpide, serein, construit, argumenté et instructif. Il fait appel à de sérieuses références, ce qui illustre le propos pas forcément facile…
Au passage, et comme en filigrane, on note dans les pas de l’auteur que rien n’est plus complexe que définir un moi qui se transforme au fil du temps, fait d’influences diverses, apports qui l’enrichit au point de le changer, donnant le sentiment de n’être plus celui qu’on croyait être…
Car le moi est mouvant, ondoyant, faisant qu’une sorte d’étrangeté s’attache à lui. Qui n’a pas vacillé en mesurant son propre moi ?
Mais Jacques Lucchesi est là pour nous guider. Le « qui suis-je » de Montaigne fait suite au « Connais-toi toi-même » de Socrate, en passant par le « je est un autre » de Rimbaud et le « Deviens ce que tu es » de Nietzsche…
Est-ce à dire que « l’enfer, c’est les autres » ?
Ne serait-ce pas plutôt de savoir qui l’on est ?
Mais peut-être préfère-t-on être un autre à défaut d’être soi ?…
Autant de bonnes questions que soulève Le désir d’être un autre. Merci à son auteur Jacques Lucchesi d’avoir signé un tel essai à la fois dense et structuré, ouvrant sur d’autres questionnements complexes et actuels liés à notre identité.
Une chronique signée Yves Carchon écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer" et de "Vieux démons"
Ah… une maison d’édition que je connais bien ;D ! Je vais aller jeter un coup d’œil à la 4ème de couverture !
Sinon, « l’enfer, c’est les autres » = J’ai besoin de l’Autre pour me construire psychiquement, mais cette construction est forcément aliénante… en cela réside ce fameux « enfer »… en ce sens que je ne peux pas me passer de l’Autre, sinon je n’existe pas, je ne me construis pas…
Et tu te construis
Merci beaucoup, cher Yves, pour cet article qui cerne la plupart des aspects de mon livre. Et ajoute la part de vos propres questionnements.
Pas facile, Jacques, de rendre compte en quelques lignes d’un essai aussi dense et complet. J’ai pu mesurer le travail de fond qu’il a nécessité. Encore une fois, grand bravo à vous !
Merci pour ce bel article, Bernie.
Tu me donnes envie de lire ce livre.
Passe une douce journée.
L’article est signé Yves Carchon, merci pour lui. Bonne lecture
on trouve souvent que c’ est mieux ailleurs, et on s’ imagine facilement dans la peau d’ un autre, mais la réalité est qu’ il faut s’ assumer
Bonne journée Bernie
Est-ce aussi simple ?