Pavillon français – 16e exposition internationale d’architecture de Venise

Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Françoise Nyssen, ministre de la Culture, saluent l’inauguration, ce vendredi 25 mai 2018, du Pavillon français de la 16e Exposition internationale d’architecture – La Biennale di Venezia.

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Le Pavillon français Lieux infinis

La proposition Lieux infinis, de l’équipe Encore Heureux formée des architectes Nicola Delon, Julien Choppin et Sébastien Eymard, met en valeur des lieux produits de manière originale et inventive générant des processus architecturaux de qualité.

Prêtant attention à l’ensemble du territoire, le projet valorise des initiatives de la société civile et des collectivités qui incarnent une certaine liberté d’expérimentation dans l’esprit du « Permis de faire » et les possibilités offertes par l’architecture. Par les valeurs de liberté programmatique et de générosité qu’elle active, elle répond pleinement au thème Freespace, choisi par les deux commissaires générales de la 16e édition de la Biennale internationale d’architecture de Venise, les architectes irlandaises Yvonne Farrell et Shelley McNamara.

L’inauguration du Pavillon français s’est déroulée en présence de Laurence Tison-Vuillaume, directrice du cabinet de la ministre de la Culture, et Pierre Buhler, Président de l’Institut français, l’opérateur du Pavillon français.

Construire des bâtiments ou des lieux ?

Note d’intention des commissaires

Le propos

« Les lieux infinis sont des lieux pionniers qui explorent et expérimentent des processus collectifs pour habiter le monde et construire des communs.

Des lieux ouverts, possibles, non-finis, qui instaurent des espaces de liberté où se cherchent des alternatives.

Des lieux difficiles à définir car leur caractère principal est l’ouverture sur l’imprévu pour construire sans fin le possible à venir.

Confrontés aux défis immenses de notre époque où les transitions écologiques peinent face à la domination de l’économie marchande, aux replis identitaires et à l’autoritarisme, il est urgent d’espérer.

De s’inspirer d’expériences parfois éphémères, mais concrètes et solidaires.

Nous présentons ici un choix subjectif de dix lieux issus de rencontres. Ce ne sont pas des modèles mais des signaux faibles qui ouvrent des perspectives protéiformes et subversives. Ils existent par leur volonté d’expérimenter, presque toujours à partir d’un bâtiment hors d’usage, d’un site délaissé.

L’architecture s’y exprime dans la rencontre entre des qualités spatiales préexistantes et un processus organique de transformation qui n’a de sens que s’il répond aux besoins de tous et aux désirs de ceux qui s’y engagent avec courage et détermination.

Dans cet accompagnement spatial et temporel, l’architecte généraliste se révèle un guide nécessaire, aux frontières de la mission qui lui est traditionnellement attribuée: il ne se limite pas à construire des bâtiments mais cherche également à faire des lieux.

Des infinis de possibles, ici et maintenant. »

Les 10 lieux présentés

« Le choix de ces dix lieux est issu de rencontres fortes que nous avons faites dans nos vies d’architectes. Ayant parfois contribué à leur existence passée ou future, nous sommes sensibles à ce qu’ils sont et touchés par ceux qui les font vivre.

Ils sont de nature et de fonctionnement très divers, étendus sur plusieurs hectares ou circonscrits dans quelques centaines de mètres carrés.

Certains existent depuis des décennies, tandis que d’autres sont en devenir.

Chacune de ces histoires démarre par une rencontre entre des individus et un lieu dans lequel est reconnu un potentiel.

Quand l’activité a disparu et qu’il ne reste plus que l’édifice vide, celui-ci est alors disponible, au moins pour l’imaginaire. Un poids, parfois, pour certains élus ou propriétaires qui entretiennent malgré eux l’abandon pour n’avoir pas obtenu les moyens des ambitions que ces espaces soulèvent.

Mais une chance aussi, pour certains artistes ou visionnaires, qui, s’accommodant de la précarité, osent démarrer des aventures.

Les démarches sont incrémentales et diverses : le squat peut parfois réveiller, l’auto-construction faciliter ou la permanence architecturale préfigurer. Tous cultivent et croient au mélange des genres, des activités et des publics. »

Commissaires : Encore Heureux Nicola Delon, Julien Choppin et Sebastien Eymard

L’exposition

Un cabinet de curiosité

Chacun des dix lieux est présenté par le prisme d’éléments choisis et soigneusement accrochés, comme aurait pu le faire un collectionneur d’espaces.

En présentant des objets prélevés dans les lieux mêmes et des maquettes augmentées, nous cherchons à capter et à transmettre une partie de l’âme de ces lieux. Par une accumulation de fragments, il s’agit d’afficher l’étendue de nos attachements.

À l’instar de Proust, nous partageons des madeleines. Nous voulons montrer de quoi est fait un espace où l’on peut d’une certaine façon se sentir libre.

Exposer le sensible de ce qui fait lieu.

Des paroles

La valeur des lieux infinis tient à ce qui se construit pas à pas, à partir du déjà-là, en réunissant les voix d’une communauté d’acteurs souvent complexe.

Dans l’action ou le recul réflexif, elles sont ici données à lire.

Ce sont les paroles de celles et ceux qui portent les projets, les initient, les construisent, les étudient, les gèrent et les habitent. Les activités y étant diverses et les chronotopies denses, les intérêts sont multiples et coexistent, ce qui oblige à des gouvernances partagées.

Souvent ces lieux font apparaître et vivre une communauté que la ville a tendance à absorber dans l’anonymat quotidien. Ils sont d’une utilité qui ne se démontre que dans l’expérience vécue, invitant à entretenir et réhabiliter l’architecture invisible des relations sociales.

Construire certes, mais pour bâtir de nouvelles sociabilités.

Les trente-deux paroles individuelles ou collectives réunies sur ces murs sont extraites de textes et d’entretiens issus du catalogue de l’exposition. Elles sont illustrées de portraits réalisés par le dessinateur Jochen Gerner.

Un atlas

Les visiteurs du Pavillon sont invités à contribuer à un inventaire des lieux infinis répartis dans le monde. Pour leur permettre de renseigner des fiches mises à leur disposition, nous avons identifié certains traits de caractères récurrents, signes d’une énergie globale parmi les diversités locales.

Un lieu infini serait ainsi :

• un lieu qui réveille un délaissé

• un lieu inspirant mais non reproductible

• un lieu d’accueil, de refuge, de solidarité

• un lieu de travail, de vie, de fête

• un lieu qui explore des gouvernances collectives

• un lieu qui cultive l’inattendu

• un lieu sans obligation de consommer

• un lieu avec de la hauteur sous plafond

• un lieu fragile et puissant à la fois

Cet atlas collaboratif est le signe de tendances et de démarches qui dépassent les frontières.

Un atelier

Cet espace de travail et de programmation est investi par les acteurs des dix lieux invités qui y interviennent régulièrement, à tour de rôle ou collectivement, durant les six mois de l’exposition.

Le Pavillon est alors activé et se transforme en espace d’expérimentation, de travail et de conception collective.

Le contenu de l’exposition a fait l’objet de commandes et collaborations spécifiques afin de présenter :

• des dessins de Jochen Gerner

• des maquettes réalisées par Make it

• des films réalisés par Ronan Letourneur

• des photographies d’Alexa Brunet et Cyrille Weiner

• des cartes de l’Atelier Parisien d’Urbanisme

Pavillon français - Biennale de Venise (c) S. Scher
Pavillon français – Biennale de Venise (c) S. Scher
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Bernie
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4 commentaires

  1. Pour moi, tout dépend de l’ environnement, de la place qu’ on a et surtout des moyens financiers, en ce qui concerne l’ acquisition.
    Il n ’empêche que ce pavillon français vaut le détour
    Bon dimanche Bernie

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