Je n’ai rien d’Élisabeth Mayne !

« Maldonnes », mon onzième livre, est paru le 5 janvier 2018 aux éditions Edilivre Aparis. Et c’est très exactement 25 jours plus tard que j’ai pu toucher le papier de cet ouvrage qui m’a pompé encore plus de temps et d’énergie qu’à l’accoutumée. En dehors de mes relecteurs habituels, je crois qu’à ce jour, il n’y a qu’une poignée de lecteurs et de chroniqueurs qui aient déjà reçu leur propre exemplaire. Et quelque part… Tant mieux. Ma plus grande crainte est que l’on prenne Elisabeth Mayne, mon premier personnage féminin, pour moi.

momie return virginie vanos
© Frédéric Colson (1955-2016)

Je n’ai rien d’Élisabeth Mayne !

Élisabeth Mayne, cette épouvantable tête de linotte

Certes, il est vrai que j’ai insufflé un maximum de moi-même dans chacun de mes livres. J’ai raconté 20 mois de ma vie dans « Battue !, poussé un cri de colère extrêmement personnel dans « Les Sous-teckels », romancé mon côté lumineux comme ma face sombrement hamlétienne dans « Le Spectateur », évoqué par bribes et par éclats ma quête personnel d’éternelle voyageuse dans « L’Exilée ».

Sans même parler des cinq nouvelles constituant le recueil de « Chicha » où j’ai intégré tour à tour mon pire cauchemar, le rêve de mes projets avortés, ma conception d’une vieillesse heureuse ainsi que….

Mon voisin du dessous, mon plombier, le fils d’une amie et un ancien camarade de mes classes de théâtre ! (Diamantino, si tu me lis, je te jure que même si je t’ai un peu maté, je n’ai jamais eu la moindre pensée scabreuse ou déshonorante  pendant que tu réparais les dégâts de ma salle de bain !).

Sachant que beaucoup d’auteurs, moi la première, se nourrissent de leur vécu, je pense qu’il n’est pas déraisonnable de penser qu’Élisabeth Mayne, cette épouvantable tête de linotte, fût une partie de mon être, actuel ou passé.

 

Romance avortée dans l’œuf

Cette histoire de romance avortée dans l’œuf, je l’ai écrite en prenant les points de vue des deux protagonistes principaux. Chacun d’entre eux ont leur vérité… qui n’est pas universelle et qui ne correspond en rien à celle de l’autre. Nourris de vécus et de caractères totalement différents, ce sont deux êtres qui auraient pu s’aimer, mais qui se sont loupés par bêtise et par lâcheté.

Un ami chroniqueur m’a très prudemment demandé si tel ou tel point de la vie d’Elisabeth était directement inspiré de la mienne. Cette question fut un véritable électrochoc pour moi. Car en vérité, la seule chose qui soit totalement autographique est la description du living de mon personnage. Oui, tentures incluses.

Il y a de même quelques dialogues auxquels j’ai réellement assistés, mais en simple spectatrice. J’ai reproduit, parfois sans trop romancer, des courriers abjects que je garde dans mon dossier « Incroyable mais vrai ».

Cependant, Elisabeth est une espèce de petit papillon fragile, alors que je suis plutôt du style à chanter « Un jour mon prince viendra » en treillis militaire, clope au bec et une kalachnikov dans chaque main. Elisabeth signe tout et n’importe quoi comme contrats, elle est si vulnérable et tellement influençable qu’elle serait capable de signer son propre arrêt de mort juste pour éviter les conflits.

De mon côté, j’ai signé deux fois dans ma vie des contrats tordus. Je m’en suis tellement mordu les doigts à la relecture que j’ai à chaque reprise remué ciel et terre pour les dénoncer au plus vite. Elisabeth se complait dans son rôle de victime tandis que je me plais dans celui de l’électron libre. Enfin, tout arrive à Elisabeth par accident tandis que je passe ma vie (et me grille quelques neurones au passage) à penser en termes de causes et de conséquences.

virginie vanos sexy © colson
© Frédéric Colson (1955-2016)

 

Elisabeth une grande rouquine à la peau pâle

Je pensais que décrire l’apparence d’Elisabeth aurait suffi : c’est une grande rouquine à la peau pâle, l’air un peu souffreteux, à la voix tantôt murmurante tantôt bien trop haut perché. Elle cherche à être simple alors que c’est une nana assez sophistiquée… Tandis que j’ai l’impression de ressembler à un sapin de Noël de mauvais goût si je mets des boucles d’oreilles et un peu de mascara.

N’allez pas pour autant penser que je n’aime pas ce personnage. Disons juste qu’elle me fait un peu peur car j’aurais pu avoir sa vie mélancolique si je n’avais pas eu le courage de m’assumer en tant qu’être fantaisiste, fantasque et sans doute quelque peu trop téméraire…

virginie vanos maldonnes

 

 

Spread the love
Bernie
Bernie

Moi, c'est Bernie. Incubateur d'actualités pour vous informer autrement.

Articles: 11659

4 commentaires

  1. Si j’ai bien compris, le genre de livre un peu décalé que j’adore !

    Sinon, c’est sûr : on y met de soi, mais on n’est pas son personnage, et heureusement !!! On est l’auteur, quoi… c’est pas pareil !

  2. Une auteure qui sait très bien se décrire.
    Normal, c’est son métier …
    Bon jeudi, premier jour du mois !
    Qui commence dans une blancheur inhabituelle …
    Bisoux, bernie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *