“Je suis idiot, j’aurais dû m’en douter. Bien sûr qu’elle aurait froid. Frileuse comme elle est, elle restera en pullover et en pantalon d’hiver pour Noël.” Christmas Time with my dearest Virginie, un texte signé H.V. amoureux transi de Virginie.
Christmas Time with my dearest Virginie
Billet d’H.V., un amoureux transi
Je suis idiot, j’aurais dû m’en douter. Bien sûr qu’elle aurait froid. Frileuse comme elle est, elle restera en pullover et en pantalon d’hiver pour Noël. J’avais cru un peu naïvement qu’elle ferait un petit effort…
Elle finit par se laisser attendrir, non sans maugréer et applique une légère couche de mascara sur ses cils. Je sais que je n’obtiendrais pas plus.
Si ça n’avait tenu qu’à elle, si je n’avais pas débarqué sans crier gare, elle aurait sans doute passé les fêtes en survêtement, seule avec ses livres et peut-être ces chants celtiques qui la font bien planer, comme elle dit toujours.
Elle ne semble pas surprise que je sois là. Malgré son exquise politesse, je la sens distante. Elle ne m’a déjà pas flanqué à la porte deux secondes après mon arrivée, c’est déjà cela…
Mais on ne peut franchement pas dire qu’elle fasse preuve d’un enthousiasme flagrant.
C’est sans doute ça qui me rend dingue : sa perpétuelle nonchalance. Mis à part quand elle se met en colère ou qu’elle bosse sur un projet qui lui tient fortement à cœur, elle a toujours l’air de vivre dans une sorte de bulle plongée dans une semi-pénombre.
Elle a l’art de paraître seule au monde au milieu d’une foule et de se montrer démultipliée en tout petit comité.
Noël l’embarrasse.
Elle n’en a pas l’esprit et ne se cache pas de boycotter ouvertement toutes les traditions. Elle m’a déjà vaguement expliqué pourquoi. Ses raisons étaient trop vagues, j’avoue que je n’ai pas tout saisi, ou bien que j’ai oublié.
Mais j’aime être là, près d’elle. Je lui demande si je peux prendre quelques photos d’elle avec mon smartphone.
Elle me dit oui, mais ne reproduis pas la réalité, colle-moi une chiée de filtres, si je veux de l’illustratif, je vais au photomaton.
Je sais qu’elle aime les noirs et blancs, le vert, le bleu et les images qui font plus penser à des tableaux qu’à des photos. En une demi-heure, j’ai quarante fois en boite.
Elle en élimine d’office les deux tiers et on les retravaille ensemble.
Elle boude un peu car elle a oublié de retirer ses lunettes. Je l’entends déjà. « Bordel, on ne photographie pas un boiteux avec sa canne ! », mais elle dit qu’au moins, ça cache ses cernes.
Elle ne se voit jamais belle.
Elle se considère tout juste comme photogénique. Et elle a cette faculté incroyable de penser à ses images à la troisième personne. Elle s’en détache complètement, et juge ses propres portraits comme si un scientifique naturaliste analyserait une espèce inconnue de batracien. On finit par tirer une demi-douzaine d’images qui récoltent son approbation muette. Oui, tu peux les poster, mais pas tout de suite, me dit-elle. Attends que les fêtes soient passées.
Attendre, attendre, attendre
Avec elle, c’est toujours le maître-mot : attendre, attendre, attendre. Ce n’est pas qu’elle soit froide ou insensible, mais elle pense qu’elle n’existe que par ses images et ses écrits. Elle dit que sa vie personnelle est nulle et non-avenue. Cette phrase stéréotypée, je l’ai déjà entendue.
Plusieurs fois, toujours le soir. Ca me dérange.
Mais je sais qu’elle n’en démordra pas. Et si je persiste, elle ne manquera pas de se lancer dans un long plaidoyer. Elle ne veut pas me convaincre. Elle veut juste qu’on ne la convainc pas du contraire.
Fausse exhibitionniste
On finit par aborder d’autres sujets que les photos et les bouquins. Mais cet échange, tout comme tant d’autres choses qui n’appartiennent qu’à nous, je ne les dévoilerai pas. Cette fausse exhibitionniste garde farouchement sa vie privée totalement secrète.
Elle ne veut même pas que je signe ce billet de mon propre nom. Elle dit qu’on pourrait faire des liens inopportuns et qu’elle ne veut pas exposer ou laisser sous-entendre ou prêter à confusion ou que sais-je.
Quelques heures avec Virginie Vanos
Je demande toutefois si je peux mentionner son nom. Après avoir censuré deux passages et corrigé quelques mots, elle acquiesce.
Maintenant, voilà, c’est fait. Vous ignorez qui je suis mais vous savez que j’ai passé quelques heures la veille de Noël avec Virginie Vanos.
H. V.
De magnifiques heures, quelle belle rencontre! Bisou, bon jeudi dans la joie et la tendresse!
des heures qui n’ont pas laissé indifférent H.V.
Bonjour,
Un beau portrait pour cette artiste.
Bonne journée
@mitié
un portrait signé H.V. amoureux transi
Superbe ! J’aime beaucoup ces quelques mots… Caroline
L’amour d’H.V. a guidé ses mots
En tous cas, moi, je la trouve très belle !
Il a de la chance H. V.
Bon jeudi … avec le vent qui continue.
Bisoux, bernie
Il le pense aussi.