Du grec Anorexia, absence de désir, l’anorexie se traduit par un trouble du comportement alimentaire qui se traduit par un refus de se nourrir. Jane nous apporte un témoignage sur les facteurs déclenchants.

 

credit photo http://www.upicm.com/

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Vaincre l'Anorexie

 

Tout d’abord, je tiens à remercie Bernie pour sa tribune dans laquelle je suis ravie de venir partager un article.

 

Je viens vous parler d’un moment de ma vie, qui a été marquant et qui laisse des traces à jamais : l’anorexie.

 

Mon parcours

Il me semble que tout a commencé lors de la perte d'un être cher. La déprime s'installe et elle dure. J'ai commencé à moins me nourrir car la douleur de la perte faisait que je n'avais plus tellement d'appétit. Et puis c'était une manière de prendre le contrôle de ce qui est contrôlable. La perte de quelqu'un et le deuil font que nous n'avons pas d'emprise dessus.

Et il y a cette victoire que l'on voit, qui est palpable par la perte progressive de kilos, on se sent mieux, plus jolie, et on se sent maître de nos sensations, de nos émotions.

 

L’origine de la maladie

Mais je crois que cette perte a aussi été l'occasion de faire remonter à la surface un passé d'abandon et de conflit avec ma mère. Je pense que ce fut l'origine réelle de ma période d'anorexie. Refuser d'être mère à son tour, refouler sa féminité, refuser de manger comme quand nous étions enfants pour faire réagir maman…

L’abandon par ma mère je l'ai vécu bien trop tôt, 18mois. Les symptômes se sont manifestés différemment au début. Ils se sont montrés sous forme de terreurs nocturnes, d’hyperactivité à l'école et par la peur d’être seule.

Je me souviens toutefois, par la suite, lorsque j’ai grandie, que je souffrais tout de même de soucis alimentaires. Ma grand-mère m'a rappelé que je mangeais que très peu et étais très sélective (pâtes, patates, riz). Et encore, la plupart des aliments que j’avais dans l’assiette finissait sous la table puisque je les jetais au chien.

La maladie est bel et bien présente

Lorsque j’ai perdu cette personne proche, la maladie s’est installée et cela a duré environ deux ans.

La fuite du poids était mon seul objectif. Je ne mangeais presque rien, un à deux yaourts par jours, je sautais tous les repas qu'il m'était possible, j'avais toujours des excuses pour ne pas manger. Je me mesurais le tour de cuisses, de ventre, me pesait plusieurs fois par jours.

 

Je faisais beaucoup de sport, boxe, footing et me nourrissait essentiellement de café. Ma santé s'en ressentait tout de même mais ma ligne…waouhhhh 39kg pour 1m53. Ça commençait de me convenir. Je me sentais bien et j’étais prise dans les rouages de l’anorexie. Certes je ne me faisais pas vomir. Trop peur que l’on m’entende ou d’avoir les dents abimées.

 

Ma sortie de la maladie

Puis j'ai rencontré l'amour, le vrai et j'ai repris confiance en moi, en mon image. J'ai appris à faire confiance et je me suis doucement libérée de cette emprise du poids. J'ai réappris à manger puisque vivre en couple, c'est aussi partager des repas à deux. 

La vie, a fait que je suis devenue maman et j'ai appris là aussi, à avoir confiance en mon rôle de mère, à être sûre de moi, et même si j'avais des doutes, le papa de ma fille était présent pour me rassurer.

Je faisais toujours attention à ce que je mangeais, comment je le cuisinais, mais je savais me faire plaisir, tout en faisant attention à mon poids dans la limite du raisonnable.

 

Aujourd’hui

A l'heure actuelle, je sais qu'il me reste toujours des comportements d'anorexique ancrés en moi, notamment quand le blues refait surface.

Alors de nouveau, je fais attention à ma ligne, je suis attentive à la pratique sportive et je gère mes repas.

Alors que, quand tout va bien, je mange normalement à table, je me fais plaisir au restaurant…

Mais malgré tout, je ne grignote pas, car je sais que ce n'est pas bon pour la ligne. J'ai quand même une ligne de poids que je ne souhaite pas dépasser. 43 kg pour 1m53.

Même si je sais me faire plaisir aujourd’hui et ne pas être fixée sur la nourriture ou mon poids, je reste tout de même attentive à l’image de mon corps, à l’aspect de ma ligne.

Jane nous offre un témoignage très fort sur l’anorexie et je vous invite à découvrir son blog neurones en éventail.

Et vous

  • Si vous avez connus cette maladie, quel fut l’évènement déclencheur ?
  • Comment vous-en êtes-vous sorties ?
  • Et aujourd’hui, comment vivez-vous tout cela ?

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