Dans les antres parisiennes © Bernieshoot

Dans les antres parisiennes © Bernieshoot

Affabulations Parisiennes

Le Titre

Le choix du titre a provoqué chez moi un grand nombre d’interrogation, d’hésitation. Vous avez échappé, ou vous auriez peut être préféré, pensées futiles de Paris, petites nouvelles parisiennes, chroniques d’un ex parisien. Finalement, et pour des raisons qui ne sont pas liées à du SEO (Search Engine Optimization), j’ai retenu affabulation pour le début d’une peut-être longue série. Une affabulation qui prend source dans le réel mais que l’imagination réécrit pour devenir un réel qui aurait pu être ainsi.
Affabulations parisiennes car imaginées, tirées suite à des rencontres fortuites, ou non, lors d’une escapade parisienne.
Tout ce qui suit est affabulé ici n’engage que moi.

 

La Femme qui Savait

C’était le magasin que je cherchais, à deux pas du Lycée Condorcet où j’avais été en classes préparatoires. Pas en maternelle mais en demi et trois demi (les intitié(e)s comprendront), une formation scientifique pour devenir l’élite de la France. La pluie ne m’a pas arrêté, le magasin vient d’ouvrir mais ici le monde se bouscule déjà. Se bouscule-t-il aussi la nuit ? L’escalator me dirige au rayon informatique et les cartouches sont là et la référence est disponible. Elle est même trop disponible .A la fois normale mais elle peut être XL, où est la différence Je dois savoir pour me décider, c’est toujours compliqué de se décider.

Le vendeur lui sait tout, normal puisqu’il est vendeur. Il connait son rayon dans les moindres détails. Il est là seul, je le reconnais, il va m’aider à décider

« Bonjour, puis je vous poser une question ? »

Pourquoi cette politesse ? Pourquoi ne pas poser directement la question.

« Désolé je suis déjà avec un client »

Paris a oublié le bonjour et son client doit être l’homme invisible. Pourquoi l’homme d’ailleurs ce pourrait être une femme, tout aussi invisible d’ailleurs.

« J’ai aussi un renseignement à demander »

Mais d’où vient cette voix ? Une femme a surgi de nulle part, comme sortie d’un autre monde. Dans son manteau trois-quarts elle se tient face à moi. Son regard est perçant semble me défier. Son pantalon noir et ses bottines noire et sobre lui donnent une allure vive et austère.

« J’ai aussi un renseignement à demander et je sais que j’étais avant vous »

 

Elle a un regard clair, des lèvres fines et pincées. Ses traits sont fins, minces mais elle n’est pas maigre. Son menton est pointu enfin non alongé peut être. Sa coiffure est soignée, une raie à droite et des cheveux longs qui portent quelques cheveux gris et des racines blanches. Elle s’est précipitée sans refaire sa couleur.

« Bonjour Madame, alors vous savez… »

Son œil gauche cligne un peu. Ses ridules se crispent, la vie de l’a pas épargné.

« Je sais que j’étais avant vous »

« Madame je sais maintenant que vous savez »

Elle s’agite, heureusement elle n’a pas de parapluie. Elle a du l’oublier comme sa couleur et c’est ennuyeux car il pleut dehors.

« Je sais que j’étais avant vous et il faut des règles dans la vie »

« Si vous le savez, c’est important Madame et je sais que vous le savez »

La tension se sent dans son agitation elle lève son bras gauche découvrant une gourmette où j’ai le temps d’entrevoir « Ma.. »

« Je sais Monsieur, Je sais que je suis avant vous »

Ma pour Marie, Maryse, Marine, Marlène..

Madame je sais, je vous laisse à votre savoir, sans doute connaitrez vous la vie un jour vous savez.

La Femme qui Savait

La Femme qui Savait