Théâtre musical : Juliette Drouet, si mon nom vit ton nom vivra

« Juliette Drouet » (2018), de Kareen Claire, Thierry Storza et Jean Réveillon, d’après les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo. Mise en scène par Bernard Schmitt. Avec Kareen Claire (Juliette Drouet) et Cyril Duflot-Verez au piano, voix de Jean Réveillon (Victor Hugo). Au théâtre de l'Archipel depuis le 2 octobre 2019.

JULIETTE DROUET - AFFICHE - ROUGE

 

Juliette Drouet, si mon nom vit ton nom vivra

Kareen CLAIRE

Auteure, compositrice, chanteuse, comédienne.

Dès son plus jeune âge, Kareen Claire entre au Conservatoire pour apprendre le piano, le chant et le théâtre. Elle obtient plusieurs Prix d’excellence.

Titulaire d’un diplôme d’État d’enseignement artistique qu’elle complètera par un diplôme de chef de chœur. Kareen est sollicitée pour diriger de nombreuses chorales adultes et enfants.

Elle enseigne le chant et le piano et l’expression scénique en France et à l’étranger (Montréal).

Côté chanson, Kareen collabore en studio et sur scène avec entre autres Laurence Matalon, Frank Thomas, Jean Claudric, Roland Romanelli ou jean Musy. Kareen se produit en concerts en France et à l’étranger.

Elle enregistre pour le choix des libraires.com les présentations littéraires des auteurs.

En 2016 en collaboration avec les experts de la Maison Victor Hugo, elle entreprend un minutieux travail de recherche et de sélection parmi les 22 000 lettres de Juliette Drouet pour l’écriture du premier opus de la pièce, la rencontre avec l’auteur et parolier Thierry Sforza sera déterminante et donnera naissance à la pièce musicale « Juliette DROUET, si mon nom vit ton nom vivra » présentée au Studio Hébertot depuis le 10 septembre 2018.

 

Quelques mots sur Juliette DROUET…

Juliette Drouet, de son vrai nom Julienne Joséphine Gauvain est née à Fougères le 11 avril 1806 et morte à Paris le 11 mai 1883, est une actrice française, passée à la postérité pour avoir été la compagne de Victor Hugo pendant près de cinquante ans.

Juliette Drouet est baptisée le lendemain de sa naissance, à l’église Saint-Sulpice de Fougères. Elle est la benjamine d’une famille de quatre enfants.

Orpheline de mère quelques mois après sa naissance, de père l’année suivante, elle est placée comme son frère et ses deux sœurs en nourrice puis dans un couvent de Fougères, avant d’être élevée par un oncle, René-Henry Drouet, qui s’établit à Paris.

Elle devient, vers 1825, la maîtresse du sculpteur James Pradier, qui la représente dans la statue symbolisant Strasbourg, place de la Concorde à Paris entre 1836 et 1846. Elle a avec lui un enfant, Claire, fille qu’il reconnaîtra deux ans plus tard.

Sur le conseil de Pradier, elle commence en 1828 une carrière de comédienne au Théâtre du Parc de Bruxelles, puis à Paris.

Elle prend à cette époque le nom de son oncle. Actrice sans véritable talent, elle est sifflée par le public lors de la première de Marie Tudor le 6 novembre 1833 et voit son jeu critiqué trois jours plus tard par le Courrier des Théâtres.

Cependant, elle est d’une beauté émouvante, et séduit bien des hommes, dont le comte Anatole Demidoff avec qui elle découvre un grand train de vie en Italie.

En 1833, alors qu’elle faisait une lecture du rôle de la princesse Négroni dans Lucrèce Borgia, Victor Hugo la remarque. En 1838, alors que le rôle de la reine dans Ruy Blas devait être attribué à Juliette, Madame Hugo écrit au directeur du théâtre, Anténor Joly : « Que mon mari, qui porte intérêt à cette dame, l’ait appuyée pour la faire entrer à votre théâtre, rien de mieux. »

Mais, explique-t-elle, le talent de Juliette Drouet étant tenu en piètre estime par le public, la pièce risque d’en pâtir : « J’ai quelque espoir que vous trouverez moyen de donner le rôle à une autre personne. » La reine fut jouée par Louise Beaudouin.

Elle abandonne sa carrière théâtrale pour se vouer à son amant.

Il exigera d’elle une vie cloîtrée, monacale, et ses sorties seront faites uniquement en sa compagnie. Cependant, leur liaison est affichée et notoire, y compris de l’épouse du poète et de leurs enfants.

À la mort de Claire, âgée de vingt ans, Victor Hugo mène le cortège funèbre avec Pradier, le père de la jeune défunte.

Juliette n’a pas la force d’assister aux obsèques.

En 1852, elle accompagne son illustre amant dans son exil à Jersey, et puis en 1855 à Guernesey, mais sans partager son toit.

Il lui loue une petite maison à portée de vue.

Malgré cette dévotion, Hugo la trompera, notamment avec Léonie d’Aunet, avec qui il entretiendra une liaison de 1844 à 1851, ou avec l’actrice Alice Ozy en 1847. Il la trompe aussi en avril 1873, avec Blanche la femme de chambre de Juliette. Celle-ci fugue le 23 septembre. Elle rentre cinq jours plus tard et obtient de Hugo des engagements de fidélité.

Le 25 septembre 1870, pendant le siège de Paris, Victor Hugo s’attend au pire. Aussi laisse-t-il quelques instructions à ses enfants, dont celles-ci : « Elle m’a sauvé la vie en décembre 1851. Elle a subi pour moi l’exil. Jamais son âme n’a quitté la mienne. Que ceux qui m’ont aimé l’aiment. Que ceux qui m’ont aimé la respectent. »

Juliette Drouet écrit tout au long de sa vie plus de 20 000 lettres ou de simples mots, qui témoignent d’un réel talent selon Gérard Pouchain qui écrivit sa biographie en 1992. Dans sa dernière lettre, datée du 1 janvier 1883, elle lui écrit : « Je ne sais pas où je serai l’année prochaine à pareille époque, mais je suis heureuse et fière de te signer mon certificat de vie pour celle-ci par ce seul mot : Je t’aime.

Elle meurt le 11 mai 1883 dans son habitation au 124 avenue Victor Hugo (anciennement 130 avenue d’Eylau) à Paris. Elle est inhumée au cimetière de Saint-Mandé près de sa fille Claire.

L’entourage de Victor Hugo le dissuade d’assister aux obsèques. Il enverra une gerbe sur laquelle il a fait écrire : « Quand je ne serai plus qu’une cendre glacée, Quand mes yeux fatigués seront fermés au jour, Dis-toi, si dans ton cœur ma mémoire est fixée : Le monde a sa pensée, moi, j’avais son amour ! »

 

Thierry SFORZA, auteur.

Un jour, Gérard Berliner m’appelle : Tu connais Victor Hugo ?

Moi : Oui. Lui : Et t’en penses quoi ? Moi : C’est ennuyeux et plein de poussière.

Lui : Mais il a quand même écrit « Ma plume est une rivière d’étoiles à l’infini » !

Résultat : notre spectacle « Mon Alter Hugo » sera nominé aux Molières.

Quelques années plus tard, Christian de Ronseray (éditeur) m’appelle :

Tu connais Juliette Drouet ?

Moi : Oui.

Lui : Et t’en penses quoi ?

Moi : Elle est ennuyeuse et pleine de poussière.

Lui : Et bien, dépoussière-là !

Je rencontre alors Kareen Claire et Cyril Duflot, leurs mélodies étincellent autant que leur passion pour Juliette Drouet.

J’en parle à mon compagnon de rimes, Jean Réveillon, à mon camarade de scène Bernard Schmitt et tous ensemble nous nous jetons à cœur perdu dans la création.

Et la magie de la microchirurgie entre les notes et les mots opère, Juliette, la vraie, celle que j’avais occultée, voit le jour et resplendit.

Moralité : l’ennui et la poussière font souvent bon ménage !

Ce spectacle, je voudrais le dédier à « notre » Gégé Berliner : Où que tu sois, peut-être entouré de Juliette et Victor, j’aimerais te dire que sans toi, nos mots et nos notes n’auraient jamais été liés ni tressés comme ils le sont.

Que ton âme, à présent, soit elle aussi « Une rivière d’étoiles à l’infini »…

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