Ayant baissé la vitre-passager est apparu bientôt un jeune minois frais comme une rose… Un oiseau migrateur une nouvelle microfiction signée Yves Carchon.
Un oiseau migrateur
Je sortais d’un virage quand une fille, sur le bord de la route, m’a fait signe. Et j’ai pensé : « Tiens, y’a encore des gens qui font de l’auto-stop ! ».
Pour moi, ça remontait aux années 70, la décennie de toutes nos fredaines et autres aventures. J’ai ralenti pour me garer plus loin.
Aussi parce que ça me redonnait un coup de jeune…Dans le rétro, je l’ai vu débouler, avec son sac sur le dos. En short et en tee-shirt et, pour chaussures, de fines sandalettes. On était en été.
Le ciel était si bleu que j’ai pensé au bonheur d’être oiseau, enfin à l’euphorie de traverser un ciel sans nuages. J’avais toujours rêvé de suivre un jour ces oiseaux migrateurs qui s’envolaient début septembre.
Là, on était en août, donc en avance. J’avais encore du temps pour me préparer au voyage… Ayant baissé la vitre-passager, est apparu bientôt un jeune minois, frais comme une rose. La vingtaine, avec des yeux noisette et un nez en trompette.
La ressemblance était frappante : j’avais connu trente ans plus tôt le sosie de mon auto-stoppeuse. Trente ans, ça fait un bail ! Et c’était déjà loin !
« Z’allez où ? », ai-je lancé. — Saint Pétersbourg, m’a répondu la môme… Elle se moquait ou quoi ? Non, non, elle répondait, c’est tout. « C’est pas tout près, ai-je badiné, je pourrais pas aller jusqu’en Russie… Mais Carcassonne, ça, oui ! » Elle a hoché la tête : — Très bien, ça m’avancera ! « D’accord ! Jette ton sac derrière ! » Ce qu’elle a fait, avant de me rejoindre en s’asseyant à mon côté.
J’ai démarré, repensant à Suzanne, copine de mes vingt ans. On n’a rien dit, mais j’ai tourné la tête rien que pour la mater. « Vous voyagez solo ? », ai-je dit pour faire une phrase. — On dirait bien, qu’elle s’est moquée.
J’ai retrouvé le froncement de nez et la moue de Suzanne. L’air de me dire : « Te fatigues pas, pépère ! Ta causette, je m’en fous ! » Je ne savais plus bien qui avait largué l’autre. Suzanne ou moi ? J’ai regardé la fille : — Et ton prénom, c’est quoi ? « Suzanne, » m’a dit la fille.
Avais-je bien entendu ?
J’avais hélas bien entendu !
Une microfiction signée Yves Carchon, écrivain, auteur de « Riquet m’a tuer« , de « Vieux démons » et de « Le Dali noir »
J’aime beaucoup ce rendez – vous du hasard. Une microfiction qui me rappelle bien des souvenirs d’autostop en vacances dans ces mêmes années 70 . Par contre jamais toute seule .
Bon week -end
Ah les années 70, que de souvenir, je faisais aussi du stop et pas forcément seul !
Quand le destin nous joue des tours……Doux weekend
Ah, le destin…
Sympa cet extrait !
bisous Annso
https://www.annsom-blog.com/
Ce n’est pas un extrait, c’est une microfiction, donc un texte court. Très content apprécies ce texte d’Yves Carchon.
bonjour
courte mais j’aime bien…
Super. C’est le principe des microfictions que ce soir court.
Autostop!!! je crois que je n’en ai jamais fait trop peur!!!
Oh moi si quand j’avais 18-20 ans !
elle a de l’audace cette jeune fille, voilà quelque chose que je n’aurai jamais pu faire…..douce journée à toi
Même dans les années 70-80 ?
Ma foi, on a le covoiturage aujourd’ hui, mais c’ est bien moins amusant !
Bonne journée Bernie
C’est totalement différent, tout est organisé, l’auto-stop c’est autre chose
Tiens, quelle similitude !
Est-ce un signe ???
» Bonne fin de semaine, un peu moins chaud depuis hier …
Mais on ne perd rien pour attendre !
Gros bisoux ♥ «
peut-être…