Fêtes Traditionnelles du Papogay : 3, 4 et 5 mai 2019 à Rieux-Volvestre (Haute-Garonne)

Tous les premiers dimanches de mai, le Tir au Papogay est le prétexte à 3 jours de festivités à Rieux-Volvestre (Haute-Garonne) où se mêlent spectacles et défilés traditionnels. L’édition 2019 se déroule les 3, 4 et 5 mai.

fetes du papogay
©Fêtes du Papogay

 

Fêtes Traditionnelles du Papogay

Des festivités pour perpétrer la tradition

Chaque année, le 1er dimanche de mai, les Rivois conservent et font valoir la tradition la plus populaire de la ville-cité : le « Tir au Papogay ».

Messe en langue d’Oc, cérémonies officielles, tambours, fifres, tambourins, archers, robes médiévales, groupes folkloriques… vous invitent à découvrir cette magnifique fête traditionnelle.

Après le défilé, une centaine d’archers décochent leurs flèches sur un perroquet de bois et de fer de 4.5 kg juché sur un mât de 45 mètres de haut.

Celui qui fait tomber l’oiseau est déclaré le Roi du Papogay !

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©Pierre Rieu

Cette pratique n’est pas un tir sportif, son seul et bel objectif est de perpétuer une tradition. Pour participer au tir, il faut être, ou avoir été, un habitant de Rieux-Volvestre et être un homme. Les statuts datent de 1585, ce qui explique, dans la mesure où ils n’ont pas évolué, que ce tir soit réservé aux hommes. Néanmoins, il existe une exception : Mme Maryse VEZAT-BARONIA en tant que Maire de Rieux-Volvestre tire la première flèche.

 

À l’origine, un entraînement guerrier

Les victoires des anglais et d’Edouard III sur Philippe VI en 1346 démontraient la supériorité de l’Arc et de l’Arbalète. Instruit par ces sanglantes défaites, Charles V (dans ses ordonnances de 1369) enjoignit à ses sujets d’imiter leurs ennemis en s’exerçant au tir à l’arc et à l’arbalète.

Mais bientôt d’autres armes parurent grâce à l’usage de la poudre et aux XVe et XVIe siècles, rares furent les villes qui mirent encore en pratique les ordonnances de Charles V.

Le jeu est resté cependant à l’honneur au Nord et au Sud de la France. Les joueurs prirent pour cible un oiseau de carton, puis de bois, placé au bout d’une perche qu’ils appelèrent Papogay.

 

Naissance d’une légende

En 1958 est créée la légende du Papogay.

Après des années de pratique de ce jeu, les organisateurs des festivités décidèrent de donner une dimension mystique à cette tradition.

La légende a été écrite en hommage à la Tradition du Papogay par Jules Ponsolle, Poête et Félibre gascon, pour la Félibrée 1958 qui cette année-là se déroulait à Rieux Volvestre.

La Félibrée était alors la fête annuelle de L’ESCOLO DERAS PIRENEOS.

 

La légende du Papogay

«… Le Diable hantait la contrée. Il se changeait en ce qu’il voulait dans le but de séduire une jolie princesse, fille du maître de la cité.

Le seigneur, craignant de voir son enfant ensorcelée, ordonna que l’on fasse la chasse au démon, promettant à qui le tuerait son trésor et la jeune personne.

C’était un premier Dimanche de Mai : Satan s’était changé en « Papegay «. Les gens de la ville, armés

d’outils et d’arcs le cherchaient dans toute la campagne.

Avec la grâce de Saint-Sébastien, patron des archers, un jeune « pastourèlh « (berger) nommé Tantiro, épris de la « maïnado « (la fille du seigneur) transperça l’oiseau maléfique d’une fléche, gagnant ainsi le titre de « Roy « de Rieux et le cœur de la « tendre et blanche personne » ».

 

Point d’orgue des festivités : le grand défilé royal

Le grand défilé royal du dimanche après-midi jusqu’au champ de tir, composé de 560 figurants costumés, de 8 chars, de groupes musicaux et folkloriques, des archers en tenue officielle et des Rois.

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© Jean Coubard

 

La tradition des flèches

Dans la tradition du Papogay, les archers confectionnent eux même leurs flèches.

Elles sont réalisées à partir de rondins de bois (frêne), de plumes de canard et de filasse (crin de chanvre ou de lin).

Dans un premier temps, le frêne est taillé en rondins, de 80cm de long environ et de 8mm de diamètre, sur lequel sont faites trois rainures visant à accueillir les plumes de canard.

Puis, les plumes sont collées dans les rainures prévues à cet effet, et sont maintenues à chaque extrémité par la filasse. Cette partie de la flèche sert de gouvernail, elle lui permet de garder la trajectoire donnée par l’archer.

fleches papogay
©Fêtes du Papogay

Ensuite, sur l’extrémité postérieure de la flèche (partie que l’archer tient dans la main quand il tend l’arc) est collée de la filasse afin de confectionner l’étoupe. En effet, cette partie de la flèche est très importante car plus l’étoupe est bien faite, plus la flèche sera facile à tirer.

Enfin, sur l’extrémité antérieure de la flèche est fixé un «fer» à bout plat. Le rôle du «fer» est de lester la flèche et d’infliger de forts impacts à l’oiseau.

Néanmoins, les «fers» sont plats et non pointus pour des raisons de sécurité et d’usage, à savoir démancher l’oiseau du mat et non se planter dedans.

 

La compagnie des archers du Papogay

La pratique du tir à l’arc est fort ancienne à Rieux. On en retrouve les traces dans deux cahiers de parchemin, l’un date de 1585 et appartenait à la Compagnie des Chevaliers de l’Arbalète (réservée aux Gentilshommes et aux principaux bourgeois de la ville), l’autre de 1589 conserve les statuts de la société du jeu de l’arc (réservée aux paysans et aux artisans).

De ces deux compagnies, persiste de nos jours la société du tir au Papogay.

Chaque année, les rares archers à intégrer la Compagnie sont « adoubés» lors d’une cérémonie officielle ouverte au public.

Son but est de maintenir la noble tradition du tir à l’arc (sur un oiseau de bois et de fer juché sur un mât de 45m de haut, cet oiseau s’appelant Papogay (perroquet).

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Bernie
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10 commentaires

    • Tu es un des rares à connaître ! Effectivement la tradition se perpétue aussi dans le nord, mais je ne sais pas si c’est encore le cas

  1. Papogay, égal papagayo, sans doute.
    Ce ne doit pas être triste !

     » Bon mardi, beau temps prévu …
    Hier, toubib surbooké, normalement, il vient ce matin.
    Bisoux qui rêvent de soleil et d’océan ! « 

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