Pour son troisième roman « L'heure de notre mort », Philippe Lescarret nous plonge les heures sombres du franquisme. Un polar historique et politique publié aux éditions Cairn dans la collection Du Noir au Sud.
L'heure de notre mort
J’ai retrouvé avec plaisir le lieutenant Yann Loubeyres, que j’avais découvert dans le précédent roman de Philippe Lescarret « Blanc sec et série noire », qui cette fois-ci jongle entre deux affaires, l’une sur un trafic d’être humains, l’autre sur des vieillards assassinés, et pour que le tableau soit complet : un couple qui bat de l’aile.
Faire tomber le trafiquant « Pain-grillé », nécessite une planque longue, minutieuse, sans faute… c’est juste une question de temps, mais Yann sait qu’il le fera tomber si sa patience ne le trahit pas pour ce dossier qui prend énormément de temps.
Dans le même temps, des vieillards sont retrouvés assassinés avec une mise en scène macabre (les bras en croix). Qui peut bien en vouloir à ces vieillards ?
Le lieutenant Yann Loubeyres commence son enquête, il a les papiers des victimes, l’identification va être facile. Seulement, voilà, les papiers sont des faux…
Sous la belle plume de Philippe Lescarret, l’enquête va vite nous conduire en Espagne, et nous plonger dans les heures sombres du franquisme. Yann va devoir prendre conseil auprès d'Esperanza Hernandez, une historienne renommée pour sa connaissance de cette période.
Une femme qui a du charme aussi, et c’est avec ce charme, qu’elle le guide vers les lieux de torture où les exécutions ont souvent été sommaires, des prisons, où ont sévi des officiers spécialistes des éliminations rapides des opposants, et ce pendant, et même bien après la fin de la guerre civile.
La loi d’amnistie a pourtant voulu réconcilier tout le peuple espagnol, mais peut-on oublier les horreurs ou les pardonner ?
Yann pourrait se perdre dans les dédales d’explications d'Esperanza Hernandez, sa hiérarchie le presse…
Le roman est extrêmement bien documenté, les personnages ont cette épaisseur qui donne de l’humain, et nous rapproche de l’histoire. Les intrigues sont solides, et totalement prenantes.
Quatrième de couverture
Été 2009. Alors que le procès du dernier criminel nazi est sur le point de s’ouvrir, plusieurs vieillards sont retrouvés morts dans le sud‐ouest de la France. Des témoins gênants venus d’Espagne ? Avaient‐ils commis des exactions ?
Guidé par une enseignante, spécialiste du Franquisme, le lieutenant Yann Loubeyres s’efforce de faire la lumière sur le passé. Avec ses coéquipiers de la PJ, il infiltre les réseaux les plus secrets, comme celui d’anarchosyndicalistes, se prenant pour les héritiers des Brigades Internationales. Il
met aussi sous surveillance des intégristes catholiques et des francs-maçons, gardiens de la morale.
Au milieu de tous ces donneurs de leçon, il comprend que le voyou n’est pas le seul à rendre des comptes. Le flic doit lui aussi affronter son passé le plus intime
Philippe Lescarret
Philippe Lescarret est né en 1971 à Pau. Après des études de physique, il effectue son service national en tant que gendarme auxiliaire, et se retrouve alors confronté à la mort violente, à l'odeur du sang.
L'enseignement le mène ensuite en banlieue parisienne. Mais la terre du rugby et des palombes lui manque. Il revient s'établir dans le Sud-Ouest. Il habite et travaille actuellement en Béarn, non loin des montagnes, de l'océan et de la forêt landaise.