‘De ce voyage qu’est la Vie.’

Je pensais souvent « Quand je serai grande, je voyagerai ! ». J’ai voyagé, un peu. J’aimerais encore parcourir les routes. Et puis j’ai senti que j’oubliais un voyage essentiel : celui de ma vie. Il a fallu que je m’arrête pour comprendre que le plus important n’était pas ce que je voulais devenir mais comment j’allais le devenir.

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La vie, la destination, le chemin…

Robert Louis Stevenson a dit « L’important ce n’est pas la destination mais le voyage ». Il n’est pas rare qu’on assimile la vie à un chemin, une route qu’on emprunte. On aimerait qu’il n’y ait qu’une seule direction : tout droit, ce serait facile comme ça. On aimerait que tout aille bien. On a en tête les différents buts auxquels on se destine : chacun y va de sa propre définition du bonheur, passant par la réussite professionnelle, l’épanouissement personnel, la richesse, la popularité…. Chaque vie est différente.

 

Qu’en est-il réellement de ces années qui passent et du temps qui file entre nos doigts ? Tendre vers la destination sans faire attention au chemin parcouru, c’est à coup sûr risquer de perdre un jour. Mais perdre quoi ? Perdre les autres ? Se perdre soi-même ? Ne voir que le but auquel on se destine, c’est oublier ce que la vie nous apprend comme leçons tout au long de notre cheminement. C’est oublier d’apprendre à se connaître soi-même.

 

Tout petit, la vie nous est expliquée par le discours de nos parents et autres proches qui jouent un rôle important dans notre enfance. L’adolescence ouvre le temps des premiers questionnements, et des premières réponses qu’on cherche à tâtons, un peu confus. Je me souviens du premier cours de philosophie et de cette phrase dite par Socrate à Platon : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Allez, arrêtons les bavardages et repartons de zéro.

Il n’est pas aisé d’appréhender le monde soi-même et d’essayer de se connaître. Il faut d’abord accepter de ne plus rien savoir. Tabula rasa. On efface tout et on recommence. Ou alors… On se tourne vers les premières années de vie et on se dit « Oh, c’était bien l’enfance tout de même, c’était l’âge d’or, je n’avais à m’inquiéter de rien. Aujourd’hui je m’inquiète de tout. ».

S’inquiéter ?

Ou se responsabiliser ?

Quand la vie nous tend les bras, elle nous dit aussi que nous sommes responsables de nos actes, prenant nos décisions nous-mêmes. Comment savoir que ce sont les bonnes ?

A la peur de se tromper succède celle que nos erreurs aient des conséquences trop lourdes à porter.

Il y a alors un précepte que je ne perds jamais de vue : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Il ne s’agit ni de Stevenson ni de Socrate, mais de Jésus. Incarnation de Dieu sur Terre et de son Amour, l’enfant-roi devenu homme de bien meurt sur la croix par amour pour nous : il rachète alors le salut de nos âmes auprès de Dieu qui pardonne et cesse d’être séparé des Hommes. Qu’on y croit ou pas, il est une chose à retenir de tout ça : l’Amour. Il ne s’agit pas de l’amour simple entre deux personnes mais d’un amour plus profond : celui qui amène à la bienveillance, la bonté, l’altruisme, la générosité, la tolérance et le pardon. Jésus nous enseigne que nous sommes libres de faire nos propres choix à condition de ne pas s’écarter du respect et de l’amour de l’autre.

 

Avoir toutes les clés en mains ne garantit pas un parcours des plus tranquilles. Nous ne sommes pas seuls et il reste souvent une chose à régler : si on adopte un certain comportement envers les autres, qu’en est-il du comportement envers soi-même. On peut glisser facilement vers l’égoïsme et l’égocentrisme.

Notre société actuelle renforce l’importance de se sentir soi-même et de se sentir bien, mais il ne s’agit pas de se regarder dans la glace chaque jour et de se trouver beau/belle pour que tout aille bien. En tout cas, ça ne suffit pas. Se connaître soi-même, c’est se libérer d’un certain nombre de chaînes qu’on portait sans même nous apercevoir : les préjugés, les aprioris, les visions préconçues, les clichés…

Sortir d’une boîte dans laquelle on nous colle sans se retrouver dans la boîte de ceux qui crient haut et fort ne pas vouloir y entrer. Refuser qu’on nous colle une étiquette, et surtout ne pas chercher à s’en coller soi-même, même si les étiquettes rassurent.

Etre soi, c’est accepter la rupture avec ce qu’on prenait jusque-là pour acquis, pour que puisse se dévoiler chaque personnalité, et que chaque talent se révèle. Apprendre à se connaître, c’est se faire confiance, tomber et se relever, apprendre des erreurs du passé, oser, se libérer.

 

Alors non, ce n’est pas la destination qui compte, mais bien le voyage. Parsemé d’embûches et de roses épineuses au parfum enivrant. Sur le bas-côté, ou marchant avec nous, des personnes qui nous accompagnent.

Certaines resteront, d’autres partiront. Parce que certaines le peuvent, et d’autres ne seront là que pour un temps. De chaque rencontre et de chaque relation, on apprend. Parfois on souffre, parfois on aime, parfois on gagne, parfois on perd.

On apprend toujours, un peu sur les autres et beaucoup sur soi-même. Peu importe là où je vais, je sais à présent que je n’ai plus affaire à une inconnue quand je me regarde dans le miroir. Je me vois, telle que je suis.

Et la vie passe, et le temps file et on en oublie la destination parce que ce qui compte le plus c’est ce « Ici et Maintenant » qui nous habite, ce qu’on ressent, et ce qu’on vit au moment présent.

 

Une chronique signée BJ

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Bernie
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6 commentaires

  1. Voyageur, le chemin
    sont les traces de tes pas
    c’est tout ; voyageur
    il n’y a pas de chemin,
    le chemin se fait en marchant.
    Le chemin se fait en marchant
    et quand on tourne les yeux en arrière
    on voit le sentier que jamais
    on ne doit à nouveau fouler.
    Voyageur, il n’est pas de chemin,
    rien que des sillages sur la mer.

    Antonio Machado

  2. Vous avancez dans la vie et fatalement à un moment vous en entrevoyez la fin et là, ce n’est pas comme dans une voiture : vous ne pouvez pas freiner, vous ne pas faire demi-tour, et vous n’avez pas le droit d’arrêter. Alors une seule possibilité, dégustez, appréciez la moindre seconde du temps qu’il vous reste à vivre.

  3. C’ est souvent lorsqu’ on se rend compte que la vie n’ est qu’ un passage sur terre, qu’ on s’ interroge sur le chemin parcouru et celui qui reste à faire
    Bonne journée Bernie

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