Plus les réseaux sociaux prennent de l’importance dans le monde de la communication, plus il apparait de bon ton de hurler avec les loups. Il faut désormais ne plus trop se démarquer en affichant ouvertement une opinion qui n’est pas internautiquement correcte, au risque de se faire une kyrielle d’ennemis qui ne manqueront pas de vous incendier, de vous injurier, de vous insulter sans vergogne, toute honte bue.

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Comment se faire des ennemis sur Facebook ?

Je ferme mon grand bec, mais…

J’ai appris depuis bien longtemps à taire ce qui me hérisse le poil. Dans le doute, je m’abstiens, en cas de certitude, je ferme mon grand bec. Néanmoins, je ne peux résister au douteux plaisir de livrer certaines réflexions qui à ce jour, n’ont transité que par ma cervelle et que j’ai partagé en privé tout au plus avec un ami et demi.

D’abord, depuis Dolto, l’enfant est Roi.

De plus, il est notoirement considéré  qu’un enfant de moins de quatre ans ne peut pas être laid. J’ai dû quelques fois mettre des moufles pour ne pas taper « Mais on s’en fout !

C’est peut-être la chair de ta chair, mais ton gamin est moche ! »

Quand je vois des albums de 117 photos mal foutues d’un gosse dont la morphologie est carrément flippante. Dans le même ordre d’idées, il faut s’abstenir de réagir quand les parents livrent publiquement des détails très personnels sur le tube digestif de leur enfant. Bave, morve, vomi et diarrhée, tout y passe. Soyons corrects et ne bronchons pas devant cet étalage de mauvais goût.

Politiquement parlant, cela ne se fait pas d’écrire qu’on est partiellement d’accord avec certaines mesures prises par le président Macron et encore moins de tirer à boulets rouges sur le merveilleux démocrate inoffensif qu’est Vladimir Poutine.

En revanche, critiquer de façon pondérée tout comme faire des blagues foireuses sur le crétin à moumoute orange de la Maison Blanche est notoirement bien considéré.

Lors des dernières élections en Russie, j’ai cependant osé comparer le score de 76% de Volodya avec celui de 98.2% de Mobutu en 1977.

Bizarrement, presque personne n’a bronché. J’ai été tentée d’en remettre une couche en annonçant que je mourrais d’envie de lui créer un profil sur Grindr. Homophobe comme le Russe peut être, ça lui aurait fait les pieds. Mais je n’avais guère envie de me retrouver à face à 400 messages furieux. On ne badine avec l amour suscité par Poutine.

Et l’orthographe…

Aussi, on le sait tous : l’orthographe est en perte de vitesse. J’ai parfois les yeux usés de voir des posts où chaque mot comprend deux fautes. J’ai malheureusement réagi  deux ou trois fois ironiquement à une réponse  à un de mes threads, surtout si celle-ci est violente ou injurieuse avec des phrases telles que « C’est quand que tu reprends les cours d’alphabétisation ? ». Contre-attaque hystérique garantie…

De même, si dans un grand élan de cœur humaniste et pacifiste, on cite Nelson Mandela, Gandhi ou Martin Luther King, on prend le risque de se faire traiter minimum 20 fois d’idiote à bisounours, voire de lire « Pauvre conne, arrête de vénérer tes demi-dieux ». Je reste polie.

Imaginez la traduction en vulgaro-virulent…

S’abstenir…

Enfin, pêle-mêle, il faut à tout prix s’abstenir de dire qu’on a signé la pétition dite de la liberté d’importuner (même si je suis en grande partie d’accord sur le fond, je trouve cependant que la terminologie est relativement mal choisie), de manifester ton exaspération devant la saga amoureuse de Germaine et d’Anatole qui vous pondent 15 statuts par jour pour annoncer qu’ils s’adorent et trois heures plus tard que l’un ou l’autre est une pétasse ou un salaud.

Evitez aussi de broncher devant les fans de Christian Grey, de Cyril Hanouna, de Kim Kardashian et de tous les participants de téléréalité. Vous passerez sans nul doute pour un être aigri, jaloux, à la petite vie mesquine et étriquée. Ou pire encore : pour une grosse réac coincée.

Je suis trop PME

J’avoue que ça me démange cinq fois par semaine de parler de ces sujets… Mais je suis trop PME… Pour la Politique du Minimal  Emmerdement… Une existence normale est déjà parsemée d’embûches, autant ne pas se jeter sciemment dans la fosse aux lions.

Une chronique signée Virginie Vanos

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