Après s’être définitivement réconcilié avec la musique pop, Jérôme Ghern semble se réveiller d’un beau rêve et fait l’éloge de la fuite avec un nouvel EP intitulé Fortune qui sort le 8 juin sur le label Roy Music.
Ghern
Ep Fortune
Deux ans après son premier maxi Réconcilier, Ghern s'impose comme l'un des plus émouvants songwriters de la pop française. Dans ses influences, on retrouve Bashung, Daho, mais aussi la new-wave et l'indie anglo-saxone.
Pour l'enregistrement et le mixage, Ghern s'est entouré de Fred Lefranc (Natas Loves You, L'Effondras, Baden Baden…), Gautier Vexlard à la batterie (Talisco) et de Lola Frichet (Pogo Car Crash Control).
Antoine « Chab » Chabert s'est vu confier le mastering et Elsa Leydier, jeune artiste française installée à Rio, réalise la pochette.
Avec cet Ep Fortune qui comprend six titres variant de la folk, à la chanson désabusée, et de la pop rebondissante au post-rock, Ghern pose ses décors clairs-obscurs et déroule ses mélodies entêtantes sans courir derrière le métronome.
A l'en croire, Ghern, ce serait de la pop, et rien d'autre. Une pop ouverte sur le monde autant que sur l'intime, et qui porte des mots d'une sincérité désarmante. Premier extrait de Fortune, on découvre le titre le plus pop du Ep : En finir avec toi, avec son clip estival qui raconte l'amour en fuite.
Ghern – En finir avec toi Extrait de 'Fortune' (sortie le 8 juin 2018).
L’EP Fortune s’ouvre avec Sauve qui sauve, une bossa bricolée et inattendue où l’on peut entendre s’accorder tout un orchestre, mais aussi grincer la petite chaise en bois sur laquelle Ghern a enregistré toutes ses guitares. L’espace est intime et l’effet, immersif.
Vient alors une ode à la musique. A ces tubes qu'on écoute à fond dans la bagnole, la vitre baissée et le coude qui dépasse. Fraîche ballade d'un entrain insolent, En finir avec toi, solaire et directe avec ses paroles bien ciselées, résonne comme un hommage au regretté Hubert Mounier.
La route se poursuit avec Hôtel, une chanson andalouse et surréaliste. La guitare est flamenco, le piano est bancal… La basse est free. Ghern se confie, désabusé. Si tout était à refaire ? « Je ferais tout, tout, tout, différemment ».
Sur Les Rochers, c’est un démon new-wave qui possède notre personnage. Groove froid. Bass synth et ambiance lunaire. Avant que la tension ne redescende sur Calavera, où quelques mots de l’ordinaire sont habillés d’une folk apaisée.
Puis, comme l’aveu d’une immense désillusion, Je pensais venir de l’espace. Morceau final aux allures post-rock. L’histoire d’une rencontre, alors que la mer et le sable se sont jurés de tout recouvrir, et que la Fortune, en un instant, change notre vie de cavalier de naissance — ou de mérite.
Bon tempo ! Je retrouve quelque chose de Bashung