Du 29 novembre au 24 mai, le ThéâtredelaCité et ses partenaires mettent à l’honneur la danseuse et chorégraphe Maguy Marin, à travers 4 spectacles :
– May B, du 29 novembre au 1er décembre 2018, au ThéâtredelaCité
– Partage de danses, du 13 au 15 mars 2019, au ThéâtredelaCité
– Ha ! Ha !, les 13 et 14 avril 2019, à l'Usine
– Ligne de crête (création 2018), du 22 au 24 mai 2019, au Théâtre Garonne
Le théâtre Garonne, La Place de la Danse, Le Ballet du Capitole, l’Usine, La Cinémathèque de Toulouse, l’Université Toulouse Jean Jaurès et le ThéâtredelaCité participent au Portrait/Paysage de Maguy Marin.
"Portrait /Paysage" de Maguy Marin
Comment raconter une artiste à travers la géographie d’une ville ?
Comment raconter une ville à travers le regard d’une artiste ?
Comment faire quand l’artiste s’appelle Maguy Marin et la ville, Toulouse ?
Il y a une grande histoire entre la chorégraphe et Toulouse, sa ville natale. Pour la poursuivre
Portrait/Paysage met à l’honneur le travail de cette artiste qui n’a pas peur de redéfinir les limites de la création, de franchir les frontières des genres et de mélanger à la danse des expressions purement théâtrales.
Depuis 1976, Maguy Marin a imaginé plus de cinquante chorégraphies, pour un danseur, pour des ballets, pour des amateurs… avec toujours la volonté de faire à plusieurs, de réinventer, d’être en recherche.
May B
Jeudi 29 novembre à 19h30, vendredi 30 novembre* et samedi 1er décembre à 20h30
durée 1h30
au ThéâtredelaCité présenté avec le théâtre Garonne et La Place de la Danse – CDCN
Sont-ils rescapés de la fin du monde ?
Ou des êtres d’avant l’humanité ?
Inspirée par la lecture de l’oeuvre à la noire ironie de Beckett, Maguy Marin fait danser dix humains au visage blafard, dix clowns tragiques qui circulent, hésitent, se heurtent et plongent dans l’absurdité de la vie, mimant l’impossibilité d’être ensemble et l’incapacité à rester seul.
Partage de danses
du mercredi 13 au vendredi 15 mars à 20h30
durée 1h30 avec entracte
au ThéâtredelaCité présenté avec le Ballet du Capitole
Ces quatre pièces contemporaines décryptent les liens, de quelque nature qu’ils soient, qui se tissent, se nouent ou se dénouent entre les êtres : complexes liens familiaux qui se manifestent souvent de façon paroxystique lors du traditionnel repas de famille (Liens de table) ou lors de la disparition d’un être cher, ici un père aimé (Fugaz), duo d’amour des amants originels (Eden) ou encore approche, d’un regard amusé et d’une infinie tendresse, de corps qui, sans jamais nous déranger, rebondissent avec agilité et poésie (Groosland).
Liens de table
Un père, une mère, une fille et un fils se mettent à table. Kader Belarbi tente de radiographier les complexes liens familiaux qui se manifestent souvent lors des traditionnels repas de famille.
L'émancipation et la rébellion du fils déclenchent des tensions et le théâtre familial devient alors le spectacle de nos liens de table.
Chorégraphie et scénographie Kader Belarbi
Musique Dimitri Chostkavith, Quatuor à cordes n°8 opus 110 en Ut mineur
Costumes Michaela Buerger
Lumières Sylvain Chevallot
Spectacle créé en 2001 à la Filature, Scène nationale de Mulhouse, recréé en 2010 pour le Ballet du Capitole
Fugaz
Création emblématique de Cayetano Soto, Fugaz est une ode au père décédé du chorégraphe. Au son de chants sacrés arméniens, Fugaz évoque l’inévitamilité de la mort mais aussi le salut et l’espoir dansés par quatre femmes et deux hommes. « Le public donne à Fugaz, pourtant inspiré de la perte et du deuil, un sens différent selon leurs expériences personnelles » dit Cayetano Soto.
Chorégraphie, mise en scène, costumes et lumières Cayetano Soto
Musique Georges Ivanovitch Gurdjieff
Spectacle créé en 2009
Groosland
Maguy Marin a composé cet hommage aux obèses sur les Concertos Brandebourgeois N°2 et N°3 de Jean-Sebastien Bach. Dans cette pièce, qui semble tout droit sortie d’un tableau de Botero, la chorégraphe pose un regard tendre et amusé sur ces êtres hors normes, leur beauté et leurs histoires d'amour.
Chorégraphie Maguy Marin
Musique Montserrat Casanova
Lumières Alexandre Béneteaud
Spectacle créé en 1989 à l’Opéra National d’Amsterdam (NL)
Eden (duo)
D'inspiration biblique, le duo extrait de la pièce Eden convoque Adam et Eve, au commencement de l'humanité. Dans un paysage désertique minéral, deux corps, comme nus s'avancent sur scène tout en s'accrochant l'un à l'autre.
Un homme et une femme dont les corps s'attirent et s'attachent. Elle, liane qui s'enroule, l'enlace. Lui qui toujours la tient, la retient, la soutient. Une série d'enrobements, de déroulés et d'abandon à la gravité qui font de ce duo une véritable performance physique.
Chorégraphie, scénographie et bande son Maguy Marin
Costumes Monserrat Casanova
Lumières Alexandre Béneteaud
Spectacle créé en 1986 au Grand Théâtre d’Angers
Ha ! Ha !
samedi 13 avril à 20h, dimanche 14 avril à 16h
durée 1h15
à L’Usine – Centre national des arts de la rue et de l’espace public
Ha ! Ha !, réponse de Maguy Marin aux réactions suscitées par Umwelt (2004), est une partition musicale de rires et une pièce de colère. La chorégraphe y caricature ces émissions émaillées de rires grossiers où les blagues portent systématiquement sur les minorités.
Y-a-t-il un rire bienveillant, un rire innocent ?
Quel monstre se tapit dans les soubresauts du rire, ose soumettre le corps à cette agitation spasmodique ?
La pièce est aussi dérangeante que surprenante. Théâtrale et sociologique, elle souligne la dimension morbide du divertissement.
Ainsi en est-il des interprètes de Ha ! Ha !, qui, tel un orchestre de chambre, font face à leurs pupitres et dont les costumes sombres et les attitudes guindées cohabitent avec une hilarité débordante, surdimensionnée, qui n’a de jovial que l’apparence.
Ligne de crête
Création septembre 2018
mercredi 22 et jeudi 23 mai à 20h, vendredi 24 mai à 20h30
durée 1h
au théâtre Garonne accompagné par et présenté avec le ThéâtredelaCité, le théâtre Garonne et La Place de la Danse – CDCN
Avec Ligne de crête, la chorégraphe, accompagnée d’une équipe de six artistes interprètes reprend une question de l’économiste et philosophe Frédéric Lordon posée lors d’une conférence intitulée Au-delà du capitalisme : « Où en est le désir des gens ? »
Étouffée dans le noeud des tourments de notre époque – violences sociales, déchaînements du désir marchand, structures économiques et politiques opaques, injustices criantes, repli sur soi et « corps dorlotés » –, cette simple question invite à une réflexion profonde sur ce qui, pour chacun, présente un intérêt essentiel, fait écran à nos désirs collectifs de transformation sociale.
Se tenir debout, pas à pas, et cheminer sur une ligne de crête entre deux dangereux versants, violence des dysfonctionnements institutionnels et violence des passions des hommes, voilà l'effort à mettre en œuvre pour nous refaire un régime de désir autre que celui qu’a instauré patiemment le capitalisme.
C’est à partir de cette « étrange » combinatoire proposée par Frédéric Lordon dans son livre Capitalisme, désir et servitude, entre les passions de la philosophie de Spinoza et la philosophie politique de Marx, qu’a pris forme Ligne de crête.
MAGUY MARIN
La course à la vie
Il y a un lieu de naissance. Toulouse. Un emplacement atteint suite à une série de déplacements provoqués par des mouvements politiques en Espagne.
Ainsi, grandir par là, en France, au début des années 50. Puis il y a un désir de danser qui se confirme par un enchaînement d’études – de Toulouse, à Strasbourg puis à Mudra (Bruxelles) Maurice Béjart, Alfons Goris et Fernand Schirren…
Une volonté qui s’affirme avec le groupe Chandra puis au Ballet du XXe siècle. Le travail de création s’amorce aux côtés de Daniel Ambash, et les concours de Nyon et de Bagnolet (1978) viennent appuyer cet élan.
Faire à plusieurs
De 1980 à 1990, portée par la confiance de l’équipe de la Maison des Arts de Créteil, la recherche se poursuit avec Christiane Glik, Luna Bloomfield, Mychel Lecoq et la complicité de Montserrat Casanova.
Une troupe se constitue renforcée par Cathy Polo, Françoise Leick, Ulises Alvarez, Teresa
Cunha, et bien d’autres encore. Chercher toujours, avec une composante, une compagnie qui deviendra en 1985 le Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne.
En 1987, la rencontre avec Denis Mariotte amorce une collaboration décisive qui ouvre le champ des expériences.
Les points de vue commencent à se décaler et se prolongent de manière à approfondir un questionnement mutuel, un entretien à bâtons rompus sans cesse en mutations et contradictions hors des cadres d’un champ artistique spécifique. Après de nombreuses pièces nées de cette réflexion, ce dialogue prendra, en 2004, la forme d’un duo intitulé Ça quand même.
Faire – défaire – refaire
1998, une nouvelle implantation. Un nouveau territoire pour un nouveau Centre Chorégraphique National à Rillieux-la-Pape, dans le quartier de la Velette. Le travail se poursuit dans une pluralité de territoires – du Studio, au quartier de la Velette, aux villes partenaires, jusqu’aux villes d’autres pays.
Avec l’arrivée en 2006 d’un nouveau bâtiment – pour le CCN de Rillieux-la-Pape. Un lieu à habiter et à cohabiter, un laboratoire citoyen qu’est l’art de la scène destiné aux regards de la cité pour qu’ait lieu le geste d’une poétique publique.
Croiser les champs artistiques, créer, soutenir des recherches, ancrer des actes artistiques dans divers espaces de vie sociale, des écoles aux théâtres, des centres d’art aux centres sociaux, des espaces publics aux habitations ouvertes, des lieux de recherches aux maisons de quartier en faisant vivre le geste artistique comme puissance poétique du faire et du refaire les mondes.
L’année 2011 est celle d’une remise en chantier des modalités dans lesquelles s’effectuent la réflexion et le travail de la compagnie. Après l’intensité de ces années passées au CCN de Rillieux-la-Pape, s’ouvre la nécessité d’une nouvelle étape à partir d’un ancrage dans la ville de Toulouse, dont l’accueil permettra de continuer à ouvrir l’espace immatériel d’un commun qui cherche obstinément à s’exercer.
Après un passage de 3 années à Toulouse, ville qui accueillera pour un court temps cette nouvelle aventure, sans répondre favorablement au besoin impérieux d’un espace de travail pérenne pour une compagnie permanente, l’idée d’une installation à ramdam, une ancienne menuiserie acquise en 1995 grâce aux droits d’auteur à Sainte-Foy-lès-Lyon a pris corps.
Ce lieu est activé par une association qui propose aux artistes des résidences, de la formation et des ouvertures publiques. Ce projet actif et pérenne est actuellement soutenu par la Région Rhône Alpes, l’Etat et la ville de Sainte-Foy-lès-Lyon.
L’installation de la compagnie à ramdam, en 2015, a permis de continuer à ouvrir l’espace immatériel d’un commun qui cherche obstinément à s’exercer et a enclenché le déploiement d’un nouveau projet ambitieux en coopération avec l’actuelle équipe : ramdam, un centre d’art.
Je suis allée voir un extrait du spectacle en vidéo, entre théâtre et danse, ainsi qu’une vidéo de Maguy Marin, j’ai beaucoup aimé. https://youtu.be/sDhZvzzpF28
C’est du très haut niveau.
Pour ma part je découvre cette dame, joli portrait… merci !
avec plaisir, merci.
Une chorégraphe et une danseuse exceptionnelle ! J’adore !
Je suis totalement d’accord.