Dans son roman Maldonnes, Virginie Vanos exprime avec une plume ciselée et incisive son mépris des apparences. « Les apparences sont trompeuses et le jeu de dupes qui s'instaure entre les personnages mène bientôt à un drame inéluctable »
Maldonnes
Virginie Vanos : interview exclusive
Bonjour Virginie, ton actualité est très riche en ce moment, la sortie de ton nouveau roman doit être un moment très spécial ?
Spécial, je ne dirais pas cela. C’est le onzième livre que je commets, je commence à être rodée. En revanche, le stress et l’angoisse restent toujours pareils. Et avec les autres projets sur lesquels je travaille actuellement, je me sens littéralement débordée. J’en étouffe, presque.
Comment est née l’inspiration de cette histoire ?
J’ai simplement pensé à tout ce que les non-dits, les aprioris, les apparences pouvaient causer de mésententes, voire de véritables drames. J’en ai moi-même fait les frais, dans des circonstances totalement différentes.
Où as-tu puisé cette inspiration ?
Je l’ignore totalement. Je me suis réveillée un matin d’automne, et l’histoire était subitement là, dans mon cerveau. Ne restait plus qu’à la retranscrire sur mon ordinateur…
Quels ont été tes moments d’écritures ?
Fidèle à mes bonnes vieilles habitudes, toujours dès l’aurore, parfois levée à 4 heures du matin, à peine coiffée, en vieux peignoir et en alternant mugs de café au lait et mugs de cappuccino !
Le titre « Maldonnes » s’est-il imposé comme une évidence ?
Pas du tout. C’est d’ailleurs le livre que j’ai eu le plus de mal à nommer. Je crois qu’il a dû changer minimum sept fois de titre. Il n’y a que pour « Le Spectateur » que le titre a été une évidence, alors que j’avais à peine écrit le premier paragraphe. Tous mes autres livres ont changé minimum quatre fois de titre tout au long de l’écriture, puis des révisions. « Maldonnes » remporte la palme avec ses sept ou huit titres successifs.
Sans dévoiler l’histoire, les personnages sont-ils réels ou totalement imaginés ?
Les personnages secondaires sont inspirés de gens que je connais réellement. Les trois protagonistes sont totalement imaginaires. J’ai même lourdement insisté sur les différences physiques et psychologiques d’Élisabeth avec ma propre personne, tant je craignais qu’on me confonde avec cette idiote passive et victime du syndrome de l’éternelle victime.
Quelle est l’atmosphère du roman ?
Malgré un arrière-fond que je trouve angoissant et plus profond qu’il ne pourrait paraître au premier regard, il y a beaucoup de moments d’humour et de légèreté. Mais il y a aussi de la tristesse, de la colère et des réactions à l’emporte-pièce qui plongent le lecteur au cœur de la satire de certains travers de notre société.
Comment sors-tu d’une phase d’écriture ?
Vidée, liquidée, rincée ! Avec une seule envie : passer pendant une semaine mon temps entre mon lit et ma baignoire, coupée de tout contact extérieur.
Quelle est la phase que tu préfères : l’inspiration, l’écriture ou la promotion de ton roman ?
L’écriture. Là, je suis enfermée dans ma bulle, avec mes personnages. C’est comme si je prenais des vacances dans un univers que j’ai créé de toutes pièces et qui n’appartient qu’à moi. Je suis toujours triste de le quitter.
En conclusion, que pouvons-nous te souhaiter ?
J’ai opté pour un point de vue neuf pour moi. Un chapitre sur deux est écrit du point de vue de Boris, le premier protagoniste masculin, l’autre de celui d’Élisabeth. Je voulais montrer que la vérité, ou ce qui est ressenti comme tel, diffère en fonction de la nature ou du vécu de chacun. J’ai la trouille. J’ignore quelle sera la réaction de mes lecteurs…
Bonne chance et que je ne fasse pas une attaque, c’est le mieux qu’on puisse me souhaiter !
Contenu de l'article mis à jour le 9 mars 2021.
La perception de soi par soi-même et par autrui… un vaste sujet plein d’intérêt et de curiosité !
Un sujet pertinent et abordé avec justesse
Oh, voici un livre qui vaut la peine d’être découvert !
(moi aussi, c’est la phase d’écriture que je préfère, quand on est « dans sa bulle » avec les personnages, l’histoire… pas du tout la phase de promo 😉 ! Je crois que c’est le cas de presque tous les auteurs, au fond… )
C’est effectivement une des phrases fortes de l’interview.
Bonjour,
Un beau partage, reste à le lire.
Bonne journée
@mitié
Sa lecture est à l’image de son auteur.
Un beau partage! Bise, bon jeudi dans la joie et la tendresse!
merci pour Virginie
voilà qui va de pair avec les fake news
C’est dans un registre différent